Synode, où en sommes-nous ?

 

A la veille de la première session des évêques qui se tiendra du 4 au 29 octobre prochain à Rome, il est bon de nous rappeler où nous en sommes afin que personne ne se perde en chemin… Quels sont les grandes étapes à retenir et les éléments importants à regarder ?

 

Un peu de clarté !

 

En parlant d’un synode sur la synodalité, il y a de quoi perdre la tête ! À force d’employer ces deux termes, on risque de s’emmêler les pinceaux et de ne plus rien comprendre… Le synode et la synodalité n’ont pas la même signification.

Le synode, c’est un rassemblement où l’Église choisit de réfléchir sur une question précise comme le mariage, la Parole de Dieu ou l’Amazonie… Depuis toujours, l’Église se réunit pour traiter des sujets qui lui semblent importants et dans le contexte qui est le sien. Il peut être vécu dans l’ensemble de l’Église universelle mais aussi dans une église locale particulière. S’il est conduit par les pasteurs de l’Église (le pape et les évêques), c’est tout le peuple de Dieu qui est concerné et convoqué à la réflexion.

La synodalité, c’est l’ADN de l’Église depuis le commencement ! C’est la communion de vie que le Christ tisse entre les membres de son corps. Ce n’est donc pas une affaire nouvelle ni une lubie de quelques-uns !

Pour comprendre le thème de ce synode, il faut revenir aux termes choisis par le Pape : la communion, la participation et la mission de tous les membres du corps de l’Église.

Les questions posées sont alors les suivantes : comment vivre davantage le mystère d’une communion entre nous ? Comment chacun et chacune se sent participant à l’œuvre de Dieu dans la diversité et la complémentarité des états de vie ? Comment exercer la mission de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui ?

 

Le synode a déjà commencé…

 

Il ne faudrait pas croire que le synode va commencer à Rome dans quelques jours ! Rappelons-nous, nous étions nombreux dans la cathédrale Saint-Étienne le 17 octobre 2021 pour entrer dans ce synode. Mais il est vrai que le pape François a voulu que ce synode soit vécu différemment de tous les autres.

Quelles sont alors les nouveautés ?

D’abord que tous les baptisés se sentent concernés par la réflexion. Voilà pourquoi, il y a eu des groupes qui se sont retrouvés pour que tout le monde puisse parler et s’écouter. Chaque diocèse a alors récolté le fruit de ces échanges et chaque pays en a fait une synthèse.

Puis il y a eu pour chaque continent des assemblées au cours desquelles l’Église a pris soin de se mettre à l’écoute de ce qui avait été dit.

Ces différents travaux ont ensuite été repris dans un texte appelé « l’instrument de travail » à partir duquel les évêques vont échanger à Rome dans les prochaines semaines. Bien évidemment, les évêques ne seront pas seuls. Le Pape sera là mais aussi des laïcs et des religieux représentant tout le peuple de Dieu.

Pourquoi ces changements ? Pour permettre à la parole de circuler le plus possible et à tous les niveaux de l’Église ! Pour permettre à nos pasteurs de recueillir les joies et les peines, les convictions et les doutes de tout le troupeau.

 

Le synode n’est pas encore fini…

 

Comme cela s’est déjà fait dans l’histoire de l’Église, le pape François a instauré deux sessions de travail, l’une en octobre 2023 et l’autre en octobre 2024.

Pourquoi ? Simplement pour prendre le temps de la parole et du discernement. Les enjeux liés à la communion, à la participation de tous et à la mission de l’Église sont trop complexes et importants aujourd’hui pour n’y travailler qu’une seule fois. « Le temps est le messager de Dieu » disait saint Pierre Favre.

Certains pourraient trouver le temps long et se dire que tout ça ne mènera à rien. Or, comme nous le révèle l’Évangile avec la parabole de la semence, la parole grandit et fructifie en son temps et sans forcément qu’on s’en aperçoive.

Mais il y a des signes concrets qui manifestent que le synode commence à porter du fruit. La nouvelle lettre pastorale de notre évêque reprend l’expression phare que l’on pouvait lire dans quasiment toutes les synthèses de groupes : l’Église comme famille.

Avec ce synode, le pape désire que l’Église entre davantage dans un processus plutôt que dans une série d’événements. L’Église a à retrouver et à recomposer cette synodalité qui est, encore une fois, son ADN…

 

L’enjeu de la prière

 

Le synode ne se vit pas seulement à travers des discussions entre nous et des sessions à Rome. Il se vit d’abord et avant tout dans la prière. Il s’agit d’écouter ce que dit l’Esprit à nos Églises…

Aussi, le synode va connaître un événement majeur dont il faut parler !

Le Pape a invité à travers leurs responsables toutes les autres confessions chrétiennes à venir prier sur la place Saint-Pierre le 30 septembre prochain avant de commencer la session de travail. Cet événement s’intitule Together Ensemble-rassemblement de tout le peuple de Dieu (plus d’infos : https://together2023.net/fr/home-french/).

Pour la première fois de son histoire, les chrétiens divisés vont se retrouver réunis dans la prière avant un synode universel pour invoquer l’Esprit Saint. Voici l’une des prières qui seront prises. Pourquoi ne pas la prendre et l’apprendre chacun ?

« Nous voici devant Toi, Esprit Saint ; en Ton Nom, nous sommes réunis. Toi notre seul conseiller, viens à nous, demeure avec nous, daigne habiter nos cœurs. Enseigne-nous vers quel but nous orienter ; montre-nous comment nous devons marcher ensemble ».

 

Abbé Arnaud Franc

 

Pour en savoir plus sur Together 2023
Actualité publiée le 28 septembre 2023