Les songes de Joseph

« Patris corde », avec un cœur de père, ainsi débute la Lettre apostolique du Pape François en cette occasion du 150ième anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Église universelle. Quel père était-il donc ?

L’évangile de Matthieu nous apprend que Marie se trouve enceinte par l’action de l’Esprit Saint alors qu’elle et son époux n’avaient jamais mené une vie commune (Mt 1, 18). Joseph en homme pieux et respectueux de la loi de Moïse n’a d’autre choix que de répudier Marie. Cependant, étant aussi un homme juste, il ne peut concevoir l’idée de voir son épouse subir publiquement le sort réservé aux femmes adultères ; il est donc décidé à le faire en secret (Mt 1, 19). C’est dans cet état d’esprit que Joseph reçoit en songe la visite de l’ange du Seigneur, pour la première fois ; il en recevra quatre au total.


« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit-Saint ; elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1, 21)


Dans sa lettre, le Pape François nous écrit ceci : « Il eut le courage d’assumer la paternité légale de Jésus à qui il donna le nom révélé par l’ange » et continue ainsi : « Comme on le sait, donner un nom à une personne ou à une chose signifiait, chez les peuples antiques, en obtenir l’appartenance, comme l’avait fait Adam dans le récit de la Genèse  » (Gn 2, 19-20)1 . Cela ne fait aucun doute, Joseph est bien le père adoptif de Jésus. Une charge qu’il prend à cœur en témoigne la suite du récit.


Après la visite des mages, l’ange du Seigneur intervient une deuxième fois : «  Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte », en effet Hérode, soucieux de garder son pouvoir, avait décidé de le faire périr. (Mt 2, 13) La sainte famille séjournera en Égypte jusqu’à ce que l’ange apparaisse en songe à Joseph une troisième fois, (Mt 2, 19-20) puis une quatrième fois pour lui conseiller de s’établir discrètement en Galilée, à Nazareth. (Mt 2, 22-23).


Joseph se soumet dès le départ à la volonté divine avec obéissance, il « a su prononcer son ’fiat’, tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani  »2

 

Chapiteaux du portail nord de l’église de Montsaunès

 

La première photo (photo Patrimoine Volvestre Info) de ce document représente un détail du portail nord de l’église Saint-Christophe de Montsaunès. Cette église templière n’a subi que peu de transformations depuis le XIIe siècle et est encore ornée de nombreuses sculptures et fresques romanes ; elle est facilement accessible en bordure de route en allant vers Salies-du Salat.


Les chapiteaux historiés qui soutiennent les voussures du tympan relatent en huit tableaux, la conception virginale du Christ, de l’Annonciation à l’Adoration des Mages. La position hiératique de la Vierge trônant avec le Christ assis sur son genou, ainsi qu’une représentation du bain de Jésus par les sages-femmes témoignent de l’ancienneté de cette iconographie.


La scène du songe (à droite sur la photo) est la seule sur laquelle Joseph apparaît, nous ne sommes qu’au XIIe siècle. (Cf Saint Joseph époux de Marie). Il est représenté assis, l’ange se tient debout face à lui. La scène est encadrée de colonnes torses surmontées de tourelles.

 

Relief de la chapelle mariale de l’église de Clermont-le-Fort

L’autel dont fait partie le relief présenté est en terre cuite. Il provient peut-être des ateliers Virebent et a été acheté en 1861 par la paroisse. Il est orné de trois scènes de la vie de Marie : la Nativité du Christ, la Fuite en Égypte avec le songe de Joseph, et la Dormition de la Vierge.


Saint Joseph est ici représenté en pèlerin voyageant avec son épouse et leur enfant. Un ange les accompagne, il s’adresse au père de famille. Celui-ci est tourné vers la mère et son fils, il les couve d’un regard protecteur et aimant. Il tient l’encolure de l’âne qui les porte sur son dos. Mère et fils sont liés par un échange de regards, comme un dialogue muet qui ne les concerne que tous les deux.

 

1 Pape François, Patris Corde, Lettre Apostolique à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Église universelle

2 Ibid.

 


La Via Matris, le chemin de croix de Marie de l’église Saint-Sylve.

 

Assez rarement présent dans nos églises le chemin de croix de Marie est composé de sept stations qui permettent au croyant de méditer sur les sept douleurs de Marie. Sur les trois premiers tableaux tel que nous le voyons sur ces photos, Joseph est présent auprès de son épouse

 


I/ La présentation de Jésus au Temple

 

 


II/ La fuite en Egypte guidé par l’ange

 

 


III/ Jésus est perdu, de retour d’un pèlerinage au Temple de Jérusalem, Jésus échappe à la surveillance de ses parents