Nous arrivons déjà au terme de l’Avent, temps trop court de quatre courtes semaines, rythmées par l’allumage successif de quatre bougies, comme pour faire grandir en nous la lumière intérieure et pour doucement réchauffer nos cœurs. Dans le même temps, les fenêtres de nos calendriers s’ouvrent jour après jour, pour la joie des petits.

Nous attendons le retour en gloire de notre Sauveur, qui doit régénérer notre monde, le renouveler. Nous savons ce que cela signifie après presque deux années d’une pandémie qui ne s’apaise un peu que pour repartir de plus belle.

Avons-nous tiré les leçons de cette universelle fragilité qui a bouleversé nos vies et nous laisse dans l’angoisse pour demain ?

Avec le pape François, nous étions engagés dans une réflexion sur l’écologie, pour un plus grand respect de la Création, pour une plus fine attention aux créatures, aux personnes, notamment pour les plus pauvres d’entre nous. Nous allons célébrer la naissance humaine du Verbe du sein de la Vierge Marie, du Créateur qui s’est fait aussi créature.

C’est dire que nous sommes tous invités à nous pencher sur les berceaux de nos familles, à nous retrouver, jeunes et anciens, pour un temps d’intimité affectueuse. Dans un monde dur, durci par les épreuves, nous avons besoin de nous attendrir devant le Nouveau-Né, pour renaître à l’espérance, aux côtés de Marie et de Joseph.

Le prophète Isaïe, que nous écoutons tous ces temps, chante le Créateur, la Création, pour annoncer le Sauveur, l’Emmanuel – « Dieu-avec-nous » – à la fois Tout-Puissant et Serviteur. Il nous annonce l’Évangile d’un Dieu qui vient vers nous et nous attend : il nous aime et nous le dit sur tous les tons de la dilection.  

« Un court instant, je t’avais abandonné, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, dit le Seigneur, ton Rédempteur. Même si les montagnes s’écartaient, si les collines s’ébranlaient, ma fidélité ne s’écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlées, dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse » (54, 7.8.10).

Oui, nous avons grand besoin de tendresse, d’une tendresse venue d’en haut et qui est parvenue jusqu’à nous ;

elle se propose à nous : une tendresse que nous avons à recevoir et à partager entre nous, sous diverses formes et à tous les niveaux, comme des pépites lumineuses et chaleureuses, que nous pouvons être les uns pour les autres pour changer la face et le chant du monde.

Joyeux Noël dans la lumière humble et chaude de la Nativité du Seigneur Jésus !

+ fr. Robert Le Gall, o.s.b.
Archevêque émérite de Toulouse
Administrateur Apostolique du diocèse