En marche vers Pâques avec saint Joseph et Laudate Si’ : semaine 2
- SEMAINE 2 -
La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de tout le dessin salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome.[7]
Saint Paul VI observe que sa paternité s’est exprimée concrètement dans le fait « d’avoir fait de sa vie un service, un sacrifice au mystère de l’incarnation et à la mission rédemptrice qui y est jointe ; d’avoir usé de l’autorité légale qui lui revenait sur la sainte Famille pour lui faire un don total de soi, de sa vie, de son travail ; d’avoir converti sa vocation humaine à l’amour domestique dans la surhumaine oblation de soi, de son coeur et de toute capacité d’amour mise au service du Messie germé dans sa maison ».[8]
En raison de son rôle dans l’histoire du salut, saint Joseph est un père qui a toujours été aimé par le peuple chrétien comme le démontre le fait que, dans le monde entier, de nombreuses églises lui ont été dédiées. Plusieurs Instituts religieux, Confréries et groupes ecclésiaux sont inspirés de sa spiritualité et portent son nom, et diverses représentations sacrées se déroulent depuis des siècles en son honneur. De nombreux saints et saintes ont été ses dévots passionnés, parmi lesquels Thérèse d’Avila qui l’adopta comme avocat et intercesseur, se recommandant beaucoup à lui et recevant toutes les grâces qu’elle lui demandait ; encouragée par son expérience, la sainte persuadait les autres à lui être dévots.[9]
Dans tout manuel de prière, on trouve des oraisons à saint Joseph. Des invocations particulières lui sont adressées tous les mercredis, et spécialement durant le mois de mars qui lui est traditionnellement dédié.[10]
La confiance du peuple en saint Joseph est résumée dans l’expression "ite ad Joseph" qui fait référence au temps de la famine en Égypte quand les gens demandaient du pain au pharaon, et il répondait : « Allez
trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira » (Gn 41, 55). Il s’agit de Joseph, le fils de Jacob qui par jalousie avait été vendu par ses frères (Gn 37, 11-28) et qui – selon le récit biblique – est devenu par la suite vice-roi d’Égypte (Gn 41, 41-44).
En tant que descendant de David (Mt 1, 16.20), la racine dont devait germer Jésus selon la promesse faite à David par le prophète Nathan (cf. 2 S 7), et comme époux de Marie de Nazareth, saint Joseph est la charnière qui unit l’Ancien et le Nouveau Testament.
Saint Joseph : le père, l’éducateur, le protecteur… dans la vie de Marie et de Joseph.
► Ne retrouve-t-on pas dans la parabole du Père Miséricordieux (Lc 115, 11-32) des qualités de Joseph ? (Les paraboles de la Miséricorde, p 63 à 80)
Joseph a vu Jésus grandir jour après jour « en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52). Tout comme le Seigneur avait fait avec Israël, « il lui a appris à marcher, en le tenant par la main : il était pour lui comme un père qui soulève un nourrisson tout contre sa joue, il se penchait vers lui pour lui donner à manger ».
Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu : « Comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint » (Ps 103, 13).
Joseph aura sûrement entendu retentir dans la synagogue, durant la prière des Psaumes, que le Dieu d’Israël est un Dieu de tendresse,[11] qu’il est bon envers tous et que « sa tendresse est pour toutes ses oeuvres » (Ps 145, 9).
L’histoire du salut s’accomplit en « espérant contre toute espérance » (Rm 4, 18), à travers nos faiblesses. Nous pensons trop souvent que Dieu ne s’appuie que sur notre côté bon et gagnant, alors qu’en réalité la plus grande partie de ses desseins se réalise à travers et en dépit de notre faiblesse.
C’est ce qui fait dire à saint Paul : « Pour m’empêcher de me surestimer, j’ai reçu dans ma chair une écharde, un envoyé de Satan qui est là pour me gifler, pour empêcher que je me surestime. Par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : "Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse" » (2 Co 12, 7-9).
Si telle est la perspective de l’économie du salut, alors nous devons apprendre à accueillir notre faiblesse avec une profonde tendresse.[12]
Le Malin nous pousse à regarder notre fragilité avec un jugement négatif. Au contraire, l’Esprit la met en lumière avec tendresse. La tendresse est la meilleure manière de toucher ce qui est fragile en nous. Le fait de montrer du doigt et le jugement que nous utilisons à l’encontre des autres sont souvent un signe de l’incapacité à accueillir en nous notre propre faiblesse, notre propre fragilité. Seule la tendresse nous sauvera de l’oeuvre de l’Accusateur (Ap 12, 10).
C’est pourquoi il est important de rencontrer la Miséricorde de Dieu, notamment dans le Sacrement de la Réconciliation, en faisant une expérience de vérité et de tendresse. Paradoxalement, le Malin aussi peut nous dire la vérité. Mais s’il le fait, c’est pour nous condamner. Nous savons cependant que la Vérité qui vient de Dieu ne nous condamne pas, mais qu’elle nous accueille, nous embrasse, nous soutient, nous pardonne. La Vérité se présente toujours à nous comme le Père miséricordieux de la parabole (Lc 15, 11-32) : elle vient à notre rencontre, nous redonne la dignité, nous remet debout, fait la fête pour nous parce que « mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ».
La volonté de Dieu, son histoire, son projet, passent aussi à travers la préoccupation de Joseph. Joseph nous enseigne ainsi qu’avoir foi en Dieu comprend également le fait de croire qu’il peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse. Et il nous enseigne que, dans les tempêtes de la vie, nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin.
Saint Joseph : Père dans la tendresse
► Parmi les œuvres de Miséricorde se trouvent : conseiller ceux qui sont dans le doute ; enseigner aux ignorants ; et, avertir les pécheurs. (Les oeuvres de la Miséricorde, p 77 à 86)
Chacune offre une aide à rechercher la Vérité pour soi et pour les autres. Mais, une tendance « naturelle » nous pousse à tout contrôler, à répondre rapidement… Avec saint Joseph tendre et patient avec son fils, demandons-lui tendresse et sa patience pour accompagner nos frères en humanité !
« Glorieux Patriarche saint Joseph dont la puissance sait rendre possibles les choses impossibles, viens à mon aide en ces moments d’angoisse et de difficulté.
Prends sous ta protection les situations si graves et difficiles que je te recommande, afin qu’elles aient une heureuse issue.
Mon bien-aimé Père, toute ma confiance est en toi. Qu’il ne soit pas dit que je t’ai invoqué en vain, et puisque tu peux tout auprès de Jésus et de Marie, montre-moi que ta bonté est aussi grande que ton pouvoir. Amen ».
Bas les masques ! Hier, mardi gras, c’était le jour pour se déguiser. Aujourd’hui, mercredi des Cendres, c’est le jour pour faire tomber les masques. En commençant aujourd’hui le Carême, le Seigneur Jésus nous appelle à laisser tomber les masques de l’apparence ; à quitter le personnage que nous jouons si mal, pour habiter la personne qu’il a créée, unique et merveilleuse.
Bas les masques ! Car devant le Seigneur, on ne triche pas. « Ton Père sait ce que tu fais dans le secret ». Viendra le moment où l’on ne pourra plus en rester à l’apparence. Ce moment, le Carême nous appelle à le hâter. Il nous supplie de le hâter.
Les manuscrits du Laus disent encore : « Ce n’est pas l’extérieur simplement, ces grimaces de dévotion que Dieu demande ; c’est une grande simplicité, car nous ne sommes que ce que nous sommes devant Dieu, qui connait les passe-volants, ces gens envahis de leur propre gloire et de la bonne opinion d’eux-mêmes ». Dès aujourd’hui, décidons-nous à retirer les masques de l’apparence.
Cessons de nous donner en spectacle,
arrêtons de « faire croire » au lieu « d’être ».
Oui, c’est un chemin de « vérité d’être » que nous commençons aujourd’hui. Un chemin pour accepter de voir quel homme, quelle femme nous sommes vraiment, afin que la lumière pascale rejoigne déjà tout ce que nous sommes et nous transforme par pure grâce.
Et si saint Joseph était un exemple pour notre temps !
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[7] In Matth. Hom., V, 3 : PG 57, 58.
[8] Homélie (19 mars 1966) : Enseignements de Paul VI, IV (1966), p. 110.
[9] Cf. Livre de la vie, 6, 6-8.
[10] Tous les jours, depuis plus de quarante ans, après les Laudes, je récite une prière à saint Joseph tirée d’un livre français de dévotions des années 1800, de la Congrégation des Religieuses de Jésus et Marie, qui exprime dévotion, confiance et un certain défi à saint Joseph. Cf. prière page précédente.
[11] Cf. Dt 4, 31 ; Ps 69, 17 ; 78, 38 ; 86, 5 ; 111, 4 ; 116, 5 ; Jr 31, 20.
[12] Cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium (24 novembre 2013), nn. 88.288.
à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint joseph comme patron de l’Église universelle.
à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Église universelle.
à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Église universelle.
à l’occasion du 150ème anniversaire de la déclaration de saint Joseph comme patron de l’Église universelle.