Les jeunes des banlieues nord à Taizé

Extrait du bulletin de l’ensemble paroissial de Saint Loup Cammas, le récit d’un voyage à Taizé avec un groupe de jeunes entre 15 et 23 ans.
"Nous autres adultes accompagnateurs, nous avons suivi avec joie leur cheminement au cours de cette semaine : leur bonne volonté à servir, leur intérêt pour les rencontres avec d’autres jeunes et leur profonde participation aux temps de prière".


Du 9 au 16 avril dernier, 14 personnes du doyenné sont parties en pèlerinage à la Communauté de Taizé en Bourgogne : 11 jeunes et 3 adultes accompagnateurs.

Nous y avons vécu une semaine complète de retraite telle qu’elle se pratique à Taizé depuis plusieurs dizaines d’années. Une alternance de moments de prières, de services et de partage qui monte crescendo pour finir le vendredi soir par la veillée de vénération de la croix, la 7 célébration de la lumière le samedi soir et la grande messe solennelle du dimanche matin, car à Taizé les célébrations de la Semaine Sainte sont revécues chaque semaine.

Nos jeunes qui étaient d’âges différents (entre 15 et 23 ans) et de secteurs différents, lycéens ou étudiants, se sont retrouvés « noyés » parmi 4000 autres jeunes, (dont presque 3000 allemands qui affectionnent l’octave pascal pour venir à Taizé). Comme tous les autres jeunes, ils ont découvert qu’il est fécond de s’arrêter un peu et faire silence, prenant conscience de cette attente qu’ils ont au fond d’eux-mêmes.

Nous autres adultes accompagnateurs, nous avons suivi avec joie leur cheminement au cours de cette semaine : leur bonne volonté à servir, leur intérêt pour les rencontres avec d’autres jeunes autour d’enseignements et de partages bibliques quotidiens, et leur profonde participation aux temps de prière, aux sacrements proposés.

A Taizé, les jeunes découvrent que l’œcuménisme n’est pas seulement une affaire de théologiens, mais qu’ils peuvent prier ensemble, catholiques, protestants et orthodoxes, 3 fois par jour, sans avoir l’impression de niveler les différences, mais en marchant ensemble vers le Christ Ressuscité, et faire l’expérience de l’Eglise indivise et de son rôle irremplaçable dans l’humanité.

Fondé par Frère Roger, né dans le protestantisme, Taizé s’est ouvert à l’Eglise Catholique et à l’orthodoxie. Les frères se refusent à être des maîtres spirituels ; le seul enseignement qu’ils veulent donner c’est le simple témoignage de leur prière et de leur vie communautaire.

Le thème donné pour l’année 2012, qui s’inscrit dans la perspective de 2015 où la Communauté fêtera le 75 Ième anniversaire de Taizé, est « ouvrir des chemins de confiance entre les humains ». Nous sommes frappés par la convergence entre ce thème et notre DIACONIA 2013.

Voici un extrait de la « Lettre de Taizé » qui explicite pour 2012 comment « notre pèlerinage sur la terre doit devenir un pèlerinage de confiance ». « Pour créer de nouvelles solidarités, le temps n’est-il pas venu de dégager davantage les sources de la confiance ?

Aucun être humain, aucune société ne peut vivre sans confiance. Les blessures d’une confiance trahie laissent des traces profondes. La confiance n’est pas une naïveté aveugle, elle n’est pas un mot facile, elle provient d’un choix, elle est le fruit d’un combat intérieur.
Chaque jour nous sommes appelés à refaire le chemin de l’inquiétude vers la confiance.
Ouvrir des chemins de confiance répond à une urgence : malgré les communications de plus en plus faciles, nos sociétés humaines restent cloisonnées et morcelées. Des murs existent non seulement entre peuples et continents, mais aussi tout près de nous, et jusque dans le cœur humain. Pensons aux préjugés entre peuples différents.
Pensons aux émigrés si proches et pourtant si loin. Entre religions demeure une ignorance réciproque, et les chrétiens eux-mêmes sont séparés en de multiples confessions.
La paix mondiale commence dans les cœurs. Pour amorcer une solidarité, allons vers l‘autre, parfois les mains vides, écoutons, essayons de comprendre celui ou celle qui ne pense pas comme nous… et déjà une situation bloquée peut se transformer. Cherchons à être attentifs aux plus faibles, à ceux qui ne trouvent pas de travail…Notre attention aux plus pauvres peut s‘exprimer dans un engagement social. Elle est, plus profondément, une attitude d‘ouverture envers tous : nos proches sont aussi, en un certains sens, des pauvres qui ont besoin de nous….

Catherine ASSAOUI

Extrait de :




 


Actualité publiée le 7 juin 2012