Qui sont nos prêtres de demain ?
Son chemin vers la prêtrise n’a pas été un long fleuve tranquille. Après trois entrées au séminaire et deux arrêts, Thierry sera finalement ordonné cette année, à l’âge de 47 ans. Plus une once d’hésitation ne vient perturber l’appel à devenir prêtre le 26 juin prochain aux côtés de Grégoire et Gérard.
Son parcours atypique ? Thierry, aujourd’hui âgé de 47 ans, l’explique par une conversion tardive. Bien qu’ayant hérité d’une culture chrétienne, il se tient éloigné de l’Église. Né en Savoie, il quitte à 8 ans les Alpes pour les Pyrénées. « À mon arrivée à Toulouse, mes parents m’ont scolarisé au Mirail, se souvient Thierry. Après de rapides études d’économie à l’université Toulouse 1 Capitole, j’ai enchaîné les petits boulots. Ma conversion a eu lieu à 27 ans, après l’achat anecdotique d’une bible dans un marché ». Thierry change alors du tout au tout sa manière de vivre. Il remet un pied dans l’église, suit des cours de théologie et rencontre l’évêque en 1999. C’est le début des études au séminaire. « À la surprise totale de mes parents », souligne-t-il. Je me rappelle notamment de mes premières années où j’étais auxiliaire d’aumônerie à la prison Saint-Michel de Toulouse ».
S’il conserve une expérience enrichissante de ces années, Thierry ne parvient pas à satisfaire sa quête d’idéal. Rebelote au milieu des années 2000. Il réintégre le séminaire mais ne demande pas l’ordination à l’issue de sa formation théologique. Bien que gardant des liens solides avec l’Église, il reprend toutefois une activité professionnelle dans une entreprise de service. Une coupure de six ans. « Mais je sentais que l’appel était toujours là, souligne Thierry. Je suis parti une année en paroisse, à Saint-Orens, avant de réintégrer le séminaire pour préparer l’ordination diaconale en 2015 ». Cette année, Thierry est diacre au sein de l’ensemble paroissial de Saint-Gaudens. Et aspire à la vie de prêtre, « une vie de témoignage ». La recette ? « Être souple et savoir s’adapter aux réalités pastorales du territoire, ne pas fonctionner de manière solitaire mais être capable de s’appuyer sur les laïcs ».
Dès l’enfance, Grégoire a ressenti un appel, « comme une attraction vers le Seigneur ». Mais il l’admet volontiers : l’environnement où il vivait, son terreau familial, les Scouts d’Europe, le service de la messe ou la scolarité à Saint-Joseph... étaient propice à une telle rencontre.
Une belle sérénité, c’est ce que dégage Gérard Hall après sa rencontre. Retraité en juin de l’éducation nationale, il sera ordonné prêtre dans la foulée après cinq années de séminaire à Toulouse.