2ème semaine du Carême écologique : la Foi

Au fil des semaines, le carnet de Carême diocésain nous propose de redécouvrir les vertus fondamentales de la vie chrétienne que nous sommes tous appelés à vivre pour nous conformer au Christ et revenir à l’Évangile. Cette semaine : la Foi.

« Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ;
en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi,
vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire.  »
1 Pi 1, 8

Extraits du carnet de Carême écologique :

 

Catéchèse

par l’Abbé Damien Verley

Notre catéchisme nous enseigne que l’acte de foi est une réponse de l’homme à Dieu qui se révèle. Dieu vient à notre rencontre, et nous lui répondons jour après jour en posant des actes (prière, partage, pénitence). Ainsi grandit cette vertu théologale, un peu à la manière d’un muscle reçu à notre baptême qui sous l’effet d’une stimulation, va se déployer. Ce muscle invisible, spirituel, va nous permettre de vivre toute notre vie en présence de Dieu. Non plus comme confessant du bout des lèvres son existence, mais en faisant l’expérience de sa puissance, de sa providence, de son intimité trinitaire.

La foi est donc un acte de confiance envers Dieu : « Je crois fermement toutes les vérités que tu nous as révélées et que tu nous enseignes par ta sainte Église, car tu ne peux ni Te tromper (étant tout puissant), ni NOUS tromper (étant saint) ». Cet « acte de foi » que l’on apprenait jadis nous aide à faire confiance en Dieu qui a voulu nous éclairer par Son Église.

La contemplation de la création soutient notre foi : Pensons à des enfants qui se chamaillent dans une chambre, mettant celle-ci sans dessus-des sous. L’un d’eux sort se calmer dans le jardin afin de ne pas en venir aux mains.
Lorsqu’il revient dans sa chambre, tout est rangé, ordonné, le lit parfaitement repassé. Il chercherait donc qui a fait cela. Il irait demander à sa Maman. Non… puis à son Père : Non… alors serait-il possible que ce soit mes frères et soeurs à qui j’ai dit des noms d’oiseau ? Non, ce n’est pas nous… Alors qui a fait cela ? Certainement pas le cochon d’Inde, car il faut un être intelligent pour mettre l’ordre. Il serait donc perplexe…

Cette histoire, c’est l’histoire de l’homme qui contemple dans la création cet ordre, cette beauté (les saisons avec ce qu’elles entraînent pour la nature, le cosmos et les planètes, son corps...), il saisit par l’expérience que l’ordre ne vient pas tout seul. Il sait qu’une intelligence créatrice et ordonnatrice a réalisé cela : Dieu. Et il le loue pour tous les bienfaits reçus gratuitement, gracieusement, par grâce…

Conversion et foi

Mais l’homme oublie cette gratuité à cause du péché originel. Et il semble qu’ainsi tant de désordre soit provoqué dans la création. Nous avons donc besoin de vivre une conversion, écouter Dieu pour ré-ordonner notre vie, nos relations, notre utilisation des biens de ce monde. Le Christ est venu pour nous sauver, et sans lui nous ne pourrions pas vivre ces conversions : notre volonté est faible, notre intelligence limitée.

Il est venu faire toutes choses nouvelles. Saint Jean contemple les cieux nouveaux et la terre nouvelle. La destinée de notre monde est entre les mains du Christ qui est Seigneur, et si la charité du Christ nous presse, si l’urgence de conversion écologique est importante, nous savons que le monde nouveau n’est pas qu’entre nos mains, mais entre les Siennes. Alors que faut-il changer ? Toi et moi, que notre vie dans le Christ nous aide à réordonner notre vie pour mettre Dieu au centre, et vivre ces conversions qui ne sont pas optionnelles.

Par Jésus, nous découvrons une relation nouvelle à Dieu, au travail, à la consommation, aux autres et avec nous-mêmes. Nous voyons que tout ce qui existe, l’est par la volonté de Dieu et doit être accueilli comme un cadeau. Non pas à arracher mais à recevoir, l’enrichir et l’offrir au Père, par le Fils, dans l’Esprit.
À la paroisse le soir de Noël, des cadeaux étaient stockés dans une voiture, ils allaient être distribués à la fin du repas solidaire. Quelqu’un a cassé la vitre pour en voler un et a laissé les autres… alors même qu’on lui aurait tout offert s’il nous l’avait demandé. C’était des cadeaux, il ne l’avait pas compris. Mais ne faisons-nous pas la même chose avec Dieu, et avec sa création ?

 


La pensée sociale de l’Église


C’est la foi, qui nous fait reconnaître en chaque personne une créature à l’image de Dieu, et nous fait voir la dignité de la personne humaine.

144. « Étant donné que sur le visage de tout homme resplendit quelque chose de la gloire de Dieu, la dignité de chaque homme devant Dieu constitue le fondement de la dignité de l’homme devant les autres hommes. En outre, c’est aussi le fondement ultime de l’égalité et de la fraternité radicales entre les hommes, indépendamment de leur race, nation, sexe, origine, culture et classe. »


 

► En quoi est-ce que l’écologie intégrale, c’est-à-dire ma relation à Dieu, à moi-même, aux autres et à la Création, m’invite à vivre cette vertu au quotidien ?
 

► Comment est-ce que l’exercice de la Foi dans ma vie chrétienne vient nourrir un changement de mon mode de vie pour renouveler ces quatre relations ?


 

 

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Actualité publiée le 1er mars 2021