À l’occasion de la quatrième Journée internationale de la fraternité humaine, le service diocésain « Église en dialogue » organisait le mardi 4 février une table ronde sur le thème : "L’espérance au cœur de la condition humaine ?" Des membres de différentes confessions étaient invités à l’échange et au dialogue. Une question a été posée à chacun à la fin de la rencontre : qu’attendez-vous de Dieu ? Je me suis dit tout de suite intérieurement que cette question n’était pas intéressante, mais que la question essentielle était bien plutôt : qu’est-ce que Dieu attend de moi ?
Car pour ce qui est de la religion chrétienne, il me semble que le croyant n’attend rien de Dieu : il n’a rien à attendre, car dans le Christ, déjà, Dieu nous donne tout, à commencer par le Saint Esprit. En Jésus, Dieu nous a tout dit et nous a tout donné.
Ce que le chrétien attend, c’est la pleine réalisation du royaume de Dieu. Ce royaume de Dieu est déjà là, dans le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus, mais nous n’y sommes pas encore pleinement établis, en cette vie où nous sommes encore confrontés, comme le peuple des Hébreux dans le désert, à l’épreuve, à la souffrance, et à la mort. Une longue pérégrination vers la Terre promise, qui met sa foi à l’épreuve.
Ce règne de Dieu est l’objet de l’espérance chrétienne. Et l’espérance ne déçoit pas (Rm 5. 5). Ainsi, l’espérance se distingue de l’espoir. Le chrétien espère l’avènement du royaume de Dieu, comme l’indique le pape dans le décret d’institution de l’année jubilaire. L’espoir s’inquiète de l’avenir : j’espère que tel événement favorable se produira. L’espérance se vit au présent : nous avons été sauvés, mais c’est en espérance, écrit Saint Paul (Rm 8, 24). En ce sens, l’espérance est une vertu théologale, c’est-à-dire qu’elle a les promesses de Dieu pour objet.
Au bout du compte, qu’est-ce que Dieu attend de moi ? Le Christ l’exprime avec insistance dans l’Évangile : Dieu attend de moi la foi. La foi, une autre vertu théologale qui a Dieu pour objet, et qui se tourne au quotidien en espérance : "je sais en qui j’ai mis ma foi" (2 Tm 1, 12).
P. Lizier de Bardies
Curé de la paroisse Saint-Joseph à Toulouse