Avec le groupe de recherche sur la honte

L’esclavage de la Honte

Être exclu de son groupe par sa différence, se voir dire qu’on est nul, être regardé de travers par quelqu’un dont l’avis compte tellement, subir des violences physiques ou affectives répétées, être soumis par la domination , être harcelé, ne pas pouvoir faire « comme les autres »……..Si certaines vies sont plus marquées que d’autres par de terribles épreuves nous avons tous, mais à des degrés différents, connu de tels événements et en avons été blessés au plan psychique ; notre estime de soi a été atteinte.
La profondeur de la blessure et son impact sur notre psychisme pourra nous faire basculer du côté de la Honte. La Honte, la vraie, pas celle que nous formulons rapidement après une parole déplacée ou un acte inopportun, mais celle qui atteint l’être profond, qui fait qu’on n’en parle pas et qui nous fait raser les murs. Cette Honte est une souffrance complexe, qui entame de l’intérieur. Elle atteint des millions de personnes blessées et humiliées ; le harcèlement, la violence familiale, le handicap, la misère, les addictions, l’obésité, l’échec scolaire, les agressions sexuelles, l’analphabétisme entrainent souvent la honte….

« La Honte est un sentiment éminemment social, puisqu’elle naît sous le regard d’autrui dans la confrontation du sujet au monde, elle s’enracine dans ce qu’il y a de plus intime, dans le sentiment d’exister comme être unique, différent des autres, ayant une singularité propre. Elle est du registre de l’être, à la différence de la culpabilité qui est du registre du faire. » (Vincent de Gaulejac « les sources de la honte » DDB éditions)

Les personnes vivant dans la Honte parlent de leur peur des autres qui vient de leur peur d’être rejeté, de leur isolement et de leur enfermement intérieur, de la violence qu’ils ressentent vis-à-vis d’eux-mêmes, parfois vis-à-vis des autres, de leur sentiment d’inutilité…Bref, du cercle vicieux de cette mésestime de soi qui peut aller jusqu’au désir de mourir.

Alors que faire et comment briser ce cercle vicieux ? Là encore, les personnes qui en sont sorties apportent des réponses : Savoir en parler à quelqu’un qui va vraiment écouter ; arriver à sortir de la culpabilité dans laquelle on nous met et on se met, pouvoir prendre de la distance avec un environnement toxique et trouver un environnement qui accepte et stimule, faire des activités physiques ou artistiques, rendre service à d’autres pour sortir de soi. 

Ce qui est sûr, c’est que l’on en sort difficilement tout seul. Alors, à nous peut être, qui côtoyons des personnes soumises à cet esclavage d’en repérer les symptômes et d’offrir de notre temps, de notre écoute bienveillante, de notre délicatesse et de notre créativité, d’orienter vers des associations compétentes….et ainsi de contribuer à relever un frère ou une sœur en humanité.

 

Commentaire biblique : La femme pécheresse libérée de sa honte

 

 

 

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