La mort cachée

La fête de la Toussaint et la journée souvenir de nos chers disparus

La mort cachée

Le pape Benoit XVI avec le récent synode, nous invite à entrer dans la dynamique d’une nouvelle évangélisation. Evangéliser : annoncer la bonne nouvelle de Jésus.
« Nous ne pouvons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort ». (1)
Parmi les lieux d’évangélisation dans le monde d’aujourd’hui la pastorale des funérailles a une grande place.
La mort est une réalité aussi vieille que l’humanité. Pourtant notre 20 et 21 ème siècles ont considérablement modifié la façon dont on la perçoit, la manière dont on la vit. Aujourd’hui, on ne meurt plus à la maison. Les corps sont rarement déposés au domicile. Les liens avec la paroisse se sont distendus. De nouveaux lieux apparaissent, les salons funéraires, les funérariums, les salles omni-cultes ou les crématoriums.
On pourrait presque dire que la mort disparait de notre environnement. La mort est morte et l’homme deviendrait immortel. Pourtant, la mort même cachée, repoussée continue de blesser et de faire mal.
L’Eglise a différentes manières d’exercer sa mission mais elle est attendue et elle est toujours présente « là où ça fait mal ».
« Réconfortez-vous les uns les autres ». (2)
Dans notre Diocèse de Toulouse comme dans l’Eglise de France, le visage de la communauté s’est transformé. Les temps ont changé pour les prêtres comme pour les laïcs. Nous avons appris à travailler davantage « en Eglise », c’est-à-dire ensemble à la suite du Concile Vatican II.L’Eglise ce n’est pas, ou le prêtre, ou les laïcs mais le prêtre et les laïcs ensemble.
« Lazare, l’ami de Jésus était mort… beaucoup de juifs étaient venus manifester leur sympathie à Marthe et à Marie dans leur deuil. » (3)
Manifester la sympathie. Réconforter. Voilà bien la mission de l’Eglise dans la société où la mort n’est plus. L’Église, notre mère, n’aura jamais assez de bras pour essuyer les larmes, d’oreilles pour écouter les détresses. Dans le contexte qui est le nôtre, la collaboration a besoin de grandir, de s’étendre afin qu’ensemble nous puissions manifester l’amitié de Jésus Christ, une amitié qui va jusqu’à se laisser toucher, à avoir de la compassion
« Alors Jésus pleura »« Voyez comme il l’aimait » (4)
Prêtres et laïcs ensemble, ont donc des missions complémentaires, reflétant le visage du Christ Bon Pasteur. Le bon pasteur connaît ses brebis, il les accompagne.
Accompagner demande du temps, de la patience, de la distance aussi : on ne peut aider l’autre si on se laisse trop toucher. C’est être tout entier disponible pour l’autre dans le temps de l’écoute en oubliant momentanément ses propres blessures, mais sans se laisser submerger par les sentiments de la personne en deuil.
« Jésus lui répondit : Amen, je te le déclare aujourd’hui avec moi tu seras dans le paradis » (5)
Lorsque la mort intervient, une parole d’espérance est attendue de la part de l’Eglise. La proximité envers des familles blessées par la mort, leur accompagnement depuis l’annonce du décès jusqu’au moment de la mise en terre ; le soin et la beauté de la célébration sont des occasions de témoigner. Se rendre proche, être là, révèle un visage aimant d’une communauté fraternelle et révèle ainsi le visage de la bonté de Dieu.
« Je suis avec lui dans son épreuve » dit Dieu dans le psaume 90.
Il est souvent difficile d’annoncer de manière abrupte le message de la résurrection dont nous sommes porteurs et qui nous fait vivre. Dieu ne veut pas nous laisser seuls dans la peine, il marche avec nous. Il est là au moment de notre douleur. C’est ainsi un aspect de la mission qui est au cœur du mystère pascal.
Prêtres et laïcs ensemble nous avons une Bonne Nouvelle à annoncer, à témoigner, à partager de multiples manières :
« Nous savons que nous sommes passées de la mort à la vie » (6)
La foi au Christ mort et ressuscité est au centre de notre mission. En cette année de la Foi, voulue par le Saint Père ; vivons en équipe cet avancement dans le partage de la Parole et la prière afin que grandisse notre foi. Nous serons ainsi porteurs de lumière.
père Daniel Brouard-Derval

 


Actualité publiée le 26 octobre 2012