Le diaconat, un sacrement à valoriser

Alain Cérisola est délégué provincial au diaconat permanent. Cette mission confiée par les évêques de la Province le rend particulièrement attentif à la place des diacres dans l’Église et à l’avenir d’un sacrement qu’il souhaite mieux connu et plus visible.


Entre la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique où il exerce des fonctions de conseil et la présidence de la Délégation Ariège-Garonne du Secours Catholique, Alain Cerisola a tout d’un homme fortement occupé et pleinement engagé. « Sans se résumer à cela, mes activités m’amènent quotidiennement à gérer des questions de personnes ; il est vrai que mon expérience professionnelle m’avait bien préparé à cela  ». Chef d’entreprise ? Oui, même si le mot peut surprendre dans un organisme caritatif. « Bien sûr, ajoute-t-il, j’aime les responsabilités et cela est important de les exercer au sein de l’Église mais j’ai également absolument besoin de me nourrir de la vie "du terrain" en étant directement présent auprès des personnes ». C’est ce fragile équilibre qu’un diacre doit sans cesse renégocier « pour vivre l’aujourd’hui de sa mission et rester connecté à la vie paroissiale ».
L’Église a besoin d’hommes qui s’engagent à ses côtés et qui sont pleinement dans le monde. Qui sont-ils ces hommes à qui l’Évêque confie des missions d’Église si diverses ?

50 ans après leur avoir assigné une nouvelle place dans l’Église (Concile Vatican II), ils sont une trentaine dans le diocèse à avoir reçu le sacrement de l’ordre. Le diacre est un homme de contact, attiré par les autres, d’une bonne cinquantaine d’années en moyenne, marié et père de famille. Parmi eux, certains sont veufs et plus rarement célibataires. Leurs origines sociales sont diverses, tout comme leur rencontre avec le Christ peut être tardive. Après deux années de discernement et six années de formation en couple, ils sont envoyés auprès des personnes qu’ils rencontrent pour les accompagner « gratuitement », à l’image du Christ serviteur.

Cette signification ne doit pas être détournée de son but premier car le diacre est d’abord signe avant de faire. Pour autant, devant la baisse du nombre des vocations, il est parfois tentant d’attribuer à celui qui se place aux côtés du prêtre à la messe le dimanche et qui est aussi ministre du baptême et du mariage, plus de tâches à accomplir. Il est donc très important de distinguer dans le sacrement de l’ordre, celui qui a pour mission de conduire une communauté, le curé, « pasteur » de celui qui est plus spécialement « dans le monde », le diacre. « Il s’agit de deux ministères complémentaires de nature et d’échelle différentes. Le diacre est une sorte de "rabatteur" vers les communautés chrétiennes ! Aujourd’hui nous pensons qu’il est urgent de valoriser non pas la personne, mais le sacrement qu’elle a reçu et qui l’amène à dire l’amour de Dieu dans le monde ». La diversité est importante dans l’Église ; celle-ci, outre des vocations sacerdotales qui se font rares, a besoin d’hommes, soutenus par leur épouse (pour ceux qui sont mariés), qui s’engagent dans la mission diaconale pour dire et actualiser sans cesse la Parole du Christ, particulièrement auprès des plus petits.

B. Rigou-Chemin