Interview exceptionnelle de Jesus Miguel, bientôt nouveau prêtre du diocèse de Toulouse !

Diocèse de Toulouse

Interview exceptionnelle de Jesus Miguel, bientôt nouveau prêtre du diocèse de Toulouse !

 

Dimanche 27 juin, le diocèse comptera un nouveau prêtre ! C’est Jesus Miguel Ceretto qui, à 36 ans, va être ordonné au cours d’une célébration présidée par Monseigneur Le Gall, notre archevêque, et qui aura lieu à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse.
En attendant ce grand événement, il a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
 

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- Qui êtes-vous ? De quelle planète venez-vous ?

Je suis né au Vénezuela, dans une famille catholique et pratiquante. C’est ma grand-mère maternelle qui m’a transmis la foi, et j’ai fait toute ma scolarité et mon parcours de foi jusqu’à ma confirmation dans des écoles catholiques. Pour fuir la situation politique très compliquée au Vénézuela, mes parents et moi-même nous sommes installés à Toulouse il y a 4 ans (ma grande sœur y était déjà).Bien que ma famille paternelle soit française, je ne parlais alors pas un mot de français.
Pourtant, comme beaucoup de jeunes, j’ai décidé vers 15-16 ans de faire ma vie sans Dieu mais à 21 ans, j’ai bien compris que quelque chose me manquait, et c’est en décembre 2006 que j’ai trouvé la réponse.
 

- Quelle était cette réponse ?

Je cherchais quelque chose de solide comme le roc, un point d’appui, éternel. Un matin, avec des amis, alors que nous nous apprêtions à célébrer une neuvaine de 5 à 6 heures du matin comme le veut une fête traditionnelle locale, avant d’aller à la messe. Je me suis aperçu que j’avais oublié la messe et j’ai alors pris conscience que j’avais oublié Dieu.
Ça a été un moment décisif pour moi : j’ai alors choisi d’organiser ma vie avec Dieu. Je lui ai promis d’aller à la messe tous les dimanches, de prier chaque jour mais je savais au fond de moi que je lui avais promis quelque chose que je ne tiendrai pas. Réveillé une nuit, debout dans ma chambre, j’ai demandé à Dieu de m’aider à rester fidèle à ma promesse. Depuis lors, Il ne m’a plus quitté et j’en éprouve depuis une immense joie. Tout mon entourage a perçu en moi un net changement. 
 

- Mais qu’est-ce qui vous a conduit jusqu’au séminaire ?

Après cette conversion, j’ai commencé à servir dans un mouvement d’Église connu en Amérique latine, Cursillos de Cristiandad (ici). J’assistais aux rencontres, participais aux retraites et ai commencé à être accompagné spirituellement. Comme mes amis paroissiens, tous voyaient en moi quelque chose de nouveau. Dans le groupe, j’ai retrouvé un ancien ami séminariste qui m’a beaucoup parlé de sa formation. 4 années plus tard, je l’ai rejoint !

 

- Alors que vous aviez commencé votre séminaire là-bas, toute votre famille s’installe brusquement en France. Quelle différence entre les séminaires vénézuelien et français ?

Mes parents se sont installés à Grenade. Là, c’est le père François de Larboust qui m’a introduit au séminaire de Toulouse que j’ai intégré en septembre 2017. Des deux côtés de l’Atlantique, la formation est la même mais dans un style très différent. Ici, la communauté est vraiment fraternelle et très priante. Il y a beaucoup de joie, on peut y aimer le Seigneur en totale liberté. J’y ai été bien accueilli.
 

 

- Quel genre de prêtre voulez-vous être ? Avez-vous un modèle ?

Je serais heureux si j’étais un prêtre qui marche au milieu de son peuple, capable de sentir et de vivre les peines et les joies de tous. Je compte sur l’aide de Dieu pour m’aidera à transformer mon cœur en cœur de Bon Pasteur. Mon modèle a toujours été un saint latino-américain appelé St. Alberto Hurtado.

 

 - Comment priez-vous ? Y a-t-il une prière récurrente ? Êtes-vous plus dans la prière de demande ou d’action de grâce ?

Ma prière préférée a toujours été le saint rosaire, la méditation de la vie de Jésus à travers le cœur de Marie, car elle m’a toujours donné beaucoup de recueillement, de force et de paix intérieure. Quand je prie le rosaire, je dépose tous mes bagages aux pieds de Marie Très Sainte : mes besoins, mes peines, mes tristesses mais aussi mes joies et mes actions de grâce à Dieu. Cela me permet de trouver la paix et la certitude dont mon âme a besoin.

 

- À la veille de votre ordination, quel est votre état d’esprit ?

Je suis dans un moment où je médite sur tout ce qu’a été ma vie depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui et je découvre comment le plan de Dieu y a été présent. De nombreux souvenirs me reviennent, de toutes les expériences vécues depuis ma conversion jusqu’à aujourd’hui et je réalise que Dieu reste toujours fidèle, qu’il tient sa promesse.