Le 2 août derrnier, le père Michel Dagras a été inhumé au cimetière Rapas de Toulouse, dans le tombeau des prêtres. Au cours de ses obsèques et depuis, de très nombreux témoignages lui ont été rendus.

Au début du mois de septembre le Vicaire général, le père Hervé Gaignard, revenait sur ce triste départ, au cœur de l’été et le décrivait ainsi : « (...), il avait le don de se faire d’abord frère, au service de tous que ce soit pour donner un cours de théologie, accompagner une association au service des migrants, offrir un regard et un café aux SDF de Toulouse. Pour beaucoup, il va manquer. Il va manquer à notre presbyterium. Sa place était celle du sage, sa prise de parole, notamment au conseil presbytéral apportait la paix, la confiance, la douceur.  »

► Lire l’intégralité de la Lettre du Vicaire général.

À la cathédrale de Toulouse

Le curé de la cathédrale de Toulouse, le père Simon d’Artigue, lui rend cet hommage sur le site de la paroisse : « Le père Michel Dagras a profondément marqué notre diocèse et particulièrement la paroisse de La Daurade où il a si longtemps servi. Je mesure la chance que j’ai eu de vivre mes trois premières années de curé à ses côtés, sa porte toujours ouverte pour me conseiller chaque fois que je le sollicitais, une parole libre et précise, bienveillante et vigilante à mon égard, un amour de l’Église et plus encore du Christ qu’il savait faire aimer.  »

► Lire aussi ici le témoignage de Richard Gardes, de la Daurade, publié sur le site de la paroisse.

Chroniqueur à la Voix du Midi

Le père Michel, c’était aussi une plume fidèle et percutante. Depuis 9 ans, il contribuait brillament à la Voix du Midi où figurait sa chronique hebdomadaire. Pascal Pallas, rédacteur en chef de Coté Toulouse, salue ce professeur émérite de la Catho à Toulouse et ses 60 ans de vie religieuse et engagée, teintée de l’héritage du catholicisme social. Au moment de sa mort, dans un article-hommage, il retraçait sa "carrière", son sacerdoce engagé.

► Lire ici l’article de Pascal Palas, sur Actu Toulouse.

Avec l’association Pas Sans Toi...t :

Il y a trois ans, le père Michel s’était lancé dans l’association Pas Sans Toi...t à Toulouse. Le président de l’association, dans sa Newsletter de septembre 2018 écrit : «  Le père Michel Dagras, toujours présent, éclaire nos pensées. Il nous laisse en bel héritage la joie d’avoir été fortifiés par lui et la beauté de sa vie livrée sans compter comme un exemple à suivre. C’est notre force pour continuer avec lui, sur le chemin de Pas sans toi…t.  ». Armelle, de l’association, raconte : « Michel Dagras a été jusqu’à ses derniers jours, tellement présent et actif dans l’Association ‘Pas Sans Toi…t 31’, que son départ si rapide nous laisse interloqués… La création de Pas Sans Toi...t s’est inscrite dans la lignée de toute une série d’actions que Michel a fait germer dans l’animation du groupe Pax Christi, qu’il assurait depuis de nombreuses années, en direction notamment des populations persécutées du Moyen-Orient (Palestiniens, Chrétiens d’Irak…)  ».

Suivent ensuite de nombreux témoignages parmi lesquels Rita qui confie : « Je ne connais pas de personne avec un grand cœur comme ça. Avec lui j’ai pu discuter, parler de tout ce qui nous arrivait. Il écoutait tout et nous ne savions pas qu’il était prêtre. » Avant d’ajouter : « C’était une grande personne, nous l’aimions beaucoup. Il nous a fait confiance. Il a parlé de nous avec une si grande gentillesse, et pourtant nous n’avions pas fait beaucoup de choses pour lui  ». Les personnes accueillies par l’association évoquent volontiers leur grande proximité avec lui, comme Ani qui raconte : « Pour moi c’était un papy, je suis malheureuse qu’il soit mort  » . "Papy", c’était le surnom affectueux que plusieurs personnes se plaisaient à lui attribuer. À ce sujet, Monique raconte qu’un jour Michel lui a dit : « Tu sais ils m’appellent papy, rends-toi compte comme ça me fait tout drôle ! Mais je m’y suis fait… J’ai été content d’être papy !  »

Les témoignages sont touchants et traduisent, à leur manière, une franche simplicité et cette volonté qu’il avait de venir en aide aux plus démunis : « Le père Michel nous a accueillis quand on était dans la rue. Avec lui, je parlais très facilement, la différence d’âge n’avait pas d’importance et non plus le fait que je ne parle pas bien français  » confie Astghik, d’Arménie. « Il a été un humble serviteur de notre Dieu. Il aimait les gens. Ceux qui étaient dans le besoin, il les aidait sans aucune hésitation Il nous a aidé lorsque nous n’avions rien. Nous n’avions plus un sou pour vivre. Le père Michel a organisé une quête dans la paroisse et nous en a cédé le produit » se souvient Kamia Rosario, du Bengladesh. 

► Lire ci-dessous les témoignages de l’association Pas Sans Toi...t