Avec la commission diocésaine d’Art sacré
Les évangiles, pourtant très discrets à son sujet, attribuent un rôle majeur à Joseph. Présenté comme étant un homme « juste », charpentier de son état, il assure à Jésus une descendance royale, de la maison de David, en acceptant de prendre Marie avec lui et d’en faire son épouse. Ils ne nous livreront que peu de renseignements par la suite sur la vie quotidienne de la famille de Jésus.
Cette lacune sera comblée dès le IIème siècle par une littérature abondante et parfois rocambolesque. Citons en premier lieu le Protévangile de Jacques (évangile apocryphe, c’est-à-dire non retenu par la tradition), source principale de l’iconographie liée à saint Joseph. Celui-ci est vénéré très tôt par les chrétiens d’Orient mais ne le sera que très peu en Occident jusqu’à la fin du Moyen-Âge.
Il figure dès la fin de l’Antiquité sur des sarcophages ou des plaques funéraires de catacombes romaines, où il est représenté très en retrait comme simple spectateur dans les scènes de la Nativité, notamment celles de l’Adoration des mages.
Au Moyen-Âge, les chapiteaux sculptés ou les enluminures le représentent songeur à l’écart de la crèche ou conduisant l’âne qui porte Marie enceinte ou avec l’enfant Jésus. Sur les icones byzantines on le voit songeur sous la coupe malveillante d’un personnage sombre symbolisant le Doute.
Dans ses révélations (1370), sainte Brigitte de Suède le présente sous les traits d’un « honnête vieillard » qui accompagne sa jeune épouse enceinte. Il pourvoit à son installation dans une caverne pour l’accouchement ; il pose une lampe allumée dans une cavité de la grotte avant de s’écarter par discrétion.
Au XVème siècle, le théologien Jean de Gerson publie un poème intitulé Josephina, l’épopée de saint Joseph, qui narre l’histoire de la sainte famille à partir de l’Annonciation jusqu’à la mort de Joseph. Le but est de promouvoir le culte du mariage virginal de Marie et de Joseph comme exemple de l’union mystique du Christ et de son Église. S’en suit l’émergence d’une dévotion à saint Joseph qui se développera rapidement grâce aux ordres mendiants (ainsi que les Jésuites), dont les Carmes, influencés par sainte Thérèse d’Avila, qui se mettront sous le patronage de saint Joseph.
Cette dévotion nouvelle ne sera pas sans influence sur l’iconographie liée à Joseph, il est désormais représenté sur un même plan avec Marie et Jésus, comme un père qui prend soin de son enfant, avec un métier, celui de charpentier, et comme le modèle de la « bonne mort » entre Marie et le Christ, et dont les premières confréries verront le jour au XVIIème siècle.
Saint Joseph est officiellement déclaré patron de l’Église universelle et fêté le 19 mars, par le pape Pie IX le 8 décembre 1870. En 1889, Léon XIII le déclare officiellement modèle des pères de famille et des travailleurs et Pie XII institue la mémoire de saint Joseph artisan le 1er mai 1955.
Les représentations les plus courantes de saint Joseph dans nos églises sont les statues de dévotion, quelle église n’a pas la sienne ? Les plus anciennes parvenues jusqu’à nous datent du XVIIème siècle. Saint Joseph est toujours représenté sous les traits d’un homme d’âge mûr, à la barbe et chevelure fournies et dont on lit la sagesse sur le visage. Il porte soit un lys, soit un bâton terminé par un ou plusieurs lys.
À Cazères, saint Joseph figure dans une niche de l’ancien retable du XVIIème siècle dédié à Marie. Il y est représenté parmi la famille de Marie, de part et d’autre d’une Annonciation, dans une posture hiératique (selon la tradition iconographique) portant à la main droite un lys aujourd’hui disparu.
Les sculpteurs du XIXème siècle voient en Joseph le père de Jésus. Il porte sur le bras cet enfant extraordinaire dont il a reçu la charge (à Buzet, Gargas et Lavelanet), cet enfant qui subira le sacrifice de la croix pour le rachat de nos péchés (représentation de Beaupuy).
Dieu est incarné dans un enfant très humain, parfois espiègle qui s’agrippe à la tunique de son père (à Aignes), ou joueur quand il essaie d’attraper son bâton. Il est aussi un enfant affectueux qui se laisse prendre dans les bras (à Drémil-Lafage) ou qui s’endort confiant, la tête sur l’épaule de Joseph (Maison diocésaine).
► Regardez ci-dessous l’iconographie dans l’album photo.
Les représentations de saint Joseph sont nombreuses.
Quelle église n’a pas sa statue de saint Joseph prenant rang avec la Vierge Marie, sainte Germaine, sainte Jeanne d’Arc…ou un vitrail… ou une fresque, une peinture de Joseph le juste, le père de Jésus, de Joseph à l’heure de sa mort, etc.
Quelle église n’a pas éventuellement une chapelle dédiée à saint Joseph ?
Deux églises paroissiales dans notre diocèse l’ont pour titulaire (Saint-Joseph au Pont des Demoiselles, et à Balma). Il y a eu aussi la chapelle Saint-Joseph de la Grave.
Découvrons saint Joseph et son image
Valérie Barbier, responsable de la commission diocésaine d’Art Sacré, nous aidera à lire ces représentations : que nous disent-elles de saint Joseph ? Quels codes de représentation ? Variations de codes et de modèles selon les époques ?
► Faites-nous connaître saint Joseph tel qu’il représenté dans votre église : en statue, vitrail ou peinture.
Adressez-nous vos photos à artsacre31@diocese-toulouse.org
Nous mettrons sur les pages de ce site les représentations reçues qui nous paraîtront les plus intéressantes ou les plus instructives. Merci par avance !