Prier le Rosaire, en équipage !

Immaculée Conception de la Vierge Marie

Prier le Rosaire, en équipage !

Le 8 décembre, alors que s’ouvre l’Avent et la nouvelle année liturgique, nous fêtons l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. L’occasion pour le diocèse de mettre en lumière ceux et celles qui prient régulièrement - et à plusieurs cœurs ! - la Vierge, dont les Équipes du Rosaire.
Nous avons rencontré Sylvie, membre de l’une de ces équipes à Toulouse, qui a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.

- Pouvez-vous nous dire d’où nous viennent les Équipes du Rosaire ?

Il y a 10 ans, les Équipes du Rosaire constituaient le plus grand mouvement catholique existant avec 120 000 membres partout en France. Actuellement, il en compte 70 000 ce qui le place en deuxième position après les scouts de France (73 500). À Toulouse, cela représente 1 200 membres et 160 équipes.
Tout a commencé par le frère Eyquem (1916-1990), un dominicain qui avait une vision quasi prophétique de la mission : il voulait que les laïcs soient appelés à exercer dans la société. C’est lui, ce frère dominicain mort à Toulouse, qui est à l’origine de ce mouvement ! Sa particularité : que ce ne soit non plus seulement les gens qui viennent à l’Église mais l’Église qui aille chez eux ! Le moyen ? En constituant des équipes de copains qui veulent mieux connaître l’Évangile. Ainsi sont nées ces sortes de « communautés de prière ». « Réunissez-vous chez vous, une fois par mois, ça suffit !  » C’était aussi pour lui une façon d’apporter la Bonne Nouvelle aux petits et aux pauvres, et à ceux qui sont encore loin de l’Église.

- Comment se passe les réunions de prière ?

Le père Eyquem a eu une idée géniale, celle de constituer une équipe d’environ 6 à 8 personnes qui se réunissent une fois par mois, chez l’une des équipières. Ainsi toutes les maisons sont bénies par la présence de Marie (pour cela, le père Eyquem a écrit une belle prière à lire dès le début de la rencontre : « Soit Celle qui chez moi Reçoit !  ».
Il a conçu un feuillet mensuel qui aborde un mystère, en lien avec un Évangile et le thème choisi en amont pour l’année. Cette année par exemple, nous prions autour de « la joie du Salut » ; l’an dernier nous méditions sur « Heureux les miséricordieux ».
Et ça ne s’arrête pas là ! Il a aussi prévu que, pour ancrer la prière des participants, ils s’attribuent un mystère à méditer, par le biais d’un calendrier (livret quotidien) suivi de dix Je vous salue Marie. Cette façon de faire nous permet de dire en équipe et dans la journée un chapelet complet. De la sorte, la France et le monde sont quadrillés par le chapelet !

- Comment expliquez-vous le succès du mouvement ? Par cette « méthode » ?

Moi, je « kiffe » vraiment ce mouvement ! En terme d’évangélisation, ces deux outils (le feuillet mensuel et le livret quotidien) sont vraiment très forts ! Dans le livret quotidien mensuel, à chaque mystère correspond une méditation, des intentions de prière et les clausules, une pour chaque Je vous salue Marie. Ainsi notre prière n’est jamais fade, toujours dynamique et concentrée : on est directement dans le vif du mystère avec la clausule ! Et parce que le secret, ce n’est pas de prier Marie mais Jésus, par l’intercession de Marie !!!
Le Rosaire, c’est un temps offert à Jésus avec le regard de Marie – et c’est très bien ! (rires). Avec les équipes, grâce à la méditation, on entre dans l’Évangile du jour ! Il y a donc une dimension collective, on est tourné vers les autres. « Tout seul je ne peux rien  », mais ensemble, on a toutes les audaces ! Cela nous donne de l’élan pour aller dans les paroisses, les hôpitaux en un mot SERVIR !

- Comment priez-vous ?

Pour ma part, je prie tous les jours, le soir, quand tout est calme. Mon mari, lui, prie aussi mais dans son coin : c’est pour lui une nouvelle démarche. Auparavant, il se cachait, car il croyait que c’était un truc réservé aux femmes ! Un jour, il a observé … et m’a demandé « Mais vous ne faites pas que réciter le chapelet ? Ah mais c’est intéressant ! Vous rentrez dans l’Évangile, ça me plaît ! » Depuis, il a rejoint une équipe… même s’il y a quand même une majorité de femmes (rires) ! Elles habitent dans mon quartier.

- Et vous, comment avez-vous découvert les Équipes du Rosaire ?
Tout a commencé lorsque j’ai été malade. On m’a proposé d’intégrer une équipe et j’ai dit oui, presque bêtement. Et je me suis laissée porter pendant 3 ans. Maintenant je me sens redevable de ces personnes qui m’ont fait découvrir les équipes. Cela fait aujourd’hui 8 ans.
À présent, je suis devenue responsable diocésaine depuis un an, c’est-à-dire que je suis présente auprès de l’ensemble des équipes du diocèse, et ma mission est de les faire grandir, de les faire se multiplier. Parce que les Équipes du Rosaire, elles fonctionnent comme un « tabouret à trois pieds  » : « les deux livrets et la mission ». Pour cette dernière, il s’agit de s’ouvrir sur l’extérieur, de laisser une chaise vide. Ainsi on propose à quelqu’un de venir, on invite. Il ne faut pas hésiter parce qu’on ne connaît pas forcément l’histoire de la personne et peut-être que, justement, elle en aurait besoin. Ça a été mon cas.

- Vous voulez dire que vous, ça vous a aidée ?
Oui ! Grâce aux Équipes, j’ai trouvé, au moment où j’en avais besoin, une véritable écoute, une Église qui me tendait la main quand j’étais seule et que tous m’abandonnaient. La prière, cette prière en équipe m’a permis de me rétablir, de me faire entrevoir un avenir, de me réconcilier avec la lecture de l’Évangile (j’avais pris de la distance), et c’est grâce à tout cela que je me suis reconstruite.
Être bénévole, c’est une très belle chose. Travailler avec son cœur plus que pour un salaire à la fin du mois, nous fait avancer. La récompense de ces petites choses que l’on donne, c’est qu’elles permettent aux autres de se trouver mieux.

- Il y a des jeunes dans les Équipes ?
De plus en plus de personnes en activité intègrent le mouvement, des nouveaux retraités aussi. Mais c’est vrai que les équipes, comme elles se sentaient bien entre elles, n’ont pas fait l’effort de s’ouvrir. De surcroît, notre société s’est clairement déchristianisée mais elle est aussi souffrante, donc il y a là une carte à jouer, un travail qu’il nous revient de faire, pour proposer et ouvrir largement notre mouvement.

- Qu’est-ce que vous diriez à ceux ceux et celles qui hésitent à s’engager dans une Équipe du Rosaire ?

En tant qu’équipière, j’éprouve d’abord une grande joie à me retrouver entre copines. Lire l’Évangile à plusieurs, pouvoir le commenter et surtout pouvoir échanger nos intercessions, nos intentions de prière donne une richesse à notre prière. Et en plus de la convivialité, il y a surtout l’offrande de notre prière.
En tant que diocésaine, mon autre casquette, je suis heureuse de rencontrer d’autres équipes et d’en créer parce que le mouvement est magnifique et que c’est formidable de voir les gens se retrouver.
J’aime l’image que toutes ces dizaines de prières forment comme les mailles d’un tricot, un immense manteau que la Vierge étend sur nous pour nous réchauffer, pour nous protéger. S’il y a des Avé qui ne sont pas dits, c’est comme si une maille sautait. Ça fait un trou.
Venez avec nous prier pour tous ceux qui ne peuvent pas prier ! Quelle belle mission que la nôtre ! Et les Équipes du Rosaire ne sont pas tristes !!

► Un grand rassemblement diocésain annuel est prévu en 2018 : toutes les Équipes et leurs amies sont conviées à Revel, comme tous les 31 mai, soit le jour de la fête de la Visitation.

 

 


Actualité publiée le 8 décembre 2017