Ordinations diaconales
Le dimanche 5 janvier, Mgr de Kerimel, archevêque de Toulouse, présidera la messe d’ouverture du Jubilé de l’Espérance à la cathédrale Saint-Étienne à 15h30. Lors de cette messe, trois futurs diacres seront ordonnés par notre archevêque (un diacre permanent et deux diacres en vue du sacerdoce).
En prévision de cet événement, Jean-Baptiste, futur diacre en vue du sacerdoce partage avec nous son cheminement spirituel, les étapes de sa formation, et ses perspectives sur son futur ministère. Découvrez le portrait de Jean-Baptiste Onéda dans cette interview !
Pouvez-vous vous présenter ? Avez-vous grandi dans un milieu catholique ? Si non, avez-vous vécu une conversion ?
Je m’appelle Jean-Baptiste Onéda, j’ai 30 ans et j’ai grandi à Auterive au sud-est de Toulouse. Ma famille est issue de l’immigration italienne du côté de mon père et portugaise du côté de ma mère. De ce fait là, la religion était une tradition familiale. Chez mes grands-parents maternels, il y avait beaucoup de statues, de croix et d’images saintes. Mes parents nous ont fait baptiser, ma sœur et moi, quelques mois après notre naissance. Nous avons été envoyés au catéchisme et mes parents nous ont laissés libres de continuer ou non. J’ai ainsi pu faire ma première communion et ma confirmation durant mon enfance.
Bien que mes parents nous aient élevés dans un milieu relativement catholique, nous n’allions à la messe que pour les grandes fêtes. J’ai commencé à aller à la messe tous les dimanches durant mon adolescence, d’abord seul, puis accompagné de mes parents. Au fur et à mesure, j’ai appris à connaître le Seigneur, à le prier et à l’aimer.
Avez-vous un saint que vous affectionnez tout particulièrement ?
J’aime beaucoup Saint José-Maria Escriva. C’est un saint du XXème siècle qui a beaucoup insisté sur la sainteté dans la vie ordinaire. C’est particulièrement cela qui m’a touché chez lui. Tous les chrétiens sont appelés à la sainteté et cela commence dans les petites choses du quotidien. Grâce à Saint José-Maria, j’ai pris conscience que je peux continuer à faire ce que je fais mais en le faisant pour la gloire de Dieu. Ainsi j’ai appris à vivre ma vie de chrétien joyeusement et en mettant le Seigneur à toutes les places, dans chacun de mes actes.
Qui est Jésus pour vous ? De même, qui est Dieu le Père pour vous, ainsi que l’Esprit-Saint ?
Pour parler de Jésus, je reprendrais le psaume 143 "Il est mon allié, ma forteresse, ma citadelle, celui qui me libère ; il est le bouclier qui m’abrite" Jésus est mon Seigneur et sauveur, Il est celui qui s’est donné pour moi sur la Croix, par amour, pour que je devienne, en Lui, fils de Dieu. Dieu le Père est celui qui m’a créé par amour, qui tient le monde et qui pense sans cesse à nous. C’est parce que le Père pense à chacun de nous et à chaque chose, à chaque instant, que nous existons. Dieu le Saint-Esprit est ce conseiller merveilleux qui vient habiter mon cœur et qui me donne de confesser le nom de mon Seigneur.
Je reprendrais encore un passage de l’évangile selon saint Jean : "Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement" (Jn 15, 26-27). Je pense aussi qu’il est nécessaire de croire fermement que Dieu est un en trois personnes, comme le dit Saint Jean : "qu’ils soient un comme nous sommes un" (Jn 17, 22).
Selon vous, qu’est-ce qu’être diacre ? Qu’est-ce que l’Église en attend ?
Le diacre est le serviteur de l’évêque et il assiste les prêtres. Comme tous les baptisés, il doit annoncer la Bonne Nouvelle du Salut par ses paroles et ses actes. Ce qui est spécifique au diacre, c’est l’esprit de service dans lequel il doit entrer, à la suite du Christ. Il a la charge de proclamer publiquement l’évangile, cela se manifeste particulièrement pendant les messes. Il peut donner certains sacrements (le baptême et le mariage) et il doit cultiver cette mise au service de l’Église, notamment dans le service de l’évêque et de ses collaborateurs, les prêtres.
Je pense que l’Église attend du diacre qui soit le signe du Christ serviteur. Le Christ lors du lavement des pieds est, en ce qui me concerne, le modèle de ce que doit être un diacre, le plus petit et le plus humble des serviteurs.
Pouvez-vous nous partager votre parcours de discernement vocationnel et comment vous avez ressenti l’appel à devenir prêtre ?
Au début de mes études, je me suis rendu disponible pour le Seigneur, dans la prière, pour qu’il puisse m’appeler si telle était sa volonté. Mon discernement a duré quatre années pendant lesquelles j’hésitais entre le mariage et le sacerdoce. Pendant ces quatre années, je prenais régulièrement des temps de retraite sur des week-end, je reprenais aussi très souvent, dans ma prière l’acte d’abandon de Saint Charles de Foucauld. Cette indécision a duré jusqu’à ma quatrième année où j’ai pris un temps de retraite d’une semaine silencieuse dans les montagnes.
Un matin, alors que j’étais à l’adoration, j’ai senti, intérieurement comme un barrage qui cédait. J’ai alors entendu résonner en moi une voix qui disait "Je veux que tu sois prêtre". Une joie intense s’est alors installée dans mon âme. J’étais heureux d’avoir enfin une réponse. J’en ai parlé ensuite à mon accompagnateur qui a confirmé l’authenticité de cet appel. J’ai alors pris une année pour approfondir cet appel que m’avait adressé le Seigneur, dans la prière, avec l’accompagnement de mon père spirituel. Je suis ensuite rentré en propédeutique et au séminaire, et cet appel n’a cessé de s’approfondir jusqu’à aujourd’hui.
Alors que je vais être ordonné, je peux témoigner que la vie à la suite du Christ me remplit de joie !
Quels sont les enseignements et les expériences les plus significatifs que vous avez tirés de votre formation, et comment pensez-vous les appliquer dans votre futur ministère presbytéral ?
Je suis attaché à faire connaître le Christ aux "brebis perdues de la maison d’Israël" (Mt 10, 6). Je pense qu’il est nécessaire d’apprendre à bien connaître le Christ, que ce soit dans la prière ou l’étude. Saint Thomas d’Aquin nous rappelle que nous n’aimons que ce que nous connaissons. Ainsi il faut rentrer dans cette intimité avec le Christ par la lecture des Écritures et la lecture de bons ouvrages qui nous permettent de mieux connaître Celui qui s’est livré pour nous. Je suis aussi sensible au service des plus pauvres. J’ai travaillé dans le milieu du handicap pendant mes études et aussi pendant mon stage d’intercycle. Je trouve que le service des plus faibles est une source de joie qui forme en nous un cœur aimant et attentif à l’autre.
Concrètement, dans mon ministère, je compte être attentif à bien préparer mes homélies, sous la conduite de l’Esprit Saint pour pouvoir donner au peuple de Dieu la nourriture nécessaire pour continuer sa route vers la sainteté. Je serai aussi attentif à mes frères et particulièrement aux plus petits pour que le Seigneur continue à faire grandir en moi un cœur de pasteur attentif à ses brebis.
Dimanche 05 Janvier 2025 à 15h30
Contact : Toulouse, catédrale St-Étienne