Le disciple de Jésus est cette personne dont la progression procède de deux attitudes fondées sur deux piliers que nous enseigne Jésus et qui nous est donné de célébrer cet hui. Ce sont le lavement des pieds et le don de soi.
Jésus n’hésite pas, Lui le Maître, à se mettre à genoux aux pieds de ses Apôtres pour leur laver les pieds. Quelle leçon de Miséricorde donne-t-Il ? Quel exemple montre-t-Il dans cette attitude ?
Le Cœur divin et sacré du Seigneur se penche et s’abaisse pour prendre en Lui et, par là, sur Lui toute la misère de l’homme. Le bassin est le signe matériel que Dieu ne veut rien perdre de la poussière, de la saleté de nos vies. Quel geste d’amour ! Quelle humilité de Dieu !
Jésus demande à ses Apôtres d’avoir cette même attitude les uns envers les autres et cette demande, Il nous l’adresse aussi. Chacun est donc appelé à édifier sa vie de disciple de Jésus, c’est-à-dire de chrétien, sur ce premier pilier. Laisser son cœur s’épancher jusqu’à cet abaissement bienveillant et compatissant du prochain dans la pauvreté de sa vie. Pardonner au frère ses faiblesses, les prendre sur soi et le relever.
Ce geste fait vivre en quelque sorte l’effacement de sa vie pour que celle de l’autre puisse y grandir ! Mourir à soi même pour que ce ne soit plus soi même qui vive mais le Christ qui vit en soi ! C’est le deuxième pilier, celui du don de sa vie. Le deuxième « Faites ceci en mémoire de Moi ». Comme Jésus Lui-même a donné sa vie, le disciple doit lui aussi donner sa vie pour son prochain. Bien sûr, tout le monde n’est pas appelé au crucifiement ! Mais tout chrétien est appelé à ce « mourir à soi-même » pour que l’autre vive. Ce mode de livrer son corps, de verser son sang est signe de communion à cette offrande de Jésus qui Se donne pour que le Père soit glorifié et que le monde soit sauvé.
Communion spirituelle, au Sacrifice de Jésus à laquelle j’invite chacun en ce Jeudi Saint 2020 de ce Mystère d’Amour que toute l’Eglise célèbre cet hui. Communion spirituelle avec vos prêtres qui célébreront chacun seul (physiquement) là où il sera, la messe en Mémoire de la Cène du Seigneur. Je demande à ce que personne n’y vienne physiquement. Que tous, vous vous y unissiez par la prière en vous tournant vers l’église de Villefranche et priiez avec vos prêtres. C’est à 19h30 que je célébrerai la messe. L’église sera fermée mais nos cœurs seront ouverts à cette communion spirituelle. A la fin de la messe je sortirai avec le ciboire pour me rendre sur l’esplanade, en face de l’église et de là, je bénirai l’Ensemble paroissial demandant au Seigneur que par les mérites de l’intercession de Notre Dame et ceux de la douloureuse Passion de Jésus, Il bénisse et protège chacun de la pandémie et reste la force et le soutien de tous les soignants.
Fils bien aimés de Dieu, entrons dans la joie de l’Espérance que procure ce grand Mystère de la Foi qui contient toute l’œuvre du Salut en Jésus qui a donné sa vie par amour pour ses brebis et agneaux que nous sommes afin que Dieu soit glorifié par Lui, avec Lui et en Lui.

 Abbé Régis l’Huillier+,

Curé de l’Ensemble paroissial de Villefranche