Ensemble dans la tourmente

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Les inondations à Luchon

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Le Père René Belleme, curé de Luchon, témoigne de la solidarité qui s’est mise en oeuvre lors des inondations qui ont frappé le sud de notre diocèse : une ambiance particulière où se mêlent la peur et l’espoir. L’eau se dresse devant chacun comme une frontière infranchissable... l’être humain prend conscience qu’il reste petit et fragile.

Tout le monde a vu les images impressionnantes de la Garonne à Saint Béat ou de la Pique, rivière qui coule à Luchon. Cette eau dévalant la montagne emporte tout sur son passage.
Cette crue a été alimentée par des pluies diluviennes conjuguées à la fonte des neiges , neige qui a été abondante cette année. Et tout cela est arrivé très vite.
Personnellement je suis sorti de Luchon vers midi, à 14H je ne pouvais plus rentrer chez moi, ce qui m’a permis de loger dans une famille d’un village.
Etre si près de chez soi et ne pas pouvoir entrer chez soi. L’eau se dresse devant chacun comme une frontière infranchissable, et c’est là que l’on mesure mieux l’importance des ponts
Je pense que plein de gens comme moi ont été prisonniers. Et face à cela la solidarité a joué. Les mairies ont trouvé des solutions, logeant et nourrissant de nombreuses personnes soit dans des gymnases, soit aux Thermes, soit même dans l’église… Face à la détresse il est bon de souligner que l’entraide est là, active et généreuse.
Evidemment beaucoup de rues, des rez-de-chaussée ont été envahis par les eaux qui en se retirant laissent une couche épaisse de boue. Et là aussi les voisins, les pompiers, les amis, la famille, les services communaux répondent présents et donnent un coup de main.
Chacun manie la pelle, le balai, le jet d’eau pour redonner aux rues et aux maisons un aspect plus agréable. Mais évidemment à l’intérieur des maisons cela demandera beaucoup plus de temps pour effacer les cicatrices de cette inondation. Et je pense au traumatisme des personnes âgées qui ont été obligées de quitter leurs maisons.
De plus au niveau économique c’est un coup dur pour toute notre région qui déjà connaît bien des problèmes.
Je pense que pendant ces quelques heures la peur a habité beaucoup de gens. Il y avait ces rumeurs d’une lame possible, et ce bruit de l’hélicoptère qui tournoyait au dessus de nos têtes. Chacun y allait de son commentaire. C’est là une ambiance particulière où se mêlent la peur et l’espoir.
Je crois que nous habitons dans une région magnifique où la montagne nous offre un cadre majestueux. Elle est là attirante, mais aussi redoutable. L’être humain prend conscience face à elle et à ses sautes d’humeur, qu’il reste petit et fragile.
Mais en même temps il est grand par sa solidarité et sa proximité face à l’épreuve.
Père René Belleme, curé de Luchon

 


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Actualité publiée le 20 juin 2013