Chrétiens "quand ça va bien" ou "quand ça va mal" ?

Chrétiens "quand ça va bien" ou "quand ça va mal" ?

Nous ne sommes pas tous croyants de la même manière. Au-delà des différences de sensibilités, il existe aussi deux types particuliers de chrétiens : ceux qui le sont davantage quand ça va bien et ceux qui le sont davantage quand ça va mal.

 

Les chrétiens « quand ça va bien »

Les premiers sont à l’aise avec leur religion dont ils apprécient la sûreté doctrinale et tout l’éventail de secours que l’Eglise met à leur disposition : sacrements, intercession des saints, aumônerie pour les enfants. Chez Dieu, ils apprécient particulièrement la libéralité, le génie créatif et le désintéressement de son Fils. En revanche, lorsqu’ils traversent une période de disette ou d’épreuves, le bât blesse pour eux. Dans ces moments-là, ils ne reconnaissent plus leur religion ni leur Dieu. À leurs yeux, ils ont été trahis ! Le monde si lumineux que l’Eternel a créé en y mettant tout son amour, s’est soudain obscurci. Il peut même arriver qu’un sentiment de révolte les gagne. Dieu leur offrait le confort spirituel et moral quand soudain, patatras ! Les ténèbres les enveloppent ! Leur goût pour la prière les quitte : l’épreuve a changé pour eux le visage de Dieu. Ils éprouvent désormais les pires difficultés à recommencer à entrer en relation avec Lui. Que Lui-ont-ils donc fait pour en arriver là ?

 

Les chrétiens « quand ça va mal »

Les chrétiens « quand ça va mal », c’est tout l’inverse. En période de réjouissances ou d’existence sans problèmes, ces croyants intermittents oublient facilement leur Dieu. Pourquoi prier puisque tout baigne ? Ils n’ont pas le temps. Et puis, la vie, c’est du sérieux. Pour l’oraison, il y a les religieuses du couvent d’à-côté !

Mais tout change quand survient une grosse tuile. Ah, mince ! Tous les plans sont chamboulés ! L’imprévu a fait irruption dans leur existence comme un coup de bélier du réel ! Que faire ? C’est à ce moment-là qu’il leur revient à l’esprit qu’il existe « là-haut » Quelqu’un de puissant et de provident capable de les tirer d’affaire. Alors, on ne traîne plus ! Vite à son chapelet hérité de la grand-mère ! Une petite virée à Lourdes est même envisageable. Ou alors, on confie ses intentions à la nièce qui est la seule à être restée catho de toute la famille. Tels sont les chrétiens « quand ça va mal ».

Inutile de juger lequel de ces deux types de croyants est le plus chrétien. En cette période carême, contentons-nous de prier en tout temps. Dieu ne change pas. Les épreuves nous grandissent quand nous les traversons avec Lui. Et quand « tout baigne », il n’est pas superflu d’avoir une pensée et une prière pour ceux qui sont éprouvés. De la sorte, serons-nous des chrétiens « quand ça va bien » et « quand ça va mal » !

 

 

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 4 mars 2024