Retour en images de l'ordination et de l'installation de Monseigneur Jean-Marc Micas

Lourdes-Tarbes

Retour en images de l’ordination et de l’installation de Monseigneur Jean-Marc Micas

Ordination épiscopale

Jean-Marc Micas

29-5-22

 

   L’Eglise de Tarbes-Lourdes rend grâce à Dieu pour le don qui lui est fait, en ta personne, Jean-Marc, d’un pasteur qui la conduise au Nom du Christ. Successeur des Apôtres, 79ème évêque de ce diocèse, tu t’inscris dans une longue histoire sainte dont il te revient d’écrire, avec tous les membres de l’Eglise dont tu prends la responsabilité, la page qui correspond à notre période. Cinquante ans après le Concile Vatican II, dans une société largement éloignée du christianisme, l’Eglise en France est fortement éprouvée et en voie de purification. Cependant, à travers une expérience de grande pauvreté, elle apprend à mobiliser tous ses membres pour la mission, dans une démarche synodale, et elle vit une profonde conversion spirituelle et pastorale qui porte déjà ses fruits.

   La Parole de Dieu que nous venons d’entendre nous dit la présence de Jésus ressuscité auprès de son Père, dans le ciel, et l’annonce de son retour désiré par l’Eglise et exprimé dans sa prière. L’évangile nous fait entrer dans la prière de Jésus ; Il intercède auprès du Père pour ses disciples et pour l’ensemble de ceux qui accueilleront la Bonne Nouvelle et croiront en Lui. Ce passage est situé par saint Jean avant la Passion, mais il nous éclaire sur l’intercession permanente de Jésus, au ciel, pour son Eglise jusqu’à la fin des temps.

   A la lumière de la Parole de Dieu accueillie en ce jour, nous pouvons méditer sur quelques aspects de la mission de l’évêque.
L’évêque est maître de la foi et héraut de la Parole, pour reprendre le titre d’un chapitre de l’exhortation post-synodale du pape saint Jean-Paul II, « sur l’évêque, serviteur de l’Evangile de Jésus-Christ pour l’espérance du monde » ; dans ce chapitre, saint Jean-Paul II cite saint Augustin s’adressant aux fidèles : « à voir la place que nous occupons, nous sommes vos maîtres ; mais par rapport à l’unique Maître, nous sommes avec vous condisciples dans la même école » (P.G., 28). Une des missions de l’évêque est de conforter ses frères et sœurs dans la foi, de les confirmer dans la foi de leur baptême. Sa première mission est d’annoncer l’Evangile, de transmettre inlassablement la Parole de Dieu reçue des Apôtres. Dans la première lecture, saint Luc nous a montré saint Etienne qui, face à ses accusateurs, fixe le ciel du regard. Il ne regarde pas le mal, il ne se laisse pas impressionner par les menaces, Il contemple les cieux ouverts et Jésus ressuscité et monté auprès du Père ; cette expérience lui donne une force surnaturelle pour supporter la souffrance de son martyre et pardonner à ses ennemis. Aujourd’hui, au milieu des crises que traverse notre monde, Il y aurait de quoi se laisser gagner par la peur et le repli sur soi. Nos sociétés sont inquiètes face aux enjeux climatiques, à l’instabilité du monde, à la crise sanitaire ; à cela s’ajoute dans l’Eglise le rapport de la CIASE et la croissance des actes antichrétiens. Des chrétiens sont tentés de chercher des sécurités qui peuvent s’avérer des enfermements et des impasses. Seul le Christ, dans l’Eglise, est notre Rocher, notre Salut, notre Force, notre Paix, notre Avenir. Désormais la Pâque du Christ et son Ascension nous ont ouvert les cieux et nous sommes déjà, par la foi, avec Lui dans la gloire. Nous, évêques, avons mission de rappeler la victoire du Christ et d’inviter les fidèles à un regard de foi sur les évènements du monde. Il ne s’agit pas de fuir le monde, mais d’y vivre dans la lumière de la foi et dans l’espérance.

   A propos d’espérance, la deuxième lecture, tirée de l’Apocalypse, évoque la venue glorieuse du Seigneur, Lui qui est le commencement et la fin de toute ce qui existe ; l’Eglise ne cesse de veiller et de prier dans l’attente de sa venue ; elle dit avec l’Esprit Saint : « Viens, Seigneur Jésus ! ». A chaque Eucharistie, nous redisons : «  Viens, Seigneur Jésus ! ». Ce monde dans lequel nous vivons a une fin, mais nous savons aussi qu’il débouche sur le royaume du Christ, sur la Jérusalem céleste, dans laquelle entreront ceux qui ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau. L’évêque est particulièrement promoteur de cette espérance : « Il revient à l’évêque la mission d’être prophète, témoin et serviteur de l’espérance. Son devoir est de susciter la confiance et de proclamer devant quiconque les raisons de l’espérance chrétienne », écrivait saint Jean-Paul II (P. G., 3). Sans l’espérance, la foi vacille et la charité n’a plus de ressort. Sans la confiance, la société humaine s’autodétruit. Notre espérance chrétienne rejoint la recherche si souvent exprimée par nos contemporains d’un monde meilleur, mais elle l’ouvre à sa dimension transcendante.

   Enfin l’Evangile nous dévoile la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples, rassemblés en un seul Corps, l’Eglise, qui tire son unité de l’unité du Père et du Fils et du Saint Esprit, comme le disait saint Cyprien de Carthage. L’évêque, dans son diocèse et dans le collège des évêques en communion avec le successeur de Pierre, prie et travaille pour l’unité de l’Eglise. Je cite le Concile Vatican II : « Le Pontife romain, comme successeur de Pierre, est le principe perpétuel et visible et le fondement de l’unité qui lie entre eux soit les évêques, soit la multitude des fidèles. Les évêques sont, chacun pour sa part, le principe et le fondement de l’unité dans leurs Eglises particulières : celles-ci sont formées à l’image de l’Eglise universelle, c’est en elles et à partir d’elle qu’existe l’Eglise catholique une et unique » (LG, 23). Ce souci de l’unité, nous le portons aussi en entretenant des relations fraternelles avec les autres confessions chrétiennes, dans la prière, le dialogue et l’approfondissement théologique. Il y a une seule espérance, nous dit saint Paul dans l’épitre aux Ephésiens, un seul Corps et un seul Esprit, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père.

   C’est notre unité, notre communion fraternelle dans l’Esprit Saint, qui témoigne aux yeux du monde de l’Unique Sauveur, notre Seigneur Jésus-Christ. En effet, la charité fraternelle est le signe de reconnaissance des disciples de Jésus.

   A la lumière de la Parole de Dieu, nous voyons donc que l’évêque a mission de veiller sur la croissance des vertus théologales, la foi, l’espérance, la charité, chez tous les baptisés.

   En ces jours qui précède la Pentecôte, que l’Esprit Saint nous fasse grandir dans ces vertus ; qu’Il renouvelle notre témoignage ! Amen !

 

                                           + Guy de Kerimel

Archevêque de Toulouse

 

 


Actualité publiée le 8 juin 2022