Dossier « Vie consacrée, à quoi bon ? », mars 2015
Religieuse « dans le monde »
Odile, xavière à Toulouse, explique comment elle a choisi de répondre à l’appel du Christ en étant dans le monde. Elle revient sur son engagement à Dieu et sa vie au sein de sa congrégation.
À première vue, lorsqu’Odile nous reçoit dans son bureau, rien ne montre qu’elle est religieuse. La discrète petite croix qu’elle porte autour du cou ne laisse pas imaginer son don total à Dieu. Car les Xavières, une communauté apostolique de spiritualité ignacienne, ont cette caractéristique d’être à la fois dans l’Église tout en étant envoyées dans le monde.
Contemplatives, leur vie est de fait rythmée par la prière qu’elles partagent matin et soir avec les sœurs de la communauté. Leur fondatrice, Claire Monestès, disait notamment « La Xavière aspire à une vie religieuse souple et intense : assez souple pour s’adapter aux besoins nouveaux de l’apostolat, assez intense pour que la part de Marie ne le cède pas à celle de Marthe et pour que l’activité missionnaire ne soit que le rayonnement, l’expansion de la flamme intérieure ». Car la vie communautaire est d’ailleurs le premier lieu de leur mission : dans la journée, chacune mène une vie professionnelle. De formation enseignante, Odile est formatrice à l’Institut d’Études Religieuses et Pastorales (IERP) à Toulouse. Elle vient également d’achever une thèse sur Maurice Zundel, un théologien catholique. « Regarder le monde avec les yeux de Dieu et regarder Dieu avec les yeux du monde », cela peut traduire sa manière de vivre la mission.
Comme pour corroborer cette ouverture, ce va-et-vient entre l’Église et le monde, la congrégation s’appelle « missionnaire du Christ Jésus », ce qui signifie que le Christ est au cœur de la mission qui peut être aux quatre coins de la planète. Odile a d’ailleurs passé trois années en Côte d’Ivoire.
Comment présager que cette année Odile va prononcer ses vœux définitifs ? Si ce n’est à lire la joie qui rayonne sur son visage. Sa joie de vivre, dit-elle, le bonheur qu’elle a de mener cette vie-là, sa joie d’offrir sa vie au Christ avec la certitude que Dieu veut son bonheur.
Flamine Favret