Mgr George Casmoussa à Toulouse : réalisme et espoir pour les chrétiens d'Irak

Mgr George Casmoussa à Toulouse : réalisme et espoir pour les chrétiens d’Irak

Mgr George Casmoussa était à Toulouse le 18 octobre.
Ancien archevêque syriaque catholique de Mossoul en Irak, son témoignage parlait de la guerre, de l’instabilité politique, du dialogue avec les musulmans, de son enlèvement en 2005 par un groupe islamiste.
La chapelle Sainte-Anne, à côté de la cathédrale, était remplie ce jeudi 18 octobre : malgré le vent d’Autan qui soufflait fort à Toulouse, beaucoup sont venus écouter le témoignage de l’ancien évêque syriaque catholique de Mossoul en Irak, Mgr George Casmoussa, pour dialoguer avec lui et se faire dédicacer son livre "Jusqu’au bout".
Insécurité et discrimination
La vie des chrétiens en Irak n’est pas facile. Depuis la fin de la guerre en 2003 et la création du nouveau gouvernement en 2005, la minorité de 500000 chrétiens irakiens subit l’insécurité et la discrimination.
Sera-t-il encore possible demain d’être chrétien en Irak, et plus en général dans le Moyen-Orient ? se demande-t-il.
Mgr Casmoussa espère que oui. Et même plus : il croit que oui. Sa conviction profonde s’enracine dans les signes qu’il perçoit dans le monde musulman de son pays et du Moyen-Orient en général.

Mgr Casmoussa dédicace son livre « Jusqu’au bout »

Des raisons pour espérer

« La population musulmane n’a pas de grief contre les chrétiens - souligne l’évêque - au contraire, ils ont de l’estime pour les qualités humaines et professionnelles chez les chrétiens qu’ils côtoient : enseignants, employés, voisins. Pour cette couche très large de la population le critère de jugement n’est pas idéologique, mais il se base sur la vie réelle de tous les jours ».
La nécessité est forte, et la partie n’est pas gagnée d’avance, pour dépasser des complexes historiques et idéologiques qui, malheureusement, sont constamment alimentés par des leaders fanatiques.
Mais le monde musulman n’est pas un bloc uniforme, beaucoup d’entre eux se sentent aussi victimes de l’intégrisme religieux. Un courant modéré grandit aujourd’hui, courant qui perçoit la radicalisation comme une force destructrice pour la religion de l’Islam.
Un état « civil »
Si on ne peut pas parler d’état « laïc » en terre d’Islam, beaucoup de personnes souhaitent un état « civil » où la loi s’applique de la même manière à tous les citoyens, indépendamment de leur sexe et de leur religion.
C’est le projet que les chrétiens d’Irak proposent et soutiennent pour leur pays, et dont Mgr Casmoussa se fait porte-parole au monde occidental pour gagner le soutien de la communauté internationale.
Fabio Bertagnin


Le témoignage de Mgr Casmoussa est publié dans le livre « Jusqu’au bout » aux éditions Nouvelle Cité
192 pages + 16 pages de cahier-​​photos couleur 20 €


 


Actualité publiée le 18 octobre 2012