Des prêtres d'ailleurs, venus ici

Dans nos paroisses - Eté 2017

Des prêtres d’ailleurs, venus ici

Chaque été, de nombreux prêtres venus d’autres continents viennent dans notre diocèse, au service de nos paroisses. Cela permet à certains de nos curés et de nos vicaires de prendre un temps de vacances, bien mérité. La mission, elle, se poursuit l’été ! Il faut assurer les messes, célébrer quelques baptêmes, des mariages, des funérailles, donner le sacrement de réconciliation... Et pour ces prêtres accueillis, qu’en est-il ?

Vendredi 7 juillet, le service de la Mission universelle, qui participe en autres à l’accueil de prêtres et de religieux qui viennent de l’étranger, avait organisé une soirée pour ces prêtres. Accompagnés de quelques paroissiens ou du curé local, ils étaient une vingtaine venus de différents pays d’Afrique à être réunis au séminaire Saint-Cyprien à Toulouse. Autour du thème "Nous sommes tous disciples-missionnaires", ils ont réfléchi, partagé leurs expériences, leur ressenti. Le déplacement géographique suffit-il à faire d’eux des prêtres missionnaires ? Est-ce que cela traduit un vrai charisme de mission ? D’ailleurs, vue d’Afrique, la France est-elle une terre de mission à évangéliser ?

Il est sans conteste que se rendre en terre étrangère est déjà une forme de témoignage, mais n’oublions pas que la mission, elle, est la même pour tous les prêtres. C’est celle d’annoncer le Christ : « Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt 28-19). Ici comme chez eux, les prêtres ont le même langage de l’amour, rendent Jésus présent à Kinshasa comme à Toulouse, administrent les mêmes sacrements, partagent la vie des paroissiens. " La mission de l’ordination est sans frontière ! " a confié le père Bruno qui vient en France pour la sixième fois. Et l’Église est universelle.

Bien sûr la découverte d’une autre culture est tout de même un apprentissage - et un enrichissement ! - et demande parfois des réajustements. Certains aspects, des façons de procéder diffèrent et peuvent étonner : "Là-bas, je suis habitué à célébrer... pour des foules !" Mais il y a toujours du travail car si les églises sont pleines en Afrique, de l’aveu même de plusieurs curés africains, "elles n’en sont pas moins mal construites" exprimant par là que les chrétiens d’ici, quoique peu nombreux, maîtrisent davantage "le sens de l’Église". En France, il y a beaucoup plus de ressources, de chrétiens engagés et les laïcs participent bien plus activement au projet pastoral de la paroisse.

Les échanges se sont poursuivis autour de cette notion fondamentale de l’accueil, nos prêtres étrangers soulignant bien le très bon accueil qui leur était toujours fait. Tous se montrent très sensibles à l’attitude des paroissiens qui "n’hésitent pas à se démener" pour prendre soin de leurs "prêtres éphémères". Cela leur permet de s’ouvrir plus facilement sur l’extérieur et leur simplifie grandement le côté pratique. D’ailleurs le père Régis, de l’ensemble paroissial de Villefranche-de-Lauragais, a souligné combien il était attentif lui aussi à ce que le curé soit bien installé, dans de bonnes dispositions pour que la mission se déroule au mieux et que la Bonne Nouvelle soit du coup mieux... accueillie.

Alors, accueillis, accueillants ? Peu importe que le mot ait la même racine selon le côté où l’on est car quoi qu’il en soit « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !  » (Mt 21-9 et 23-39). Comme donner et recevoir sont les deux faces d’une même pièce.

La rencontre, simple et fraternelle, s’est achevée par les vêpres et un temps chaleureux dans les jardins du séminaire.

 


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Actualité publiée le 21 juillet 2017