Noël n'est qu'un commencement

À Noël, notre humanité reçoit un surcroît prodigieux de dignité avec Jésus. Toutefois, cette naissance n’est pas suffisante à elle seule pour nous sauver. Pour cela, il faudra attendre la Pâque du Fils du Père à Jérusalem.

 

Toute naissance humaine implique un devenir

Dans nos sociétés occidentales sécularisées, Noël est si populaire que beaucoup de personnes le considèrent comme la fête la plus importante de la religion chrétienne. L’ignorance de nos traditions religieuses n’arrange pas le malentendu. Pour les chrétiens, la fête majeure est Pâques. Mais à toute chose l’erreur est peut être bonne : en effet, ce rappel peut aussi devenir profitable à ceux qui sont déjà familiarisés avec la foi de l’Église en clarifiant certains articles de la foi. Car il n’est jamais superflu d’affirmer que Noël n’est qu’un début, un commencement et qu’à elle seule la naissance de Jésus ne suffit pas à nous sauver. Certes, le fait que le Fils de Dieu ait assumé la nature humaine rejaillit sur tous les hommes. Toutefois, afin de nous sauver, de nous diviniser et de faire de nous des fils du Père, le Christ devait porter cette nature humaine à sa perfection. Pour cela, il devait atteindre lui-même la perfection, car la nature humaine qu’il avait assumée était indissociable de la personne concrète qui était la sienne aux jours de sa chair, et donc indissociable des actes qu’il poserait tout au long de son existence. Voilà pourquoi la naissance du Messie ne suffit pas à nous sauver. Il était nécessaire que le Christ, comme chacun de nous, assume un devenir qui le porte à faire de sa vie un chef-d’oeuvre d’amour absolu.

 

La perfection sera atteinte à la Croix

Ce chef-d’oeuvre d’amour parfaitement achevé, le Christ l’exécutera durant sa Pâque à Jérusalem où il donnera sa vie pour Dieu et pour les hommes. Par elle, il portera son humanité à la perfection. Sa venue ici-bas avait en effet pour but l’élévation spirituelle de la nature humaine par le sacrifice de la Croix. Ce devenir-parfait du Christ est attesté par les Ecritures, notamment par ce passage de l’épître aux Hébreux : « ...tout Fils qu’il était, il apprit, de ce qu’il souffrit, l’obéissance ; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour ceux qui lui obéissent principe de salut éternel » (He 5, 8-9).

Ainsi, la condition humiliée qui est celle de Dieu à Noël n’est pas encore suffisante pour notre rédemption. Jésus avait encore à porter notre humanité à l’ultime sommet de l’Amour pour que nous soyons pleinement réconciliés avec Dieu et entrions dans le Royaume. Et cette perfection, il l’atteindra 33 années plus tard à Jérusalem.
Noël n’est qu’un commencement. À nous maintenant de suivre le Christ dans les différents moments de son existence terrestre afin de nous approprier les vertus de chacun d’eux en priant le Rosaire, par exemple.

 

Jean-Michel Castaing

 


Actualité publiée le 21 décembre 2023