Avec le Service diocésain de la diaconie
« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. » Ces mots du père Joseph Wrésinski prononcés en 1987 au Trocadéro à Paris, lors du rassemblement des défenseurs des Droits de l’Homme et du Citoyen de tous les pays, ont encore raisonné samedi dernier, lors de la veillée de prière qui s’est vécue à Toulouse pour le refus de la misère. Car ils traduisent et affirment la conviction que la misère n’est pas une fatalité dans le même temps qu’ils proclament la solidarité avec ceux qui luttent à travers le monde pour la détruire.
Depuis 1987, chaque année, la Journée mondiale du refus de la misère est célébrée le 17 octobre. Née de l’initiative du père Joseph Wresinski et de celle de plusieurs milliers de personnes, cet appel a été commémoré cette année par une après-midi de prière à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
Dans ce contexte particulier de la Covid19, environ 80 personnes se sont rassemblées. Après un temps de partage afin de privilégier les échanges entre les participants, la rencontre de personne à personne s’est faite ensuite autour du texte de la Belle Porte (Actes 3 V 1-10).
Revenons sur quelques paroles de participants entendues lors de cette soirée :
« Le regard aujourd’hui, c’est important plus que jamais parce qu’on est toujours masqué ; il ne reste que le regard. Il m’est arrivé des choses étonnantes avec le regard : plonger le regard dans quelqu’un qui accepte… Il se passe forcément quelque chose. On se rencontre vraiment. »
« Le mendiant s’attendait à recevoir de l’argent de la part des apôtres. Mais eux ils ont donné mieux que l’argent ; ils ont donné une bénédiction, une guérison-miracle. Il a reçu quelque chose de plus grand que de l’argent pour satisfaire sa vie de chaque jour. Il a reçu quelque chose de bénéfique de la part de Dieu : une bénédiction, un miracle, une guérison divine. »
« Dire : « Toi, lève-toi et marche », ça peut vouloir dire : « aller de l’avant » dans le sens spirituel et aussi dans le sens physique du terme. »
À la suite de ce moment de partage autour de la parole de Dieu, les personnes présentes ont été invitées à entendre trois témoignages. Un point commun tissait un lien entre les trois : leur lutte contre la misère.
En voici quelques extraits : « Je suis expulsé depuis ma naissance »,
« Quand j’ai un problème, je prie ; si j’avais pas cette confiance-là, je sais pas où je serai aujourd’hui ! » ou encore : « Ce qui m’a permis de sortir de la rue, c’est une rencontre avec une personne qui m’a parlé du GAF ; j’ai pas dit oui sur le coup ; mais il y a eu un jour que ça s’est fait. »
Cette lutte contre la misère ne doit pas se résumer uniquement à cette journée du 17 octobre pas plus qu’elle ne doit être réservée à des spécialistes. À chacun de nous de trouver nos petits lieux du quotidien afin de contribuer tous ensemble et individuellement, à notre niveau, à cette lutte.
À nous d’oser « donner notre regard » auprès de nos frères afin d’être toujours plus à l’écoute des plus petits et des laissés pour compte. « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Afin de ne pas oublier cette démarche de changement de regard, chaque participant a reçu un masque sur lequel il était écrit « donne-moi ton regard ».*
Autre occasion de tourner notre regard, la journée mondiale des pauvres, une journée instituée par notre pape François, le 15 novembre prochain (voir ici). À cette occasion, n’hésitez pas à prendre contact avec le service de la diaconie (ici) afin, pourquoi pas, de vivre ou revivre cet après-midi de prière au cœur de vos paroisses. Pour vous accompagner, le service de la diaconie vous guidera en vous donnant des outils à mettre en pratique.
* Ces masques sont actuellement disponibles à la vente pour ceux qui le souhaitent.