Un sanctuaire au cœur du centre-ville toulousain est dédié à Saint Jérôme. Alors que nous célébrons sa fête le 30 septembre, saisissons l’occasion de mieux connaître ce Père et Docteur de l’Église, ainsi que le sanctuaire qui lui est dédié.
« Je suis né de parents chrétiens : dès le berceau, j’ai été nourri du lait catholique », se présente Saint Jérôme. Étudiant à Rome, il demande le baptême à 19 ans, vers 366. Désirant consacrer sa vie à Dieu, il passe deux ans en Syrie pour y méditer les Écritures saintes. Puis, à Antioche, il apprend le grec et l’hébreu et est ordonné prêtre. De retour à Rome, après un passage par Constantinople auprès de Saint Grégoire de Nazianze, il est nommé secrétaire du pape Damase.
Il réalise enfin pleinement sa vocation à Bethléem, menant une vie monastique simple, étudiant et traduisant la Bible en latin (la Vulgate). Benoît XVI précise : « Saint Jérôme mit la Bible au cœur de son existence. Il (...) s’appliqua à la vivre quotidiennement ».
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« Priez-vous ? Vous parlez au Seigneur. Lisez-vous l’écriture sainte ? C’est Lui qui vous parle. »
« Ignorer les écritures, c’est ignorer le Christ. »
« On ne naît pas chrétien, on le devient. »
« Ce qui a de la valeur, c’est d’être chrétien et non de le paraître. »
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Saint-Jérôme et Saint-Exupère, deux églises à Toulouse, mais aussi deux saints qui s’estimaient. L’un était admiré pour son érudition : Jérôme.L’autre pour sa charité, c’est Exupère, évêque de Toulouse au IVème siècle.
Ce dernier interrogeait Jérôme par écrit, sur des points de doctrine ou d’interprétation des Écritures. À l’époque où il achevait la première église élevée sur le lieu de la sépulture de saint Saturnin, Exupère écrit à Jérôme au sujet du culte des reliques, notamment pour honorer le corps de saint Sernin. Jérôme soulignait la charité d’Exupère, son amour de la pauvreté et sa résistance aux trafics d’argent : « Suis de près les pas d’un tel homme et de tous ceux dont les vertus ressemblent aux siennes. »
Pourquoi une église dédiée à saint Jérôme ?
- C’était au départ une chapelle pour les pénitents bleus, ces membres de l’aristocratie toulousaine « prenant au sérieux leur vie chrétienne en menant une vie exigeante de prière et de charité », précise le père de Bardies, ancien recteur du lieu. C’est donc tout naturellement que le patronage de saint Jérôme s’est imposé, comme modèle de vie consacrée à l’étude des textes saints et au désir de conversion.
Pourquoi un sanctuaire ?
- Le sanctuaire Saint-Jérôme est un lieu de prière continuelle. La messe y est célébrée matin, midi et soir ; des confessions sont proposées tous les après-midi ; l’adoration eucharistique est continue, de jour comme de nuit.
Stratégiquement située au cœur de l’activité commerçante de la ville de Toulouse, l’église Saint-Jérôme offre un havre de silence. Les fidèles y passent, s’arrêtent pour un temps de prière, offrent un cierge à Notre-Dame de Bon Secours, déposent leur fardeau. Car ce sanctuaire est avant tout un lieu de dévotion mariale. Chaque fête en l’honneur de la Vierge Marie est célébrée solennellement, le chapelet y est récité plus particulièrement en mai et en octobre avant la messe du soir.
Aucune communauté paroissiale n’est attachée à cette église. C’est pourquoi, « ce lieu n’appartient à personne, mais chacun s’y sent chez soi », aime à dire le recteur du sanctuaire. « Qu’elle puisse toujours être accueillante ! », ajoute-t-il au sujet de l’église.
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Saint Jérôme a inspiré de nombreux peintres du XVIème au XVIIIème siècles : Van Eyck et Dürer le représentent étudiant les Écritures, accompagné d’un ange ou auréolé de lumière. Le Caravage (ci-dessus) ou Zurbaran placent saint Jérôme dans le désert, ermite au travail. À ses pieds, est souvent allongé un lion. Une pierre se trouve non loin de lui, signe de pénitence.