Armelle et Emmanuel sont parents de trois jeunes enfants de 8 à 11 ans. Transmettre la foi qui les fait vivre est leur mission première de couple et de parents chrétiens. Nous leur avons demandé comment cette ligne profonde s’enracine dans leur quotidien.
- Comme couple chrétien, que cherchez-vous à dire et transmettre de votre foi à vos enfants ?
Armelle et Emmanuel : Pour nous, transmettre la foi à nos enfants est sans aucun doute le meilleur de ce que l’on souhaite pour eux. Les amener à ce qu’ils rencontrent vraiment et d’une manière personnelle le Christ est le plus important car, ajoute Emmanuel, savoir que je suis aimé de Dieu donne du sens à ma vie. Cela passe bien avant le matériel et j’espère que cela comblera aussi leur désir. Chacun de nos enfants est à côté de nous un être de liberté que l’on veut aimer et rendre heureux. Nous avons envie de vivre ensemble un chemin de foi avec eux, sûrs que ce chemin n’est pas à sens unique et que ce sont eux qui nous remettront aussi en route parfois. La transmission passe bien sûr par des mots mais principalement par le fait de vivre ensemble notre foi et de la vivre en étant cohérents.
- Quelles sont les moments et les moyens que vous privilégiez pour cela ?
Il y en a plusieurs. Parmi les moments prioritaires, nous mettons la prière en famille, la fidélité à la messe du dimanche et l’enseignement catholique. La prière est un moment privilégié qui ne va pas sans combat pour lâcher sa dernière activité ou retarder un peu l’envie de s’endormir. La régularité de ce rendez-vous dans la chambre du plus jeune est un temps simple et familial où l’on partage et commente la lecture de l’Évangile du lendemain. Nous sommes aussi en union avec les personnes souffrantes car nous connaissons le poids de la maladie et en union avec les événements de notre pays. C’est un moyen de remettre ce qui nous dépasse et d’apporter une petite pierre à notre place sans rester impassible. La paroisse est une seconde famille. Nous y retrouvons des amis et l’occasion de partager ensemble des événements forts de la vie de chacun. L’école catholique est aussi pour nous un lieu de transmission et un terrain de mission dans lequel les enfants savent qu’ils vont entendre parler de Dieu. Le choix d’activités comme le scoutisme et le chant avec la Maîtrise de la cathédrale, vient s’inscrire dans cette même logique.
- Quels joies ou craintes rencontrez-vous pour vos enfants dans cette transmission religieuse ?
Des joies il y en a beaucoup, comme lorsque nous partons recevoir le sacrement de réconciliation en famille. Nous le faisons suivre d’un repas de fête qui célèbre notre faim de Dieu. Tout effort mérite de « tuer le veau gras », dit en riant Armelle. C’est la même chose lorsque nous fêtons un retour de l’hôpital. Les craintes sont plus diffuses. Elles sont davantage en lien avec le contexte actuel et l’appauvrissement moral. La foi peut-être mise à mal car elle n’est pas partagée par tous. Nous savons déjà qu’il n’ira pas de soi pour nos enfants d’être chrétiens dans le monde, qu’il leur faudra être solides pour ne pas en souffrir, et c’est aussi pour cela que nous nous investissons dans la catéchèse, pour communiquer le trésor de la foi.
Bénédicte Rigou-Chemin
Le père Erik Samson, Augustin de l'Assomtion (AA), est responsable de la Communauté des Augustins Assomptionnistes à Toulouse. À ce titre, il est chargé d’animer la vie de la communauté et des étudiants qui y résident pour l’année. Dans l’équipe de la Pastorale Étudiante, il accompagne également un groupe de catéchumènes qui se préparent aux premiers sacrements de la vie chrétienne.
Sabine Caze est journaliste à Radio Présence. Elle y anime avec passion l’émission Vivante Église, le magazine régional de la vie chrétienne depuis 1999. Comment un animateur radio devient-il passeur de foi ? C’est la question que nous lui avons posée.
Dominique et Isabelle sont parents de 4 jeunes adultes de 27 à 33 ans. Ils sont aussi grands-parents de 6 petits-enfants. Proches de la Communauté du Chemin Neuf, engagés dans l’Église, ils ont accepté de réfléchir à ce que représentait pour eux l’expression "passeurs de foi" et à la manière dont ils avaient pu la mettre en œuvre.