Toutes les fois que l’homme aura persévéré en prière en s’y appliquant avec un peu d’attention, en faisant tout bonnement ce qu’il peut, en sortira avec joie et consolation, parce qu’il verra qu’il a fait ce qui dépendait de lui. Il fait beaucoup aux yeux de Dieu, celui qui fait tout ce qu’il peut, même si c’est peu. Notre Seigneur ne regarde pas tant l’abondance des richesses de l’homme qu’à ses capacités et à sa volonté. Il donne beaucoup, celui qui désire beaucoup donner et donne tout ce qu’il possède sans rien garder pour soi.

Il n’y a rien de plus glorieux en ce monde que d’imiter les vertus du Sauveur ; et parmi ses vertus, la principale est d’avoir supporté ce qu’il a supporté, sans ressentir en son âme aucune sorte de consolation.

Celui qui souffre et combat de cette manière imitera d’autant plus le Christ qu’il manquera de tout genre de consolation. C’est là boire le calice peur de l’obéissance, sans mélange d’autre liqueur. C’est là le critère pour éprouver la délicatesse des amis, pour voir s’ils le sont véritablement ou non.

St PIERRE D’ALCANTARA

 

Saint Pierre d’Alcantara (+1562), d’une autérité légendaire au cœur de la réforme franciscaine espagnole, fut l’un des maîtres et directeur spirituel de sainte Thérèse d’Avila.