Euthanasie de fait

par Mgr Samir Nassar, Archevêque maronite de Damas

Euthanasie de fait

Le petit peuple syrien n’attend pas le Carême pour faire des sacrifices et vivre dans l’austérité. 

Nos familles vivent depuis 12 ans un Carême permanent et forcé qui s’alourdit chaque jour. Un calvaire sans fin...

Les personnes âgées fragilisées par le froid d’hiver, les enfants privés du lait pour bébé, la pénurie des médicaments aggrave les maladies et la pauvreté aigüe pousse à quitter ce monde en silence.

Les jeunes, atout de l’avenir, font face à d’énormes défis : la crise du logement bloque la possibilité du mariage, le chômage nourrit la déprime, la fermeture des consulats rend les visas impossibles... Il est interdit de rêver. Un blocus total, des sanctions étouffantes.

Ne voyant pas le bout du tunnel, ce petit peuple de Carême continu cherche désespérement à partir, quitte à mourir noyé dans les barques de réfugiés... Comment tenir la route ? N’est-ce pas une forme d’euthanasie de fait qui envahit doucement ce petit peuple démuni ?

D’une foi inébranlable, ce petit peuple courageux a le cœur fixé sur la lumière du ressucité !

Avec ma prière et ma reconnaissance,

 

+Samir Nassar,
Archevêque Maronite de Damas
Carême 2023

 


Actualité publiée le 17 février 2023