Méditation de Carême : le salut par l'obéissance

Méditation de Carême : le salut par l’obéissance

« Il apprit par ses souffrances l’obéissance » (He 5, 7-9)

 

Aujourd’hui, cette lecture de l’épître aux hébreux nous propose l’obéissance à Dieu comme voie du salut. Elle nous invite à prendre le Christ comme modèle d’obéissance au Père, surtout dans nos moments de désarroi et de désespoir, dans nos moments de souffrance, pour que cette dernière n’ait pas le dernier mot dans notre vie.

Qu’il s’agisse de la douleur physique ou morale, la souffrance fait presque partie intégrante de notre vie ; parfois elle scinde la personne en deux quand elle est intense, et parfois même, elle va jusqu’à la couper de ceux qui étaient ses amis.

Je revois encore le visage et le regard perplexes de cet homme qui frappe à la porte du presbytère, me dévisage, hésite à entrer, et puis fini par me dire : «  je vous trouve trop jeune pour comprendre ce que je vis, pensez-vous être capable de m’aider ? » et comme machinalement, un paroissien qui suivait la scène de loin répondit : « lui non ! Mais le Christ, oui ! ». 

En effet, le Christ est le seul à pouvoir rejoindre chacun de nous, notamment grâce à cette obéissance évoquée par l’auteur de l’épître aux hébreux. Une obéissance qui renvoie à l’abaissement paulinien (1) et qui est source de salut comme nous le dit l’épître aux Romains : « En effet, de même que par la désobéissance d’un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle rendue juste  » (2) . Cette obéissance du Christ qui devient le remède contre le péché de nos premiers parents, un péché qui nous valut la mort, ira beaucoup plus loin que le simple renoncement à sa dignité divine : « il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix  » (3). 

Le seul moment où nous voyons Jésus dans un état d’angoisse terrible et de tristesse, c’est au jardin de Gethsémani ; devant l’horreur de la souffrance et de la mort, il demande au Père d’éloigner de lui cette coupe, manifestant ainsi la répugnance qu’il a pour la souffrance et la mort. Mais dans sa soumission totale au Père, il consentit de marcher sur cette voie de l’extrême faiblesse et de l’insurmontable, plantant ainsi sa croix dans toutes les misères de l’humanité : «  il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel ».

Notre temps de carême n’aura pas connu une fin tranquille, notamment à cause des dernières nouvelles sur la dignité et le respect de la vie, nouvelles qui ont chamboulé et divisé non seulement la France, mais tout le monde chrétien. La douleur, le désarroi, l’exaspération, tant de sentiments qui finalement créent en nous une profonde souffrance.

Dans cette dernière ligne droite qui mène vers Pâques, apprenons à nous abandonner à Dieu, en ayant le courage de prendre nos croix et d’avancer avec, à la suite du Christ, afin de pouvoir vivre avec Lui la glorification au jour de la résurrection.

 

1 Ph 1,6-7
2 Rm 5,19
3 Ph 2,8 

 

Père Cédrick Tembèze
Vicaire dans l’Ensemble paroissial Notre-Dame de L’Ormette

 


Actualité publiée le 14 mars 2024