Les objets eucharistiques

L’ensemble des objets eucharistiques acquiert une dimension sacrée par leur usage, ou bien par une bénédiction ou une consécration prononcée sur eux. Les calices comme les ciboires, sont parfois de véritables livres d’images saintes. Ornés des symboles eucharistiques : la vigne, le blé et les joncs d’eau, qui représentent le sang, le corps et la Résurrection du Christ, ils portent aussi les scènes de la vie du Christ : naissance, enseignement, Passion, Résurrection, etc.



Le calice et la patène :

 

Le calice (du grec kulix et du latin calix) désigne à l’origine une coupe destinée à la boisson. Issu de la liturgie juive, il est la coupe de bénédiction que le Christ lui-même donna à ses disciples lors de l’Institution de l’Eucharistie, à la veille de sa Passion.

Aujourd’hui, lors de la liturgie eucharistique, il reçoit le vin qui, par la prière de consécration, devient le Sang du Christ versé pour le salut des hommes.

Longtemps faits d’or puis de vermeil, actuellement, les calices sont en métal noble ou en ivoire ou de matière non poreuse et digne. Toutefois, dans la mesure du possible, l’intérieur de la coupe est doré par respect pour le Sang du Christ.

La patène (du latin patena, plat creux) est le vase sacré qui reçoit l’hostie lors de la célébration de la messe. Assortie au calice, les deux sont indissociables, elle est faite aussi d’un métal précieux ou noble. De grande taille elle peut recevoir à la fois l’hostie du prêtre ainsi que celles de l’assemblée.

Le ciboire : l’étymologie du mot désigne une fleur de nénuphar. Telle est la forme de ce vase sacré destiné à recevoir le Corps du Christ afin d’être distribué aux fidèles, pendant ou en dehors de la messe.

A cet effet, sa coupe est en argent doré ou en or. Lorsque le ciboire est rempli, il est recouvert d’un pavillon, étoffe circulaire de couleur blanche et souvent ornée, qui rappelle la forme des tentes de l’armée tel que l’indique son étymologie.

Les hosties ainsi protégées, le ciboire est déposé dans le tabernacle (du latin tabernaculum ou tente, rappelant la tente qui abritait l’Arche de l’Alliance dans le désert). Cette réserve eucharistique est essentiellement destinée aux malades ou aux mourants (le « viatique » ou « provision de voyage ») ainsi qu’à l’adoration des fidèles.

L’hostie portée pour la communion ou le viatique est mise dans une petite boite ronde en métal doré appelée pyxide ou custode.

 

Les linges liturgiques :

 

La nappe d’autel : son usage est attesté depuis l’époque paléochrétienne ; longtemps l’usage de trois nappes superposées a été préconisé. Selon les normes liturgiques en vigueur, l’autel doit être couvert d’une nappe blanche « au moins ». « Cela souligne le symbolisme de l’autel, table du banquet eucharistique, cependant que le corporal évoque d’avantage le linceul du Crucifié. », Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de Liturgie, p.177

Le corporal est un linge blanc carré (« d’une blancheur immaculée », Domine Salvator, 29 mars 1929), fait de lin ou de chanvre et qui a été béni par l’évêque ou son délégué. Plié en 9, il est déplié et posé sur la nappe d’autel par le prêtre ou le diacre au début de l’offertoire. Il est destiné à recevoir le calice et la patène ou l’ostensoir qui recevront le Corps du Christ, d’où son nom.

Le purificatoire est un linge sacré blanc, rectangulaire et orné d’une croix en son centre. Il est destiné à la purification du calice et des doigts du prêtre au moment des ablutions après la communion. A l’issue du rite, le célébrant le replie en trois puis en deux.

La pale (du latin palla, « manteau », « écharpe », « tenture ») est un carton couvert de lin ou de chanvre, aujourd’hui blanc et sans ornement. Elle est destinée à couvrir le calice pour en protéger le contenu.

Le manuterge (du latin manus, « mains » et tergere, « essuyer ») est un linge blanc rectangulaire en lin utilisé comme essuie-main à l’issue du rite du « Lavabo » (lavement des mains) au terme de la préparation des dons. Il se plie en accordéon.

 

Les burettes :

 

Petits flacons en cristal ou en verre, placés sur un plateau ovale. L’une contient du vin qui sera versé dans le calice au moment de l’offertoire, l’autre contient l’eau qui sera mêlée au vin. Cette eau sert au lavement des mains du prêtre (lavabo) et à la purification du calice après la communion ; le plateau participe au rite du lavabo.

« Burette » est un diminutif de « buire », ancien mot désignant un vase en forme de cruche à bec avec anse. Les burettes et leur plateau utilisés jusqu’à la réforme liturgique étaient en argent ou en vermeil et souvent richement ouvragés. Encore présents dans nos sacristies et soigneusement rangés dans leurs coffrets, ils n’en demeurent pas moins des objets sacrés à conserver avec soin.

 

 

L’ostensoir :

 

Du latin ostensor, « celui qui montre » (ostendere signifie « montrer »), l’ostensoir est une pièce d’orfèvrerie (en métal précieux ou en bronze) destinée à recevoir l’hostie consacrée afin de l’exposer à l’adoration des fidèles.

Le terme d’ostensoir n’est utilisé que depuis le XVIIIème siècle bien qu’il apparaisse au XIIIème siècle. A cette époque il était de taille modeste et portait le nom de « monstrance ».

Avec le développement de la dévotion au Saint-Sacrement, son aspect et sa taille évoluent. Pour glorifier le Saint-Sacrement, il se présente comme un soleil surmonté d’une croix et devient monumental à la fin du XVIème siècle : on l’appelle aussi ostensoir soleil. Sa gloire s’ouvre en son centre là où est placée la custode en verre ou cristal qui reçoit l’hostie consacrée.

Véritables œuvres d’art, les ostensoirs du XIXème siècle étaient richement ornés, voire historiés. On avait pour coutume de les élever sur des Thabors, petits socles en métal ou en bois doré que l’on rencontre encore dans nos sacristies.

 

 

Bibliographie :

 

• Dom Robert LE GALL, Dictionnaire de Liturgie, C.L.D., Chambray-lès-Tours, 1987
• BERTHOD B., HARDOUIN-FUGIER E., Dictionnaire des Arts Liturgiques XIXème-XXème siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1996