A l’occasion du 150ème anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise universelle, le pape François a instauré le 8 décembre 2020 l’année saint Joseph. Choix providentiel, car c’est bien de l’intercession de ce grand saint patron que notre monde si éprouvé a tant besoin aujourd’hui.
Mettons-nous à l’école de saint Joseph ! C’est ce à quoi nous a récemment invité Mgr. Robert Le Gall dans une méditation publiée le 28 février dernier. La richesse et la profondeur spirituelle de ce texte méritent toute notre attention. Pourquoi saint Joseph peut particulièrement nous aider aujourd’hui ? « La vie de saint Joseph a été bousculée : une fiancée qu’il découvre enceinte, une naissance qu’il faut improviser, une fuite à l’étranger, un retour incertain. Ces épisodes se succèdent sans transitions, dans un climat d’incertitude et d’angoisse. C’est là que saint Joseph, comme Patron de l’Église universelle, peut nous inspirer et nous aider, dans cette navigation à vue qui est devenue la nôtre depuis une année, sans visibilité pour la suite ».
Saint Joseph nous invite à une conversion personnelle, communautaire et écologique au sens de la maison commune qu’est notre planète, en suivant comme lui un chemin qui accueille, non pas l’impasse des déceptions et de la révolte. C’est ainsi que saint Joseph a exercé sa mission de gardien, mise en valeur par notre archevêque. Il est un gardien de la foi et un gardien de la création.
Saint Joseph, gardien de la foi. Depuis l’annonciation faite à Joseph (Mt 1, 20-21), tous les épisodes de sa vie le présentent comme gardien du Fils de Dieu. Il l’a été à la naissance de Jésus à Bethléem, il l’a été dans la fuite en Egypte de même qu’il l’a été dans la vie cachée de Nazareth ou lors du recouvrement au Temple de Jérusalem. Il a été non seulement le protecteur de Jésus, mais aussi de la Vierge Marie, une raison de plus « pour nous remettre tous, en des temps troublés et incertains, sous la protection de cet homme simple et donné, à qui le Père a confié à la fois Jésus, le Fils de Dieu, et Marie, sa Mère ». Protéger le Christ si vulnérable dans notre monde, protéger la foi de son Eglise, relève de la mission des baptisés.
Saint Joseph, gardien de la création. Le pape François accorde une attention particulière à notre maison commune qu’est la création. Dans l’homélie de son intronisation qui a eu lieu à la solennité de saint Joseph (19 mars 2013), il évoquait déjà notre mission de gardiens de la foi, de l’autre et de l’environnement : « Nous sommes “gardiens” de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! ». Les signes de notre temps peuvent être interprétés dans une conversion écologique intégrale qui inclut une attention particulière aux personnes et à notre maison commune, notre planète. Si « la pandémie a profondément remis en cause le fonctionnement de notre monde », déclare Mgr. Le Gall, « elle nous apprend à déprendre, à poursuivre la démarche écologique pleine qui sait joindre moins et mieux ». Protecteur du mystère divin, saint Joseph est aussi protecteur du mystère de la création qui est un signe éloquent de son amour.
L’histoire de l’Eglise témoigne de nombreuses familles de vie consacrée, ainsi que de maîtres spirituels se réclamant de la spiritualité de saint Joseph. C’est le cas de sainte Thérèse d’Avila ou de saint François de Sales, dont Mgr. Le Gall nous recommande une prière que nous pouvons réciter durant cette pandémie :
« Glorieux Saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le cœur de Jésus-Christ. O vous, dont la puissance infinie s’étend à toutes nos nécessités et sait nous rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de Père sur les intérêts de vos enfants. Dans l’embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance ; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de nos inquiétudes. Faites que son heureuse issue tourne à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. Ainsi soit-il. »
Accueillions l’invitation de notre archevêque à l’espérance, et confions-nous à saint Joseph qui garde l’espérance. Confions-lui notre âme, notre paroisse et notre monde :
« Allons à Saint Joseph, pour qu’il nous délivre des calamités présentes et ouvre pour notre monde une ère de développement humain intégral, dans le respect de toutes les personnes, surtout les plus fragiles, les plus pauvres et les plus vulnérables ». BON et SAINT CARÊME.

Père Cristian Tiselita