Et si c’était le bon moment pour retrouver le sens de l’eucharistie ? Passer du temps pour relire quelle place elle a dans nos vies et y recueillir les fruits qu’elle porte. Avons-nous déjà écrit notre propre témoignage sur ce que nous vivons lorsque nous sommes à la messe ? Comment façonne-t-elle non seulement notre dimanche mais aussi notre semaine ? Comment nous aide-t-elle à penser, à sentir et à agir dans toutes les dimensions de notre existence ?
 

Si les messes ne sont plus publiques pour un moment donné, il ne faut pas oublier qu’elles continuent à être célébrées « toujours et en tout lieu » à travers le service des prêtres qui ne célèbrent jamais pour eux mais pour les autres, dans la personne même du Christ uni à son corps qu’est l’Église.

Et si c’était le bon moment pour retrouver le sens de l’Église et de notre appartenance concrète à une communauté ? Pour retrouver quels liens essentiels et vitaux unissent prêtres et laïcs au-delà de toute différence.

Et si c’était le bon moment pour retrouver la place de nos maisons comme lieu de présence réelle de Dieu et de l’Église dans le monde ? Si l’Église est une famille, c’est parce que la famille est une Église, « une Église domestique ». Ne sont-elles pas le lieu où l’on cherche à apprendre la fraternité, la prière, l’éducation, le service et la charité ?

« S’il n’y a pas d’Église domestique, l’Église n’a pas d’avenir ! L’Église domestique est la clé qui ouvre des horizons d’espérance. » Cardinal Grech.

Et si c’était le bon moment ?

Loin de nous lamenter ou d’avoir peur comme cet homme de l’Évangile qui enfouit son talent dans la terre, sachons tirer profit de ce temps qui nous est donné.

Relisons dans la Bible ces épisodes où le peuple de Dieu a traversé de nombreuses crises et voir comment elles ont été un passage de Dieu et une occasion de conversion. Par exemple : Jr 29, 1-14.

Relire la vie des saints qui ont toujours eu à traverser des moments difficiles et où pourtant le Seigneur les a visités et nourris. Par exemple, le bienheureux Charles de Foucauld empêché non seulement de communier mais aussi de célébrer la messe, comment Dieu l’a conduit à le reconnaître dans le silence et la solitude mais aussi dans la rencontre et l’amitié avec d’autres.

Voici 3 propositions pour célébrer ce dimanche à la maison, que l’on soit seul ou en famille.

 

• 1ère proposition : prier avec la Parole de Dieu du dimanche
  ► Profiter de ce temps pour partager et/ou goûter le pain de la Parole à l’heure où le prêtre de votre paroisse ou communauté célèbre la messe.
   
• 2ème proposition : méditer avec le pape François en ce dimanche des pauvres la lettre qu’il a écrite à partir de ce passage biblique « Tends ta main vers le pauvre  ».
  ► Profiter de ce temps pour davantage lier prières et actions et comment répondre concrètement à l’urgence de la solidarité. 
   
• 3ème proposition : revisiter notre maison avec l’Évangile
  ► Profiter de ce temps pour découvrir ou redécouvrir notre maison comme « église domestique » où Dieu est réellement présent grâce à sa Parole et aux scènes importantes de l’Évangile qui se déroulent dans une maison.

Vous pouvez choisir de vous inspirer de l’une d’entre elles.

 

 

1ère proposition : Prier avec la Parole de Dieu du dimanche

« Entre dans la joie de ton Seigneur  » Mt 25, 14-30

 

Depuis la Résurrection, les chrétiens n’ont jamais cessé de célébrer le Christ victorieux de la Mort, Sauveur de toute vie. Qu’ils soient dans de grandes églises ou dans de petites maisons, ils ont toujours cherché à prier en communion les uns avec les autres. L’une des plus belles images de l’Église, ce sont les apôtres « confinés » dans le cénacle. Jésus parvient à les rejoindre et sa paix vient habiter leurs cœurs au moment où il leur parle.
Et si nous laissions le Christ venir nous rejoindre dans nos maisons confinées ? Et si on le laissait parler et nous donner sa paix ?

Prions avec la Parole de Dieu du dimanche à l’heure où notre curé célèbre la messe, si jamais il n’y a pas de messes retransmises par internet dans notre paroisse. Le plus important, c’est d’être « connecté » par la prière aux prêtres qui célèbrent la messe pour nous et de goûter la Parole de Dieu de ce jour.

Comment faire ?

- Se retrouver dans une pièce au calme ou un endroit important de notre lieu d’habitation en mettant au centre la Bible ouverte. Si nous sommes en famille, nous retrouver tous ensemble dans cet espace. C’est le bon moment pour créer un espace où la Bible est toujours accessible et ouverte pour tous. Ne plus la laisser fermer dans la poussière d’une étagère. Ne plus s’en servir pour caler des meubles. C’est la Parole de Dieu !

- Allumer une bougie, signe du Christ Ressuscité, signe de sa présence qui réchauffe lumineuse, signe de sa Parole qui éclaire.

- Choisir un chant (par exemple « Criez de joie vous les pauvres de cœur  » )

- Prendre un temps pour relire notre semaine : repérer ce qui m’a donné de la joie et ce qui m’a donné de la peine, reconnaître ce que je n’ai pas bien dit ou fait.

• S’il y a des enfants, ne pas hésiter à les aider à relire leur semaine : quels sont les bons événements qu’ils ont vécu ? Mais aussi quels sont les moins bons ?
• Si nous sommes en famille, nous pouvons partager un moment de joie de la semaine mais aussi une peine. C’est aussi le bon moment pour se dire pardon en couples, en famille…

- Prendre un chant de louange (par exemple : « Je veux chanter ton amour  » ou le Gloria.

- Un membre de la famille introduit l’écoute de la Parole de Dieu : « Dieu de paix, ouvre nos oreilles et nos cœurs à ta parole de vie. Qu’elle vienne nous éclairer et nous consoler, nous nourrir et nous conduire sur le chemin d’éternité. »

- On proclame la Parole de Dieu de ce jour avec différents lecteurs si nous sommes plusieurs. Voici ici le lien pour y accéder.

- Temps de silence et de méditation personnelle où je laisse résonner en moi la Parole qui me touche ou qui m’interpelle le plus.

• S’il y a des enfants, leur proposer de découper et de colorier sur du papier ou du carton pleins de mains de différentes tailles et couleurs, en écho à la Parole de la première lecture « elle tend la main aux malheureux ».
• Si nous sommes plusieurs : partager après le temps de silence la Parole de Dieu qui nous a touchés puis échanger comment elle peut nous aider à envisager la semaine qui commence.

Quelques pistes de méditation personnelle ou à plusieurs à partir de saint Paul :
« Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit  ». En cette nuit que nous traversons, tant dans notre monde que dans l’Église, à quels signes surprenants puis-je reconnaître la venue du Seigneur ?

« Vous n’êtes pas dans les ténèbres (…) vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour.  » Comment faire pour ne pas rester dans les ténèbres de la désespérance et de l’amertume ? Comment devenir davantage des « fils de la lumière » ?

« Ne restons pas endormis comme les autres » Que faire chez moi et autour de moi pour continuer à prier et vivre la charité. Quels rituels puis-je instituer dans mon quotidien pour cela ?

- Réciter le Credo pour manifester notre communion de foi avec tous les chrétiens qui célèbrent aujourd’hui la Résurrection du Christ.

- Prier pour des personnes en particulier en formulant des intentions libres et en demandant aussi aux enfants pour qui ils veulent prier. Ne pas oublier de prier pour les pauvres et pour que nos mains se tendent vers eux.
Terminer avec un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie  ».

Autres pistes : inviter les enfants à envoyer à des personnes seules les mains qu’ils auront dessinées avec un mot d’amitié et de soutien en signe de toutes nos mains tendues reliées à nos cœurs.

 

2ème proposition : Méditer avec le pape François en ce dimanche des pauvres

« Tends ta main aux pauvres » Si 7, 32

C’est aujourd’hui la 4ème édition du « dimanche des pauvres » créé et voulu par le pape François. À cette occasion, il a publié une lettre que nous pouvons lire en intégralité ici.

Le pape nous rappelle ainsi que nous ne pouvons pas aimer Dieu que nous ne voyons pas si nous n’aimons pas ceux et celles que nous voyons vivre tout près de nous. Saurons-nous alors ouvrir nos yeux et nos cœurs aux pauvres qui sont à nos portes ? Saurons-nous tendre nos oreilles et nos mains à toutes celles et ceux que les différentes crises ont mis dans une extrême pauvreté ?

Puisons dans la prière de nouvelles formes de solidarité.

Comment faire ?

- Se retrouver dans une pièce au calme ou un endroit important de notre lieu d’habitation en mettant au centre la Bible ouverte. Si nous sommes en famille, nous retrouver tous ensemble dans cet espace.

- Allumer une bougie, signe du Christ Ressuscité, signe de sa présence qui lumineuse réchauffe, signe de sa Parole qui éclaire.

- Choisir un chant (par exemple « Criez de joie vous les pauvres de cœur » ou lire le psaume 9B, 12-18).

• S’il y a des enfants, leur proposer de découper et de colorier sur du papier ou du carton de recyclage pleins de mains de différentes tailles et couleurs.

- Méditer et/ou partager autour d’extraits de la lettre du pape et de quelques questions :

• « Prenons entre les mains le texte du Livre de Ben Sira un des livres de l’Ancien Testament. Nous y trouvons les paroles d’un maître de sagesse… à un moment de dure épreuve pour le peuple d’Israël.  »
  ► Nous pouvons alors lire dans la Bible Si 7, 32-36
• « Avoir le regard tourné vers le pauvre est difficile. »
  ► Quels sont les pauvres les plus proches de moi ? Comment aller à leur rencontre ?
• « Nous nous sentons plus pauvres et plus faibles parce que nous avons fait l’expérience de la limite et de la restriction de la liberté. »
  ► Comment est-ce que je vis ces nouvelles formes de « pauvreté » ?
• « Il est vrai que l’Église n’a pas de solutions globales à proposer, mais elle offre, avec la grâce du Christ, son témoignage et ses gestes de partage.  »
  ► Quels gestes de partage concrets et signe de mon amour je peux poser autour de moi ?
• « La vie est tissée d’actes de respect et de générosité qui, non seulement compensent le mal, mais poussent à aller au-delà et à être remplis d’espérance. »
  ► Quels sont les actes de respect et de générosité dont j’ai été témoin ces jours-ci ?

 
- Réciter le Credo pour manifester notre communion de foi avec tous les chrétiens qui célèbrent aujourd’hui la Résurrection du Christ.

- Dans cette lumière qui vient donner à notre histoire un horizon toujours nouveau, prions pour que nos mains se tendent vers les pauvres avec amour et générosité.

• À chaque intention lue par un membre différent de la famille, un enfant pourra présenter au coin prière l’une de ses mains qu’il aura découpées et coloriées. Un refrain peut aussi accompagner la prière et ce geste :

- Pour les mains des médecins, des infirmières et infirmiers qui se soucient de chaque patient, prions.
- Pour les mains tendues du bénévole qui secourt ceux qui vivent dans la rue et qui, en plus de ne pas avoir un toit, n’ont rien à manger, prions.
- Pour les mains tendues des hommes et des femmes qui travaillent pour offrir des services essentiels et la sécurité, prions.
- Pour les mains tendues des parents, des prêtres, des enfants, prions pour qu’elles ne restent pas dans les poches. Transforme toutes celles qui sèment le mal en instruments de paix. Et que nous sachions reconnaître dans la main tendue des pauvres ta propre main.

- Prier ensemble le Notre Père en élevant les mains, geste traditionnel dans l’Église pour prier.

Finir en nous tournant vers Marie avec le pape François. « Que sur ce chemin quotidien de rencontre avec les pauvres nous accompagne la Mère de Dieu, qui plus que tout autre est la Mère des pauvres. Elle connaît de près les difficultés et les souffrances de ceux qui sont marginalisés, parce qu’elle-même s’est trouvée à donner naissance au Fils de Dieu dans une étable. » Je vous salue Marie…

Autres pistes : consulter le site du Secours Catholique, inviter les enfants à envoyer à des personnes seules les mains qu’ils auront dessinées en leur montrant le lien entre notre prière et nos actions…

 

 

3ème proposition : Revisiter notre maison avec l’Évangile

« Une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison.  » Lc 10, 38

 

Il y a beaucoup de scènes dans l’Évangile où l’on voit Jésus parler et agir à l’intérieur des maisons. Des scènes où la maison devient le lieu d’une présence réelle de Dieu et de l’Église. Des scènes importantes où le mystère de la foi se vit et se dévoile.

Et si c’était le bon moment pour les écouter et les mettre en pratique ?
Chaque dimanche, prendre le temps de relire l’une de ces scènes à l’intérieur de nos propres maisons, laisser la Parole de Dieu nous inspirer de nouvelles manières d’habiter cet espace vital et oser reconnaître en lui un sanctuaire en trouvant des gestes qui nous permettent de le signifier.

Aujourd’hui, nous pouvons méditer l’histoire de Marthe et Marie (Lc 10, 38-42).

Comment faire ?

- Se retrouver dans une pièce au calme ou un endroit important de notre lieu d’habitation en mettant au centre la Bible ouverte. Si nous sommes en famille, nous retrouver tous ensemble dans cet espace. Par exemple : le coin de prière mais aussi la table à manger…

- Allumer une bougie, signe du Christ Ressuscité, signe de sa présence lumineuse qui réchauffe, signe de sa Parole qui éclaire.

- Choisir un chant, par exemple « Béni soit Dieu le Père » ou lire le psaume du jour)

- Quelqu’un proclame dans la Bible l’histoire de Marthe et Marie.

- 8 minutes de prière silencieuse où chacun se représente concrètement la scène chez soi puis s’identifie tantôt à Marthe, tantôt à Marie et voir ce qui surgit…

• S’il y a des petits enfants : leur proposer pendant ce temps de silence de dessiner la scène : dessiner la maison, les personnages mais aussi eux-mêmes. Le dessin peut être mis dans le coin prière de la chambre des enfants, signe que Dieu est avec nous et nous parle dans notre chambre.

- Après ce temps de silence, il peut y avoir un temps de méditation/partage autour de quelques questions :

► Quelle place donnons-nous à la Parole de Dieu dans nos vies ?
► Quelle place a-t-elle dans notre foyer ?
► Quelles sont les Paroles de Dieu qui nous ont construits ?

- Écrire sur un cahier les grandes lignes de cet échange. Ainsi, chaque dimanche, après avoir médité une scène de l’Évangile qui se déroule à la maison, nous pourrons clairement repérer à la fin vers quelle direction le Seigneur nous appelle pour faire de notre maison une église domestique où la Parole de Dieu peut se faire entendre. Ce cahier, sorte de plan de construction de notre maison bâtie sur le roc de l’Évangile, pourra être déposé le jour de Noël tout près de la crèche. Les dessins des enfants pourront venir l’illustrer.

- Terminer en récitant le Notre Père et le signe de la croix.

Autres pistes :

- Lire cet Évangile avant le repas.

- Créer un espace de prière pour tous avec la Bible ouverte et accessible.

- Proposer aux enfants de créer leur propre espace de prière dans leur chambre pour les inviter à reconnaître que Dieu est toujours avec eux.

- Inviter le curé ou un autre prêtre à venir bénir la maison ou l’appartement tout en respectant les gestes « protecteurs » parce qu’elle est une cellule de ce corps vivant qu’est l’Église, parce qu’elle est le Temple de Dieu au cœur du monde, le sanctuaire où il vient nous visiter et nous parler.

 

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Certains parmi vous pourront, peut-être, suivre la messe à la télévision sur les différentes chaînes. Vous pouvez aussi, si cela est possible sur votre ensemble paroissial, suivre la messe retransmise sur les différents réseaux sociaux de votre communauté paroissiale (voir ici). Cela nous permet de garder un lien de proximité par la dimension locale et paroissiale de la célébration, avec vos pasteurs qui souffrent en célébrant l’eucharistie, mais privés de votre présence. Vous pouvez leur envoyer vos intentions de prières. N’oubliez pas aussi la quête en ligne ; dont nos paroisses ont besoin en cette période difficile.