J’ai uni ma vie à un grand malade en toute connaissance de cause. Sa maladie devait devenir invalidante, ce qu’elle a été, jusqu’à la paralysie totale.

 Impuissante à agir sur le mal physique, j’ai veillé à rendre son quotidien le plus doux possible. Lui-même, par son courage, sa farouche volonté de vivre une vie" normale" aussi longtemps que cela lui était donné, m’a beaucoup apporté.


  

Sa force morale son énergie étaient communicatives.

Nous nous battions l’un pour l’autre.

Il ne se plaignait jamais. 

Ce qui étonnait le plus les personnes qui osaient franchir notre porte — car, la maladie fait peur— c’est la gaîté, l’humour qui étaient de mise entre nous jusqu’aux derniers jours.



Sans une force venue "d’en haut" cela n’aurait pas été possible.

Elle nous a permis de cheminer et de franchir ensemble, une à une les étapes difficiles.


J’ai puisé dans ma foi simple mais profonde le soutien nécessaire. Une phrase qui revient souvent dans l’Evangile m’habitait : "aie confiance ta foi t’a sauvée".

J’ai rendu grâce chaque jour d’être en bonne condition physique et mentale. J’ai appris à mesurer le cadeau, le bonheur de pouvoir se servir de ses mains, de marcher, de parler, de manger, de se mouvoir seul, de se tenir assis : que de grâces offertes.


 Ainsi notre vie commune, qui a duré 32 ans, nous a fait avancer, tant sur le plan humain que spirituel.


Nous l’avons vécue dans le don de soi à tout moment,
dans l’écoute réciproque, le respect, la fraternité.



"Les Amis des Oubliés"