Interview : Bernadette Boureau, une nouvelle vierge consacrée dans notre diocèse

Vie consacrée

Interview : Bernadette Boureau, une nouvelle vierge consacrée dans notre diocèse

Samedi 31 octobre prochain, à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, Bernadette Boureau recevra la consécration virginale. L’occasion de faire sa connaissance et de revenir sur l’ordre des vierges consacrées, encore assez méconnu. Quelles différences ont ces femmes avec les religieuses ? Les vierges consacrées prononcent-elles des vœux ? Que signifie être consacrée à Dieu son l’évêque ?...

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- Bernadette, pourriez-vous vous présenter à nous ?

J’ai aujourd’hui 62 ans et je suis toulousaine. Ma famille était croyante et pratiquante ; elle a été marquée par le handicap ce qui a entraîné chez moi très tôt une tendresse toute particulière pour les personnes souffrantes. Insérée dans la vie professionnelle, je suis actuellement adjoint administratif à la Maison Départementale des Personnes Handicapées. J’ai toujours pratiqué ma foi en ressentant pour Jésus un amour tout particulier. Très vite j’ai ressenti le besoin de m’engager davantage pour Lui, tout en pensant alors mener une vie d’épouse et de mère. J’ai donc fait partie du Renouveau Charismatique avant de recevoir l’Oblature Bénédictine.
Malgré cela, je sentais que le Seigneur me demandait de m’engager encore davantage pour Lui. C’est alors que m’est apparu l’Ordre des Vierges comme étant la seule réponse possible à l’appel de Jésus et à l’amour que j’ai pour Lui tout en restant au service de mes frères et soeurs souffrants.

- Vous avez fait le choix d’entrer dans l’ordre des vierges consacrées. Pourriez-vous nous dire de quoi il s’agit ?

Dès les premiers siècles, des femmes étaient consacrées à Dieu par leur Évêque. Elles menaient une vie de prière et de don aux autres tout en restant dans leur famille. C’est ainsi qu’en France, sainte Geneviève de Paris fut consacrée après son appel par saint Germain (vers 440).
Aujourd’hui, ces femmes vivent « dans le monde sans être du monde ».
Leur fonction première est la prière. Elles travaillent à l’annonce de l’Évangile et sont au service d’autrui, selon leur charisme.
La vierge consacrée occupe ainsi des situations et professions diverses, adhère à différents mouvements ou spiritualités d’Église. Elle doit subvenir à ses besoins. En France, elles sont aujourd’hui environ 500 et de plus en plus nombreuses dans divers pays de tous les continents.

- Aujourd’hui, cette vocation peut paraître à contre-courant, un peu perdue entre la vie monastique, religieuse et la vie laïque. Comment expliquez-vous cet appel à un néophyte ?

Effectivement, cette vocation peut paraître à contre-courant. En réalité nous répondons à l’appel de Dieu là où il nous a semées. Nous ne nous éloignons pas du monde mais nous ne sommes pas du monde. Nous symbolisons l’amour de Dieu pour son Église en restant au cœur du monde et l’amour de l’Église pour notre Dieu. Par ailleurs, nous préfigurons les noces éternelles auxquelles tout baptisé est appelé.

- Quand et comment avez-vous compris que c’était là le plan de Dieu pour vous ? Quels ont été les signes ?

Toute ma vie, j’ai senti que l’amour que j’avais à donner n’était destiné qu’à une seule personne. En parallèle, j’ai toujours été émerveillée devant l’amour que Jésus avait pour moi malgré ma petitesse et ma faiblesse. Je cherchais donc la façon de répondre à cet amour comme la Vierge Marie l’avait fait. Au fil des années je sentais toujours un vide en moi, même après mon oblature. Or ce vide est à présent comblé, comblé par ce Oui que je m’apprête à lui dire. Oui, j’accepte d’être ton épouse puisque Tu es tout pour moi.

- Il y a environ une douzaine de vierges consacrées dans notre diocèse. Quels sont leurs points communs ? Leur appel est-il le même ?

Il m’est difficile de répondre pour mes soeurs mais je pense que nous sommes toutes animées du même amour pour Jésus, notre Époux, de la même dévotion à Marie, notre Mère, et de ce même désir de porter l’Amour de Dieu à nos frères, chacune selon nos charismes.

- Samedi 31 octobre, vous serez donc consacrée au cours d’une célébration à 18h à la cathédrale Saint-Etienne ; quel est votre esprit à la veille de cet engagement ?

Je suis très joyeuse et très impatiente de m’unir totalement à Jésus par cette consécration. Je pourrais ainsi répondre à son appel en le portant en mon cœur. Je ne serai alors plus devant Lui qu’un vitrail au-travers duquel il pourra rayonner sur tous ceux et celles vers qui il m’enverra parce qu’ils ne savent ou ne peuvent plus aller vers Lui.
Alors je pourrai chanter avec Marie "Le Seigneur a fait pour moi des merveilles" !

 

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Actualité publiée le 22 octobre 2020