Avec Marie, au Cénacle

Les actes des Apôtres ouvrent à la compréhension du rôle de Marie après la mort et la résurrection de Jésus et tout particulièrement entre son ascension au ciel et le don de l’Esprit le jour de la Pentecôte. Au Cénacle, les 11 apôtres, quelques femmes et Marie qui les accompagnait, faisaient mémoire de Jésus et de ses paroles, de ses actes, de ses promesses, jusqu’à l’accomplissement du mystère du Cénacle, au jour de la Pentecôte, lorsque l’Esprit transforme les apôtres en brûlants témoins et messagers de Jésus-Christ.

Les sœurs de la communauté du Cénacle vivent cette même dynamique : elles demeurent dans l’attente de l’Esprit et, transformées par l’Esprit en brûlantes apôtres, elles annoncent par leurs vies et leurs paroles que la vie est en Jésus Christ. Sœur Nathalie Albert nous l’explique.

 

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Depuis Pâques et la Résurrection du Fils, s’est ouvert pour toute l’humanité un espace de grâce et de dons : grâce de la vie reçue en abondance, grâce du don de l’Esprit. Jésus est, certes, remonté auprès du Père mais il ne nous laisse pas orphelin pour autant : non seulement il nous donne son Esprit mais il nous confie aussi à sa mère, Marie, dans un accueil mutuel, réciproque. Double don totalement gagnant pour qui veut bien l’accueillir : l’Esprit et Marie. Ainsi est-il écrit dans l’évangile selon saint Jean (Jn 19, 26-27) :

« Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils.  » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui  ».

Comment comprendre ces derniers mots de Jésus autrement qu’en accueillant Marie au cœur de nos vies ? D’ailleurs, au premier chapître des Actes des Apôtres, formidable récit des balbutiements de notre Église, le compagnonnage avec Marie est confirmé. Après le départ du Christ au jour de l’Ascension, nous lisons que les disciples

« retournèrent à Jérusalem depuis le lieu-dit « mont des Oliviers » qui en est proche, – la distance de marche ne dépasse pas ce qui est permis le jour du sabbat. À leur arrivée, ils montèrent dans la chambre haute où ils se tenaient habituellement ; c’était Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée, Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus, et avec ses frères.  »

Il ne s’agit pas de personnes isolées, désespérées, habitées d’un sentiment d’abandon. Mais des hommes et des femmes à qui Jésus a dit qu’ils allaient recevoir une force et qu’ils seraient alors des témoins jusqu’aux extrémités de la terre (Ac 1,8). Alors, pris par une espérance plus forte que la peur, les voilà dans l’attente, autour de Marie au Cénacle, à prier avec ferveur et confiance.

Aujourd’hui, le Cénacle est ce lieu dans nos cœurs qui s’ouvrent à l’Espérance alors que la nuit et la peur règnent encore. Le Cénacle est ce lieu dans nos cœurs où Marie est présente et prie pour nous, prie avec nous. Pourquoi alors ne pas reprendre dans notre prière ce passage des Actes (Ac 1,12-14) et prolonger la liste des personnes présentes avec nos prénoms, ceux de nos proches, ceux pour qui et avec qui nous voulons prier ? Nous confions ainsi notre prière à Notre Dame du Cénacle pour qu’elle la présente au Fils qui lui-même la présente au Père.
Aujourd’hui, chacun de nous est invité à se tenir là, au côté de Marie au Cénacle et à prier dans l’attente de l’Esprit, avec confiance.

Nathalie Albert,
sœur de Notre Dame du Cénacle

 

La spiritualité des sœurs de Notre-Dame du Cénacle s’appuie sur le mystère de Marie au Cénacle : « Vivre au Cénacle c’est vivre avec Ma­rie, c’est se laisser comme elle conduire par l’Esprit pour communiquer le Christ aux autres », peut-on lire dans les Constitutions de la communauté. C’est la raison pour laquelle la fête de Notre-Dame du Cénacle aura lieu ce samedi 15 mai, entre l’Ascension et la Pentecôte, jour de solennité pour les sœurs du Cénacle.

 


Actualité publiée le 24 juin 2022