Notre famille, notre joie

 

Dominique et Isabelle sont parents de 4 jeunes adultes de 27 à 33 ans. Ils sont aussi grands-parents de 6 petits-enfants. Proches de la Communauté du Chemin Neuf, engagés dans l’Église, ils ont accepté de réfléchir à ce que représentait pour eux l’expression "passeurs de foi" et à la manière dont ils avaient pu la mettre en œuvre.


- Comme couple chrétien, que pensez-vous avoir pu communiquer de votre foi à vos enfants ?


Dominique et Isabelle : Ce que l’on réussit à faire passer de l’ordre de la foi est un mystère. Nous avons toujours veillé à ce que nos garçons découvrent des lieux qui favoriseraient leur mise en route avec d’autres jeunes, dans le scoutisme en particulier ou lors des camps itinérants de la Communauté du Chemin Neuf à l’adolescence. Ils ont apprécié d’être reconnus et respectés pour ce qu’ils étaient : de jeunes chrétiens en marche. Ensuite, chacun a pu choisir son engagement, soit avec les JMJ, soit en continuant avec le Chemin Neuf. Cela a soigné leur verticalité et leur fraternité. Nous avons également partagé des temps de prière en famille et Dominique a pu profiter de moments privilégiés avec chacun d’eux, à tour de rôle. « Ces temps de parole ont fait grandir la confiance entre nous et ont sauvé ma relation avec mes fils ».

- Que vous paraît-il essentiel de transmettre à de jeunes adultes ?

Dominique et Isabelle : Sans que cela relève directement de la foi, nous avons toujours soigné notre vie de couple et pris du temps pour cela. Nous avons beaucoup reçu des sessions Cana qui nous ont éclairés sur la nécessité de toujours mettre le conjoint et le Seigneur au centre de notre vie. Cette priorité, nous l’avons communiquée à nos enfants en les encourageant à bien discerner le choix de leur fiancée et en faisant correspondre nos propos et nos actes. Nous avons également su témoigner de nos difficultés passagères de couples et de la nécessité de prendre du recul pour les comprendre. Récemment, un de nos fils a pu nous dire combien l’éducation qu’il avait reçue lui permettait d’être bien dans son rôle de père.

Comment partagez-vous encore aujourd’hui avec eux sur ces sujets ?

Dominique et Isabelle : Les deux aînés se sont mariés religieusement, le troisième civilement. Tous les 4 se positionnent en croyants. Nous savons qu’ils ont la foi mais chacun l’entretient et l’exprime à sa façon. Nous nous immisçons très peu dans leur vie de couple. Cependant des questions religieuses surgissent parfois dans les conversations, comme à Noël avec notre belle-fille athée et cela nous émerveille de voir naître chez elle un intérêt et un désir d’ouverture pour sa fille.

- Comme grands-parents justement, quelle place prenez-vous auprès de vos petits-enfants pour continuer à transmettre ce qui vous anime ?

Dominique et Isabelle : Nos belles-filles nous confient volontiers leurs enfants pendant les vacances scolaires et la confiance qu’elles nous font est première. Nous retrouvons alors des gestes que nous avions autrefois avec nos garçons : le signe de croix sur le front avant de s’endormir, le temps de lecture du soir et l’histoire de Jésus. Nous savons que nous avons quelque chose à dire et Dominique a reçu fortement cette parole : « Tu diras à tes fils et aux fils de tes fils ». 

Dominique : Je sais que j’ai quelque chose à dire mais que je dois le dire avec délicatesse. Bien sûr, comme grand-père, je suis triste que ma petite-fille ne soit pas baptisée. Cela me laisse démuni. Mais l’essentiel aujourd’hui est de privilégier une relation . Avec Isabelle, nous apprenons la patience et continuons à nommer la source qui fait notre joie profonde.

 

Bénédicte Rigou-Chemin