Un peu d’histoire et de droit

L’histoire de l’Ordre Equestre du Saint Sépulcre de Jérusalem, tel est son nom complet, est à replacer dans le contexte de l’histoire de l’Eglise elle-même et du grand élan missionnaire qui a parcouru tout le monde chrétien dans la première moitié du XIXe siècle. A cette époque, le Pape Pie IX a recréé des sièges épiscopaux qui avaient disparu au fil des siècles pour des raisons historiques ; ce fut le cas de la restauration du Patriarcat latin de Jérusalem, en 1847. Le premier prélat qui y fut nommé, Mgr Valerga, un italien, revint à Rome en exposant que, sans aide efficace, il ne pourrait pas faire prospérer sa mission. En conséquence de quoi, Rome a décidé peu après de transférer du Custode de Terre sainte au Patriarche la prérogative multiséculaire d’adouber des chevaliers au Saint Sépulcre, à Jérusalem, et de créer l’Ordre que nous connaissons aujourd’hui. Ses constitutions ont été adaptées à plusieurs reprises, principalement en ce qui concerne ses organes romains, mais sa mission demeure inchangée.
L’Ordre n’a pas d’orientation propre ni de clergé spécifique. Canoniquement, c’est une association internationale de fidèles, placée comme telle sous l’autorité du Saint-Siège, qui en désigne le Grand-Maître : actuellement c’est le cardinal O’Brien, qui était archevêque de Baltimore et qui succède au cardinal Foley, américain lui aussi, celui-ci ayant dû démissionner en début d’année pour raison de santé. L’Ordre n’est pas souverain, il est « sous la protection du Saint siège » et, en France, il est juridiquement « reconnu ».
C’est un ordre de laïcs, qui admet en son sein des hommes et, presque depuis le début (fin des années 1870), des femmes ; il admet aussi des prêtres et des religieux. Il est actuellement répandu dans 27 pays (dans le langage de l’Ordre, un pays correspond habituellement à une lieutenance, mais il y a plusieurs lieutenances aux Etats-Unis ou en Espagne, par exemple) et réunit prés de 30 000 membres. En France, il compte actuellement 900 membres, dont 180 dames et plusieurs dizaines d’ecclésiastiques (dont 5 pour la Province de Toulouse).
Dans la suite du texte et par simplification, il sera question de chevaliers, mais tout ce qui est dit au sujet des chevaliers vaut aussi pour les Dames.