En programmant un jubilé particulier pour les diacres, le pape François a voulu souligner le lien étroit existant entre le ministère diaconal et la Miséricorde.
Ce « Miséricordieux comme le Père », qui nous accompagne tout au long de cette année jubilaire, s’adresse évidemment à tous, et sans doute prioritairement à ceux qui par l’ordination sont configurés au Christ serviteur, celui dont le message est la miséricorde (« Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père », première phrase de la bulle d’indiction). J’ai envie de dire merci au pape François d’avoir voulu ce jubilé des diacres pour nous rappeler le cœur de notre mission.

Pour répondre à cette invitation du Saint Père, le Comité National du Diaconat (CND) a donc organisé, et de bien belle manière, un pèlerinage à Rome pour les diacres et leurs épouses, du 28 au 31 mai. Un peu plus de 400 personnes, dont une bonne moitié de diacres, ont pu répondre à cette invitation. Elles ont rejoint les deux milliers d’autres diacres venus du monde entier. Jean-Louis Brêteau et son épouse, comme mon épouse et moi-même, l’un et l’autre diacre du diocèse de Toulouse, étions présents. Nous représentions tous nos frères diacres.

Le point d’orgue de ce pèlerinage fut évidemment la célébration du jubilé présidée par le pape François, le dimanche 29 mai, sur la place Saint-Pierre.
Il faisait très beau - même si quelques gouttes sont tombées pendant la célébration, comme pour signifier que, quelle que soit la joie de servir, des difficultés peuvent ponctuer la vie ministérielle ! Les 2200 diacres présents, qui pour l’occasion portaient une étole « spéciale miséricorde » offerte par le Vatican, sont venus se placer autour de l’autel. La place Saint-Pierre était bien remplie ; nous nous sentions bien entourés et soutenus.
Au cours de son homélie (en italien, mais grâce à internet nous avons pu, après la célébration, lire une traduction !), le pape a rappelé qu’à l’image du Christ, lui « qui s’est fait diacre pour tous » et qui « n’est pas venu pour être servi mais pour servir », le diacre est appelé lui aussi à annoncer Jésus et à servir (« Celui qui annonce Jésus est appelé à servir et celui qui sert annonce Jésus »).
Le pape a notamment insisté sur la disponibilité que doit posséder le diacre (« Celui qui sert n’est pas esclave de l’agenda ») : « Le serviteur sait ouvrir les portes de son temps et de ses espaces à celui qui est proche et aussi à celui qui frappe en dehors des horaires, au risque d’interrompre quelque chose qui lui plaît ou le repos qu’il mérite ». Cette belle homélie, comme une feuille de route, est à méditer.
Après la célébration, de façon simple comme il sait le faire, notre pape a pris le temps de venir saluer les diacres. Encore un temps fort !

Au-delà du jubilé proprement dit, ce pèlerinage, présidé de belle façon par Monseigneur Francis Bestion, Évêque de Tulle, Président du CND et accompagnateur au sein de la CEF du diaconat, a permis aux participants de :

- prier dans différents lieux « marquants » de Rome : basilique Saint-Pierre, église du Gesú (église mère de la Compagnie de Jésus), abbaye de Tre Fontane (lieu de la décapitation de Saint-Paul), basilique Saint-Paul-hors-les-murs, basilique Saint-Jean-de-Latran, Saint-Louis-des-Français
- franchir 3 Portes saintes de 3 basiliques « majeures » (Saint-Pierre, Saint-Paul-hors-les-murs et Saint-Jean-de-Latran)
- entendre une belle conférence du Cardinal Beniamino Stella, Préfet de la Congrégation pour le clergé, dans laquelle il a rappelé l’importance du ministère diaconal (en prenant soin d’y associer les épouses, merci !)
- rencontrer Don Pietro, un prêtre rayonnant, tout donné à l’accueil des plus pauvres
- échanger avec des frères diacres venus d’autres diocèses (malheureusement pas avec des diacres d’autres pays)
- faire un peu de tourisme (Piazza Navona, fontaine de Trévi, église Saint-Ignace, Panthéon …)
- porter dans la prière tous ceux qui n’ont pas pu être présents
- … et déguster quelques glaces italiennes (il faisait très beau) !

Ces 4 jours vécus fraternellement à la source de la mission baptismale et ministérielle, ont été denses, riches et stimulants. Un vrai temps fort, un vrai chemin de conversion et de miséricorde. Je remercie le CND pour cette initiative et pour la qualité de l’organisation, sans oublier l’agence Bipel qui a tout très bien coordonné.

Alain Cérisola, diacre permanent