« Germaine, viens chez nous ! »

Par le père Jean-Marie Ruspil, ensemble paroissial de Pibrac

« Germaine, viens chez nous ! »

L’affiche de la fête-pèlerinage de Sainte-Germaine porte cette année ce sous-titre « Germaine, viens chez nous ! », thème retenu par le comité d’organisation. Habituellement, dans nos prières et dans nos chants, ce « viens  » s’adresse à Jésus, au temps de l’Avent comme à l’anamnèse de chaque prière eucharistique, et encore en bien d’autres occasions. Il ne s’agit pas du tout de porter atteinte à ces invocations adressées au Seigneur.

Lors du pèlerinage de l’année passée, Mgr Guy de Kerimel avait béni une petite statue de sainte Germaine destinée à devenir une « statue pèlerine ». Elle fut remise à une famille de Brax. Depuis ce jour-là, et non sans susciter l’étonnement, la statue pèlerine séjourne chaque semaine dans une famille, sans interruption et avec encore un programme bien fourni, les familles accueillantes dépassant les limites du Courbet et du département. En ce sens, il est donc juste de dire « Germaine, viens chez nous ».

La présence de cette statue chez soi incite à la prière par l’intercession de sainte Germaine et renouvelle notre confiance dans le Seigneur. Sans doute est-elle l’occasion de pouvoir prier en famille et d’aider les plus jeunes comme les aînés à partager leurs attentes, leurs joies et leurs peines. Au caté, on invite souvent les enfants à disposer chez eux d’un coin prière : la statue pèlerine le favorise d’heureuse manière.

Mais au-delà de la statue pèlerine, cette invocation portée par le thème de notre pèlerinage nous adresse à nous-mêmes une interpellation : quelle place accordons-nous aux Germaine de notre temps ? Leur sommes-nous attentifs ? Savons-nous les voir dans ces personnes mal aimées, handicapées, malades, marginales ? Voulons-nous qu’elles viennent chez nous, à notre table, dans nos églises, nos groupes ? Comme le printemps de la Diaconie à la mi-mai, la construction des maisons partagées de Simon de Cyrène et d’autres initiatives nous renvoient à ces interrogations. À qui sommes-nous disposés à dire « viens chez nous ! » ? Le témoignage de sainte Germaine nous rappelle les paroles d’évangile : «  j’avais faim, j’avais soif, j’étais étranger ou prisonnier... quand donc sommes-nous venus ? »

À quelques semaines des congés d’été et des bilans habituels de fin d’année scolaire et pastorale, accueillons simplement le message de cette fête-pèlerinage, célébrons dans la joie la sainteté de notre petite bergère et ouvrons grand les portes de nos maisons pour la recevoir en la personne des Germaine de notre temps !

 

Père Jean-Marie Ruspil,
curé de l’ensemble paroissial de Pibrac