Les fraternités missionnaires au service de la joie pascale

Fraternités missionnaires

Les fraternités missionnaires au service de la joie pascale

Les chrétiens ne peuvent pas garder pour eux la joie que le Ressuscité sème dans leurs cœurs. Porter ce feu au monde : tel est l’un des objectifs des fraternités missionnaires.

 

La mission est constitutive de la nature de l’Église

Le concile Vatican 2 a rappelé que l’Église est missionnaire par nature. Annoncer Jésus-Christ à l’extérieur du milieu ecclésial ne représente pas pour elle une activité facultative, laissée au bon vouloir des croyants, mais une action inscrite dans son être. L’Amour trinitaire qui a fondé l’Église en constitue aussi le cœur. Or, cet Amour désire se répandre à l’extérieur. À travers l’Église, Jésus, qui est l’Amour incarné, désire rejoindre tous les hommes. Comme nous sommes dans le temps pascal, signalons que chaque apparition du Ressuscité se termine par un envoi en mission de la personne à laquelle le Vainqueur de la mort s’est manifesté. Par exemple, le Jour de Pâques, Marie-Madeleine est invitée à annoncer aux disciples la montée de Jésus vers le Père (Jn 20, 17). À l’image celle qui fut nommée «  l’apôtre des apôtres  », les fraternités missionnaires s’inscrivent dans le cadre de l’annonce de Jésus-Christ.

 

Ressembler à Jésus pour l’annoncer

Car c’est une personne que l’Église nous demande de porter au monde, non une idéologie. Pour cette raison, il est recommandé que les missionnaires soient configurés à Celui qu’ils annoncent. À cette fin, ils doivent être unis entre eux, l’unité fraternelle étant le signe de l’amour vécu. Quel grand mystère : ce n’est qu’après sa résurrection que Jésus appelle ses disciples « frères  » (Mt 28,10) ! Avec Pâques commence le monde nouveau, celui de la fraternité universelle. On pense au texte du pape François « Fratelli tutti  ».

À cet égard, une autre dimension est constitutive de l’apostolat des fraternités missionnaires : l’universalité. Elles sont envoyées à tous les hommes sans distinction d’aucune sorte pour la simple raison que Jésus-Christ est le Sauveur universel. Son évangile n’est pas un ésotérisme, une sagesse réservée à quelques uns, mais une bonne nouvelle ouverte à tous. De plus, cette ouverture tous azimuts ne concerne pas seulement les personnes auxquelles est adressé l’Évangile, mais touche également les missionnaires eux-mêmes. En effet, tous les baptisés sont appelés à devenir des missionnaires de par leur grâce baptismale. La mission n’est pas la chasse gardée de quelques-uns. Nous avons tous des richesses reçues du Christ à partager.
 

Ne pas oublier la prière

Enfin, les fraternités missionnaires puiseront dans la prière le courage d’annoncer Jésus-Christ à un monde marqué par l’indifférence religieuse et englué dans le culte d’idoles aussi éphémères qu’inconsistantes. L’Esprit du Ressuscité les poussera à témoigner d’une bonne Nouvelle à laquelle le scepticisme de nos contemporains n’est pas a priori accordé. Surtout, la prière aidera le missionnaire à vivre ce qu’il annonce afin que son apostolat gagne en crédibilité.

 

Disciples d’Emmaüs

Surtout, la joie sera le signe que les missionnaires portent au monde une Réalité plus grande qu’eux - cette joie qui est au bout du chemin de leur apostolat comme elle fut à l’origine de l’élan qui les poussa à sortir de chez eux. La force de la Résurrection les transformera en disciples d’Emmaüs qui convertissent leur dépression en allégresse pour annoncer Jésus. Car à l’opposé de leurs devanciers, les missionnaires d’aujourd’hui ont la chance de savoir que le Ressuscité chemine avec eux. Et comme le firent les pèlerins d’Emmaüs le soir du saint Jour de Pâques, ils pourront suggérer aux personnes qu’ils rencontrent d’inviter Jésus à faire halte dans une auberge ou chez elles. Elles s’apercevront alors qu’elles ne sont pas en fait la puissance invitante : c’est Jésus qui régale ! C’est lui qui partage le pain d’allégresse après l’avoir béni et rompu (Lc 24,30). Être disciple missionnaire, c’est aussi savoir, et faire savoir, que Jésus nous devance toujours, qu’il chemine à nos côtés sans que nous nous en rendions toujours compte ! La route d’Emmaüs encore !

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 9 avril 2021