La Pentecôte : un avant-goût des cieux

En nous donnant l’Esprit Saint, Dieu nous fait déjà goûter la joie du paradis, même si c’est d’une façon moins intense que lorsque interviendra la transfiguration finale du monde.

Interversion du donateur et du bénéficiaire

À l’origine, la Pentecôte était la fête des prémices des récoltes. Ce jour-là, le croyant offrait à Dieu les premiers fruits des récoltes (Nb 28, 26 ; Lv 23,10). La fête chrétienne renverse la perspective : désormais, ce ne sont plus les hommes qui donnent à Dieu les premiers produits de la terre, c’est Lui qui offre aux hommes les prémices. Les prémices de quelle réalité ? Tout simplement de la vie éternelle !

Dieu nous donne déjà une partie de notre héritage

C’est l’Écriture qui nous permet de tenir cette affirmation stupéfiante. En effet, Dieu nous a créés pour partager sa Vie, sa Gloire. Or, le gage de cette gloire, c’est précisément l’Esprit Saint. Cependant, il faut nuancer. Car l’Esprit est plus qu’un simple gage, plus qu’une simple garantie de cette Vie divine. Il constitue déjà le commencement de celle-ci. En le recevant, nous goûtons dès ici-bas la joie du Ciel. Saint Paul identifie plusieurs fois l’Esprit aux « arrhes » de notre héritage (Ep 1, 13 ; 2 Co, 5, 5 ; 2 Co 1, 21-22) : « Vous avez été marqués du sceau de l’Esprit promis, l’Esprit Saint qui constitue les arrhes de notre héritage et prépare la délivrance finale où nous en prendrons possession à la louange de sa gloire  » (Ep 1, 13-14). Or, les arrhes représentent plus qu’un simple gage mais le début du paiement. Le gage est restitué quand le paiement a été effectué, les arrhes ne le sont pas.

Un hors-d’oeuvre du paradis

Qu’est-ce à dire ? L’Esprit donné à Pentecôte fait partie de l’héritage de la vie éternelle, de même que les arrhes sont le début du paiement. A ce titre, le don de l’Esprit à la Pentecôte constitue le hors-d’oeuvre de l’éternité. Mais un hors-d’oeuvre consistant, même si le meilleur du repas sera bien sûr pour plus tard. L’Esprit Saint nous fait goûter déjà le paradis, même si c’est d’une façon moins intense que dans le Ciel, quand nos êtres seront définitivement glorifiés et transfigurés par ce même Esprit.

 


Actualité publiée le 17 mai 2024