Le synode : c’est une chance pour l’Église et pour nous, une expérience personnelle et communautaire très riche. Le pape François désire que l’Église reste évolutive et s’adapte au monde d’aujourd’hui, en pleine mutation. Pour la première fois tous les chrétiens, et même les non chrétiens en recherche, sont sollicités quel que soit leur parcours ! C’est une chance extraordinaire de pouvoir s’exprimer et de vivre ce temps d’exception.
J’ai eu du mal à réaliser que nous, laïcs, avions la parole. Qu’il était urgent de nous prendre en main pour participer à ce synode, même si nos prêtres très occupés n’en font pas leur priorité. Nous n’avons pas les mêmes missions. Avec mon épouse, nous sommes impliqués dans deux équipes depuis décembre. Il était urgent de se mettre en route car le temps de réflexion est court jusqu’à la fin mars 2022. Mais rien n’est perdu. Tout le monde peut encore intégrer ou constituer une équipe synodale.
Dans la première équipe, nous avons débuté à neuf personnes (huit retraités et un « actif ») : trois ménages, deux personnes veuves, une venue sans son mari. Un ménage se posait beaucoup de questions et se trouvait en marge de l’Église et sans connaissances dans ce domaine. Après la première réunion, il a décidé de ne pas revenir. Ce fut un grand regret pour le reste de l’équipe impliquée à des titres divers dans l’Église. Avoir des personnes différentes est une grande richesse pour ne pas « ronronner » et améliorer notre ouverture, élargir notre réflexion. Échec de notre accueil ? L’essentiel reste que chacun puisse s’exprimer librement, avec son expérience et son cœur et non sur un plan trop intellectuel.
La deuxième équipe est bien différente, constituée également de neuf personnes d’une même Fraternité, dont le prêtre accompagnant. Il s’agit donc de personnes très différentes (elles n’auraient jamais cheminé aussi longtemps si ce n’était le fruit de l’Esprit Saint !), habituées à discuter, partager, prier ensemble (bien que toutes retraitées).
Après cinq réunions dans la première équipe et trois dans la seconde, nous retrouvons la richesse de cette mise en commun de notre vécu en Église, d’un lieu où l’échange est libre, respecté, écouté. Se retrouver plusieurs fois permet d’approfondir ses pensées, ses réflexions, d’augmenter la confiance et la « sécurité » du cercle.
C’est la magie des petits groupes, expérimentée en 1993 lors du synode diocésain, avec des liens durables, une communion des cœurs. Je pensais que c’était un avenir de l’Église. C’est « un effet multiplicateur » de la réflexion à plusieurs.
Et tout se passe dans la Joie ! Certaines réunions prévues sur 1h30 à 2h, se poursuivent par un apéritif et même un dîner…
« Dieu n’est que relation » disait un de nos vieux amis prêtre !
Je pense que ce synode va nous permettre :
- d’améliorer la communion entre prêtres et laïcs, indispensable aux prises de décision,
- de mieux se connaître et se respecter dans les groupes et entre les groupes, pour une unité de vie paroissiale, dans le respect de sa diversité,
- de mieux développer la mission de chacun au cœur et à l’extérieur de l’Église : découvrir le Christ, s’y attacher et en témoigner.
C’est une étape ambitieuse, qu’il nous est demandé de vivre… une source de Joie, sur un chemin d’accomplissement !
Benoît,
Le 22/02/2022