Chers Frères et Sœurs du Diocèse,

Alors que notre pays traverse une crise sanitaire qui connaît déjà une ampleur internationale, je souhaite dire à chacun d’entre vous ma proximité et celle de l’Église aujourd’hui, l’Église universelle et notre Église locale qui est à Toulouse.

Face à ce virus redoutable, confrontés soudainement à notre fragilité humaine, nous percevons tous que notre société est troublée et décontenancée de ne pouvoir tout maîtriser. C’est le moment d’approfondir la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, dont le nom signifie : « Dieu sauve ». Le mot « salut » a pour sens premier la « santé ». Le début du ministère public de Jésus a été marqué par son enseignement « nouveau », par la guérison des malades et la libération de l’emprise du Mauvais. En ce temps de Carême, nous prêtons davantage attention à ces trois éléments du message chrétien, que les sacrements mettent à notre portée, même si l’épidémie va nous amener à réduire ou à simplifier leur célébration.

Notre Président, Monsieur Emmanuel Macron, nous a donné des consignes pour ralentir la progression de ce virus. Je vous invite à vous y soumettre tous avec application : il est de notre devoir de citoyen et de chrétien de veiller à protéger les fragiles, à prendre soin de notre corps et de notre âme, mais aussi à œuvrer pour le bien commun.

Le confinement des personnes âgées, fragiles ou encore la fermeture des établissements scolaires et universitaires sont des mesures-phares de ce dispositif. Cependant, gardons chacun à l’esprit que confinement n’est pas synonyme d’isolement ! Il me semble que dans cette période de difficulté et d’inquiétude, notre humanité doit d’abord s’exprimer en termes de solidarité, de soutien mutuel et surtout de communion dans l’espérance : l’autre n’est pas un danger, mais d’abord mon frère. J’invite chacun d’entre nous à faire ce qu’il peut simplement : prier pour notre pays et prendre des nouvelles de ses collègues, voisins, amis (par téléphone ou tout autre moyen), afin qu’aucun ne soit ou ne se sente seul.

Nos églises et nos paroisses vont continuer à jouer un rôle de proximité et de solidarité dans le souci de chacun tout en respectant les normes. Les messes publiques sont annulées, les prêtres diront leur messe en privé aux intentions de la France et de tous les malades de par le monde. Les églises resteront ouvertes pour prier, mais aucun rassemblement ne doit s’y dérouler.

Toutes les rencontres d’enfants, de jeunes et d’adulte sont annulées (catéchèse, aumônerie, scoutisme…).

Ce dispositif sera bien entendu régulièrement réévalué en fonction de la situation sanitaire de notre pays et des directives du gouvernement.
Je confie à Notre Dame de Lourdes, apparue dans notre Province, les malades, les aidants, le personnel soignant si largement et généreusement mobilisé. Nous pourrons nous unir à la neuvaine proposée par les sanctuaires en reprenant déjà cette prière (voir le lien sur le site) :

En ces temps troublés, où beaucoup de nos contemporains, à cause du coronavirus, voient l’avenir avec inquiétude, demandons au Seigneur que par l’intercession de Notre-Dame de Lourdes, il renouvelle en nous la confiance, l’espérance et la paix du cœur. Marie, parce que tu es le sourire de Dieu, le reflet de la lumière du Christ, la demeure de l’Esprit Saint, parce que tu as choisi Bernadette dans sa misère, que tu es l’étoile du matin, la porte du ciel et la première créature ressuscitée, nous te prions et te confions nos vies à l’heure où tant d’hommes et de femmes craignent pour leur santé. Assiste les malades et les personnels soignants, accueille ceux qui sont morts et sois le réconfort des familles. Amen.

En communion avec chacun de vous dans l’espérance, je vous invite à regarder le Christ qui nous propose de vivre d’une manière inattendue son Mystère pascal, lui qui est le Prince de la vie.

+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse