À la découverte de nos trésors...

 

La saison estivale approche et peut-être resterez-vous un peu dans notre belle région, il y a tant à y découvrir. Peut-être aussi aurez-vous l’occasion de flâner sur le web à la recherche d’une balade, une randonnée facile, à quelques kilomètres près de chez vous. Il s’en trouve une justement, non loin de Nailloux, accessible de la commune de Montgeard qui vous mènera par les sous-bois, jusqu’au lac de la Thésauque.

Avant de partir, prenez quelques instants pour visiter l’ancienne bastide de Montgeard et son église (fichier à télécharger ici) construite et décorée par de riches mécènes pasteliers au XVIe siècle.

Son massif clocher-mur a été élevé en 1561 sur un modèle faussement défensif. Les gargouilles que vous apercevez sont quant à elles, bien réelles et d’origine. En regardant bien, vous distinguerez un loup et deux lions ainsi qu’une drôle de créature qui semble porter un vase sur sa tête. Il s’agit d’une faunesse, version féminine du faune, un être mythologique romain, mi-homme, mi-bouc, aux mœurs peu recommandables. Cette faunesse se trouve dans une situation très délicate puisqu’elle est représentée crûment, difforme et grimaçante de douleur, en train de mettre au monde son petit. Étrange scène pour une église, me direz-vous ! S’agit-il d’une mise en garde vertueuse contre le péché ou d’un simple avertissement : « Passant garde le droit chemin !  » ?

Les gargouilles les plus anciennes que l’on connaît, datent du XIIIe siècle. Elles étaient de simples chéneaux, parfois sculptés, destinés à évacuer les eaux de pluie des toitures. Leur forme et leur aspect a progressivement évolué au fil des siècles, au gré de l’inspiration ou de l’humeur des artistes qui les sculptaient, jusqu’à parvenir à cette forme très élancée que nous leur connaissons. Selon Viollet-le-Duc qui les a référencées dans son Dictionnaire d’architecture, il n’a pas existé deux gargouilles identiques.

On connaît trois modèles iconographiques :

  • les animaux : chiens, lions, loups, etc. sont les plus nombreux,
  • les formes humaines dans des attitudes immorales : ivrognerie, obscénité, etc. ou plus rarement des personnages bibliques,
  • les monstres et les formes hybrides, mi-humaines, mi-animales, telle notre faunesse.

L’art de la figure grotesque ou obscène était très développé dans la sculpture religieuse du Moyen Âge et ce, depuis l’Antiquité. On pense que ces formes effrayantes, issues de l’imaginaire de leurs auteurs ou puisées dans le Bestiaire médiéval, étaient destinées à se prémunir des influences maléfiques tels des boucliers protecteurs. Élevées au sommet des clochers des églises, les gargouilles en étaient, en quelque sorte, les gardiennes contre les démons et les pécheurs.

 

 

 


Actualité publiée le 4 juillet 2023