Je suis émue par le témoignage spontané des « filles » :
« Pour moi, l’asso c’est une porte ouverte, un endroit où je peux entrer sans me poser de questions, où je ne serai pas jugée. Je sais que je peux y aller sans prévenir, la porte est ouverte et on y va comme ça, c’est un endroit de confiance ».
Je suis très bouleversée de comprendre qu’un de nos objectifs essentiel est atteint.
Dés le début, on perçoit bien leur extrême solitude au niveau du groupe, malgré nos efforts, pour parvenir à les apprivoiser… c’est le groupe qui a permis petit à petit à chacune d’elles de trouver sa place…
Je suis heureuse de savoir que la solidarité se prolonge en dehors des bénévoles : le fil est envoyé au large, et se poursuit grâce à l’onde…, ça aussi c’est un objectif.
Ce qui me bouscule encore :
Le « sans famille » de Toinette et son côté assoiffé de tendresse
Le sentiment d’infériorité de Nour par rapport à l’instruction : blessure qui ne cicatrise pas
« Si un étranger vient séjourner parmi vous dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas. L’étranger qui réside chez vous sera pour vous un compatriote. Tu l’aimeras comme toi-même. » Lévitique 19,33
« Quel est le jeûne qui me plaît ? Faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés… partager avec celui qui a faim, recueillir chez toi le malheureux sans abri… ne pas te dérober à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore et tes forces reviendront rapidement. » Isaïe 58, 6-8
« J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade et vous m’avez visité ; j’étais en prison et vous êtes venu jusqu’à moi ! »… Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Matthieu 25
« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez « Maître » et « Seigneur », et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et Maître, je vous ai lavé les pieds, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. Heureux êtes-vous, si vous le faites… »Jean 13
« S’il me manque l’amour, je ne suis rien… l’amour prend patience, l’amour rend service… Il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, il ne se réjouit pas de l’injustice… » 1 Corinthiens 13
Dans les textes de Mt et de Marc.
La phrase : « je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » est citée trois fois……..
Ce n’est plus l’évangile… mais… c’est la fraternité… => Saint François…
.dans son testament, il dit
« Après que le Seigneur m’eut donné des frères… (… personne ne me montrait ce que je devais faire, mais le Très-Haut lui-même me révéla que je devais vivre selon la forme du saint évangile. Et moi je le fis écrire en peu de mots et simplement, et le seigneur pape me le confirma.". (test 14),
François signifie par là que la fraternité est un DON reçu de Dieu, une fraternité d’abord à accueillir avant de la construire.
François nous invite avec humilité à nous réjouir des talents de chacun et à les mettre en commun pour construire une fraternité envisageable. Il y a dans cette approche une dynamique orientée vers le « vivre ensemble » où chacun trouve sa place en devenant pleinement lui-même.
Il montre un chemin de fraternité possible qui passe nécessairement par l’accueil de l’autre et où l’on s’enrichit de nos différences.
Catherine Combe,Responsable
Association "Femmes du Monde"