Tout savoir sur l'ordination diaconale : interview avec le Père Philippe Parant

Tout savoir sur l’ordination diaconale : interview avec le Père Philippe Parant

Le dimanche 17 décembre, Pierre Cussonnet, séminariste à Toulouse sera ordonné diacre en vue du sacerdoce. À l’approche de cet événement, le père Philippe Parant, supérieur du séminaire Saint-Cyprien de Toulouse, nous partage dans cette interview les détails de la formation et de la préparation des séminaristes en vue de l’ordination diaconale puis sacerdotale !

 

L’ordination diaconale : une ultime étape avant l’ordination sacerdotale ? Quelles sont les étapes du parcours de formation ?
 

Lorsque l’on porte le désir d’être prêtre, la première étape consiste à rencontrer le service diocésain des vocations, suivi d’une demande d’entrée en propédeutique auprès de l’évêque. La propédeutique, année dédiée à la fondation spirituelle, met l’accent sur la prière, le discernement, les temps de retraite … D’une durée d’un an, elle constitue l’étape préparatoire aux études du séminaire. Les formateurs, qui accompagnent et observent les candidats, émettent un avis à l’évêque quant à la poursuite ou non de la formation au séminaire.

La deuxième étape, d’une durée minimale de deux ans, nommée « formation du disciple », correspond aux études philosophiques et constitue le premier cycle du séminaire. À la fin de ce cycle, les séminaristes ont la possibilité d’effectuer un stage facultatif, en paroisse ou bien au sein d’un organisme.

Le parcours se poursuit avec trois années de théologie. Cette étape, intitulée « configuration au Christ pasteur et serviteur », apprend aux séminaristes à devenir prêtre et est marqué par plusieurs étapes clés, telles que l’admission, où le séminariste exprime publiquement son désir de poursuivre son cheminement, et l’institution, marquant le début de l’engagement ministériel avec la réception deux ministères non ordonnés. Le lectorat, consiste à la prédication de la Parole de Dieu, qu’elle soit dans la liturgie ou en dehors. L’acolytat, quant à lui, concerne le service de l’autel.

Enfin, c’est lors de la quatrième étape, désignée comme étant l’étape de « synthèse vocationnelle », que les séminaristes peuvent demander l’ordination diaconale en vue du sacerdoce.

 

Quelles sont les spécificités de cette formation ? Est-elle identique pour les personnes souhaitant devenir diacre permanent ou bien prêtre ?
 

La formation du séminaire a pour objectif de former des prêtres. Par conséquent, les diacres permanents, n’étant pas appelés au sacerdoce, ne peuvent pas poursuivre la même formation. Souvent mariés, les candidats au diaconat permanent ne peuvent pas non plus sacrifier leur vie de famille pour poursuivre une formation de sept ans au séminaire. Toutefois, l’ordination reste identique pour les diacres permanents et les diacres en vue du sacerdoce. En effet, la liturgie ainsi que la cérémonie et les missions auxquelles ils sont habilités sont inchangées. La seule différence consiste à l’engagement au célibat pour celui qui va devenir prêtre et l’accord de l’épouse pour celui qui va être ordonné diacre permanent.

Le diaconat, préalable au sacerdoce, permet aux séminaristes d’être configurés au Christ, les appelant à adopter une attitude de service envers Dieu et les hommes. Ainsi, de l’entrée en propédeutique jusqu’à l’ordination sacerdotale, la formation du séminaire vise à former des prêtres qui seront pasteurs et serviteurs tout au long de leur vie.

 

Comment les candidats au sacerdoce sont-ils accompagnés dans leur discernement vocationnel ?
 

Toute la structure du séminaire vise à accompagner les séminaristes dans leur discernement vocationnel. Du côté du for interne, c’est-à-dire du discernement personnel, chaque séminariste bénéficie d’un accompagnement avec un père spirituel. Du côté du for externe, la direction du séminaire, qui repose sur un conseil, veille à ce que chaque individu puisse avoir les moyens de répondre à sa vocation. Par l’observation de la vie du candidat au séminaire, le supérieur a pour mission de conseiller l’évêque sur la pertinence de l’appel au sacerdoce.

En complément, d’autres moyens sont également déployés pour que les séminaristes puissent grandir dans le chemin sacerdotal : formations humaines et spirituelles, retraites, accompagnement psychologique, gestion de la vie affective.

 

Quels services sont confiés aux diacres au sein de l’Église ?
 

Dans cette réponse, nous distinguerons les diacres permanents des diacres en vue du sacerdoce. Bien que leurs missions soient similaires, l’un s’engage de manière temporaire en vue de devenir prêtre. Ainsi, les responsabilités confiées sont souvent orientées en fonction de la durée du ministère diaconal, qui précède l’ordination sacerdotale. En revanche, pour un diacre permanent, des missions plus longues peuvent lui être attribuées. Les diacres en vue du sacerdoce sont généralement envoyés dans les paroisses afin qu’ils puissent, dans ce ministère, annoncer la Parole de Dieu et se mettre au service envers les plus démunis. Les diacres, qu’ils soient permanents ou en vue de sacerdoce, peuvent baptiser, célébrer des funérailles, prêcher lors des messes et également célébrer les sacramentaux (bénédictions).

 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite devenir diacre ou bien prêtre ?
 

Mon conseil serait avant tout d’avoir une grande disponibilité de cœur : l’essentiel réside dans l’accomplissement de la Volonté de Dieu. La Volonté de Dieu ne dépend pas uniquement de nos propres désirs, mais également de ce que l’Église nous demande. Lorsque nous entrons dans un service diaconal, nous sommes davantage au service de l’Église.

 


Actualité publiée le 14 décembre 2023