Année spéciale Saint-Joseph
« Faire une neuvaine », c’est vivre une prière continue personnelle ou communautaire pendant 9 jours dans une intention particulière donnée, souvent en demandant l’intercession d’un saint. Ce peut être 9 jours préparatoires à une fête, ce qui sera le cas pour cette neuvaine priée ici du 10 au 18 mars 2021, comme préparation à la solennité de saint Joseph, le 19 mars.
Il s’agit donc d’une préparation spirituelle, de nous disposer le cœur à ce que nous serons amenés à célébrer. L’essentiel ce n’est pas d’accomplir un parcours obligé constitué de prières à dire mais, par ce moyen, de porter notre attention à une facette du mystère de Dieu dévoilé, d’entrer dans la prière. Il y a bien sûr dans ces neuf jours une répétition dans la démarche de prière qui vient souligner le besoin de reprendre, de reformuler, de s’approprier… de croître en fidélité ; une progression qui déroule un chemin pour aller au cœur de la fête.
Pourquoi 9 jours ? Le chiffre 9 (10-1) vient signifier que nous sommes dans l’attente et l’espoir du jour suivant, de ce qui nous sera donné.
Ainsi, chaque jour, une dimension de la vie et de la mission de saint Joseph nous sera donnée à regarder, proposée à notre méditation.
***
Cette proposition a été élaborée pour un sanctuaire du diocèse de Toulouse. Elle peut être mise en œuvre dans un temps de célébration (1/2 heure), aussi bien en groupe ou qu’individuellement.
On trouvera d’abord le schéma de déroulement, puis les éléments pour chacun des jours.
+ Au nom du Père et du fils et du Saint-Esprit
Chaque jour :
Prière d’ouverture : Dieu tout-puissant, à l’aube des temps nouveaux, tu as confié à saint Joseph la garde des mystères du salut ; accorde maintenant à ton Église, toujours soutenue par sa prière, de veiller sur leur achèvement. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu. Amen.
Chant : Dieu t’a choisi (W 68-1a) Lucien Deiss (ici)
Le jour de la neuvaine
Prions par l’intercession de saint Joseph (on peut dire cette prière, souvent rencontrée dans le cadre de neuvaine à saint Joseph) :
« Je vous salue, Joseph, Vous que la grâce divine a comblé. Le sauveur a reposé dans vos bras et grandi sous vos yeux. Vous êtes béni entre tous les hommes, et Jésus, l’enfant divin de votre virginale épouse, est béni. Saint Joseph, donné pour père au Fils de Dieu, priez pour nous, dans nos soucis de famille, de santé et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir à l’heure de notre mort. Amen. »
Prière :
Dieu qui mène toute chose avec sagesse par des chemins qui ne sont pas les nôtres, tu as demandé à Joseph, le charpentier de Nazareth, de prendre pour épouse la mère de ton Fils. Fais qu’en nous tenant ici-bas sous sa protection nous l’ayons pour intercesseur dans le ciel. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu. Amen.
« Tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Mt 1, 21.
« Joseph est l’homme par qui Dieu prend soin des commencements de l’histoire de la rédemption », écrit le pape François dans la Lettre : "Avec un cœur de Père" qu’il nous a donnée en cette année qu’il a voulue consacrée à Saint Joseph. « La grandeur de saint Joseph consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus. Comme tel, il « se mit au service de tout le dessein salvifique », comme l’affirme saint Jean Chrysostome ». Ainsi le dessein du Père sur Joseph est qu’il soit pleinement le mari de la fille d’Anne et de Joachim, et le père humain de Jésus.
Les récits des Évangiles de l’enfance témoignent que les parents de Jésus se conformaient strictement aux usages de leur peuple et de leur époque, et que les épreuves ne leur ont pas manqué ! « Il résulte de tous ces événements que Joseph a été appelé par Dieu à servir directement la personne et la mission de Jésus en exerçant sa paternité. C’est bien de cette manière qu’il coopère dans la plénitude du temps au grand mystère de la Rédemption et qu’il est véritablement ministre du salut », écrit encore le pape François.
Mais, si la mère de Jésus a été choisie et préparée de toute éternité - comme l’indique par exemple la doctrine de l’Immaculés Conception. Joseph, comme chacun d’entre nous, participe au dessein de Dieu. Il y participe comme époux de Marie. Marie et Joseph se sont choisis eux-mêmes, dans une obéissance totale à leur religion, et Dieu a confirmé ce choix en les donnant l’un à l’autre : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse... » En revanche, comme l’écrit le pape François : « Dans chaque circonstance de sa vie, Joseph a su prononcer son "fiat", tout comme Marie à l’Annonciation, et comme Jésus à Gethsémani. »
Ce que nous retiendrons du dessein de Dieu sur Joseph, c’est le total respect que Dieu montre vis-à-vis de la liberté de Joseph, qui va effectivement épouser la femme qu’il a choisie, et la totale confiance qu’il fait à Joseph pour assumer la responsabilité de celui-ci vis-à-vis de son épouse et de leur fils. Le dessein éternel de salut de Dieu s’accomplit mystérieusement à travers les choix de la liberté humaine. Cela ne nous dit-il pas quelque chose de notre vocation ?
Saint Joseph, rends nous disponibles à accueillir et à comprendre les desseins du Père (bis)
Intention de prière :
Nous prions plus particulièrement pour tous ceux et celles qui cherchent un sens à leur vie et ce que Dieu attend d’eux.
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » Mt 1, 20.
Nous ne connaissons saint Joseph que relativement à Jésus et, de ce fait, à Marie, la mère du Sauveur. Joseph est l’époux de Marie, c’est son identité personnelle et sociale. C’est le vocable premier sous lequel il est invoqué. C’est sous ce vocable qu’il est cité dans les prières eucharistiques, c’est sous ce vocable que nous le célébrons en la solennité du 19 mars.
Comme l’écrit le pape François : « sa grandeur consiste dans le fait qu’il a été l’époux de Marie et le père adoptif de Jésus ».
Marie lui est bien donnée comme épouse. D’épouse promise, elle est l’épouse donnée. Cela lui est confirmé par la voix de l’ange de manière très personnelle et solennelle : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Comme aimait le faire remarquer le pape Jean Paul II : « Comme elles sont proches ces paroles de l’annonciation de l’Ange, entendues par Joseph, de celles de l’annonciation qu’avait entendues Marie ! Elles se complètent réciproquement et expliquent ensemble le mystère divin de l’Incarnation du Verbe, Fils de Dieu ».
Avec Marie, Joseph partage le même mystère de la foi, la même révélation, qui longtemps fut leur secret personnel et commun. Ensemble ils accueillent la réalisation de la promesse de Dieu. Marie et Joseph sont appelés ensemble, dans l’Évangile, « les parents de Jésus ».
Joseph est le premier à avoir accueilli Marie dans toute sa personne, dans sa tendresse d’épouse et de mère ; et le premier, après Marie, à avoir accueilli Jésus.
Saint Joseph, apprends-nous à accueillir comme toi en nos vies Marie, la mère du Sauveur (bis).
Nous prions plus particulièrement pour les fiancés, pour ceux qui s’ouvrent au mystère d’un autre.
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » Lc 2, 49.
La paternité de Joseph est d’abord à situer par rapport à Jésus le Christ. Si Jésus est connu comme le fils du charpentier, la question de son identité et de son origine se pose. Qui est-il ? La Révélation nous indique que Jésus est né d’une Vierge. Celui qui est engendré en Marie vient de l’Esprit-Saint : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus, c’est-à-dire : « le-Seigneur -sauve ».
Il nous est indiqué ici une paternité qui n’est pas biologique, mais d’un autre ordre. On appelle Joseph le père nourricier, père par procuration ou encore gardien (Jean-Paul II : Joseph, gardien du Rédempteur ; le gardien est celui qui garde, veille et prend soin). Ce sont des mots tout humains dans leurs limites, devant une réalité qui nous échappe, qui nous dépasse humainement et qui cependant nous éclaire sur la réalisation de la vraie paternité humaine et sur le mystère de Jésus, vrai homme et vrai Dieu
Cette paternité, Joseph l’a apprise et vécue avec la grâce de Dieu. La paternité humaine ne se vit et s’accomplit qu’au sein et au cœur de la paternité divine. Comme le dit le pape Jean Paul II : « Dieu a, dans le but de la vocation particulière de saint Joseph, communiqué à celui-ci son amour paternel », cet amour « de qui toute paternité, au ciel et sur la terre, tire son nom » (Ep 3, 15).
Il est une autre dimension plus mystérieuse qu’il nous faut approcher. Comment Jésus a connu son père, le Père des cieux, à travers le visage et la paternité de saint Joseph. C’est bien en ce sens que Joseph est auprès de Jésus la figure du Père. Comme le dit le pape François : « Jésus a vu en Joseph la tendresse de Dieu ». C’est bien en regardant Joseph, en le découvrant dans sa manière d’être père, mais plus encore dans sa manière de se tenir en présence de Dieu, que Jésus a appris à reconnaître son identité de fils du Père et a à vivre tout au long de son existence dans l’obéissance filiale. Comme on a pu l’écrire « Joseph est sur la terre l’ombre de l’unique Père céleste ». Jésus a vu en Joseph un miroir de son père des cieux.
Saint Joseph, en toute paternité humaine, donne nous d’entrevoir Dieu notre Père (bis).
Nous prions plus particulièrement pour les pères de famille et pour ceux qui remplissent une paternité spirituelle.
« Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume. » Lc 2, 41-42.
Découvrant que celle qui lui est accordée en mariage se trouve être enceinte avant qu’ils aient habité ensemble – et l’on peut penser que c’est Marie qui a présenté comme elle a pu les choses à Joseph –, celui-ci, loin de soupçonner son épouse (imagine-t-on vraiment celle que Dieu a choisie soupçonnable d’infidélité ?) se résout à renoncer à son projet, à renoncer à leur projet, pour laisser tout entière à Dieu celle que Dieu a choisie, celle qui est tout entière Oui à Dieu. Pauvres Joseph et Marie ! Est-ce la fin de leur amour et de leur projet ?
Mais Dieu est plus grand que ce que l’homme imagine, et loin d’avoir à renoncer à son épouse, voilà que Marie est re-donnée à Joseph, et pourrait-on dire, Marie et Joseph sont mariés par Dieu lui-même ! On imagine la joie des époux… et le réconfort de Marie qui n’imaginait sûrement pas élever seule son enfant. Ils ont accueilli cet enfant inattendu comme un cadeau merveilleux de la confiance de Dieu, malgré les bouleversements de leurs projets.
Fidélité à un appel et à un projet commun, responsabilité mutuelle l’un de l’autre, responsabilité commune de leur enfant, l’exemple de la famille de Jésus rappelle à tous les chrétiens que le christianisme n’est pas une morale ni un système de normes, mais une Bonne Nouvelle adressée à chacun : la Bonne Nouvelle de l’amour. Le mariage de Marie et de Joseph nous dit quelque chose d’essentiel sur le couple humain, sur l’alliance de l’homme et de la femme, et sur la place de l‘enfant : l’homme et la femme doivent s’accueillir mutuellement dans le mariage comme un don de Dieu, comme une grâce que Dieu fait à l’un et à l’autre pour qu’ils soient conduits l’un par l’autre à leur plein épanouissement d’homme et de femme, d’époux et d’épouse, de père et de mère.
Saint Joseph, veille sur nos familles et protège les. Garde-les dans l’unité (bis).
Nous prions plus particulièrement pour toutes nos familles, particulièrement celles qui traversent des épreuves.
« Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère, et se retira en Égypte » Lc 2, 14.
Lorsque sa mission lui est dévoilée, Joseph n’a pas de parole particulière. Il fait simplement ce que l’ange lui a dit de faire. Il fait confiance à ce qu’il lui a été dit intérieurement. Il s’en remet à la voix entendue. Il n’a pas de débat. Il prend chez lui Marie son épouse. Il abandonne toute inquiétude, toute question. Il s’abandonne. Il accueille celle qui lui est donné pour épouse et l’enfant qu’elle porte. En se fiançant à Marie, il lui avait fait confiance. Il ne cessera pas de lui faire confiance ensuite. Dans sa confiance donnée à Marie, il fait encore confiance à Dieu.
Ce n’est pas seulement à un moment décisif que Joseph agit dans la confiance et l’abandon. Il vit cela au quotidien. C’est ainsi qu’il se laissera conduire au fil des événements, balloté par ce qui survient, obligé de prendre en charge l’imprévu. Il vit sa responsabilité de chef de famille dans l’humble soumission à ce qui se présente, sans différer.
Confiance et abandon marchent ensemble. Pour les vivre un jour, il faut avoir commencé de s’établir dans la confiance dans une orientation de cœur et de pensée. Il faut avoir commencé à l’expérimenter. Joseph le juste, accordé à Dieu, n’est devenu juste qu’en se laissant conduire par le Seigneur en toute chose, au jour le jour.
Joseph nous est donné comme modèle. C’est dire que son chemin est aussi le nôtre.
Au plus intime de nous-même, le Seigneur nous dit son chemin, ce à quoi il nous appelle. Il nous invite à aller sans crainte, à faire ce qui se présente à nous, ce que nous devons faire, à accomplir notre mission, celle que nous recevons, celle que nous avons reçue. Si nous avons perdu de vue cette écoute du cœur, retrouvons-la ; restaurons une qualité d’écoute intérieure. C’est de cette écoute que naît la confiance.
Saint Joseph, apprends-nous à marcher dans la confiance (bis).
Nous prions plus particulièrement pour ceux et celles qui sont éprouvés dans leur foi.
Sa mère lui dit : « Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant ! » Lc 2, 48.
Le pape François, dans sa lettre consacrée à saint Joseph, énonce comme premier regard : « Joseph, Père aimé », c’est-à-dire : Père aimé par le Peuple chrétien. C’est bien parce qu’il a eu pour mission de veiller sur la Sainte Famille, sur Jésus et Marie, que nous demandons à saint Joseph de veiller aussi sur nous, sur chacun des frères et sœurs de Jésus que nous sommes comme enfants du Père, nés de Dieu.
Comment ne pas appeler son intercession à l’heure de l’épreuve que constitue la maladie ? Quand la maladie survient, nous nous trouvons démunis, désarmés, sans repères, sans certitudes, conduits au gré des événements, incapables de nous diriger, affrontés au doute. D’ailleurs n’est-ce pas dans ce contexte particulier de pandémie touchant la terre entière que le pape François écrit sa lettre ? Cette pandémie est devenue la toile de fond de nos vies depuis plus d’un an. Elle symbolise notre fragilité, une fragilité bien plus grande que celle que nous sommes prêts à reconnaître, Car la période actuelle voit en effet des personnes gravement atteintes, courant de grands dangers – et nous savons bien que cela ne concerne pas que les personnes âgées, quand d’autres subissent longtemps diverses séquelles, les limitant considérablement.
Joseph a affronté le réel avec lucidité, avec courage. Comme le dit le Pape François : « Il affronte les yeux ouverts ce qui lui arrive, en assumant personnellement la responsabilité ». Le Pape poursuit : « L’accueil de Joseph nous invite à accueillir les autres sans exclusion, tels qu’ils sont, avec une prédilection pour les plus faibles, parce que Dieu choisit ce qui est faible ».
Citons encore ce propos du pape François : « Joseph a pris soin des commencements de l’histoire de la Rédemption … chaque souffrant, chaque malade est l’enfant que Joseph continue de défendre », à l’instar de Jésus. C’est pourquoi saint Joseph est invoqué comme protecteur des affligés, des exilés, des pauvres, des malades ». Il ne cesse de prendre soin. Comme nous y invite François : « nous devons apprendre de saint Joseph le même soin et la même responsabilité envers tous ceux qui sont les plus petits de nos frères. »
Avec Joseph, nous sommes invités à accueillir le réel ce nos vies, à accueillir l’heure d’épreuve en ses multiples visages, dont celui de la maladie. Qu’il nous soutienne pour vivre en toute chose et à tout moment dans un abandon confiant entre les mains du Père.
Saint Joseph, sois le réconfort de ceux qui souffrent (bis).
Nous prions pour les malades, particulièrement ceux qui désespèrent.
« Serviteur bon et fidèle, … entre dans la joie de ton Seigneur. » Mt 25, 21.
La vie et la mort de Joseph, comme pour chacun de nous, ne se comprend que dans la Pâques de Jésus le Christ, qui nous fait passer de la mort à la vie. Avant le passage de Jésus à son Père, Joseph s’est endormi dans l’attente et la promesse de la résurrection.
De la mort de Joseph, rien ne nous est dit. Il a un jour quitté cette terre, après avoir rempli sa mission auprès du fils de Marie, devenu son fils, ce fils qu’il a accompagné près d’une trentaine d’années…
La mort de saint Joseph a été souvent représentée. On le voit entouré de Jésus et de Marie. Sans doute en a-t-il été ainsi, entouré des siens. On dit de certaines personnes qu’elles sont mortes ‘comme elles ont vécu’. Il en a été ainsi de Joseph, de toute évidence. Il est mort aussi silencieusement qu’il avait vécu, vivant l’ultime passage dans l’ultime attitude de confiance et d’abandon. Dès lors nous devons demander la grâce de vivre notre pâque dans la Pâque du Christ, que notre mort soit bonne et nous conduise dans la Lumière et la Paix de Dieu.
Pourquoi saint Joseph est-il le patron de la bonne mort ? Parce qu’il est justement probable qu’il est mort en la présence de Jésus et de Marie. Comment ne pas désirer, non seulement se trouver entouré de proches familiers qui nous accompagneront à l’heure de notre départ, mais aussi et plus encore être entouré des saints du ciel, de la Vierge Marie et de saint Joseph pour nous conduire avec les anges du ciel sur le seuil de la maison du Père !
Nous nous confions à saint Joseph pour qu’il nous soutienne et nous protège à l’heure de notre mort. Nous lui demandons de nous apprendre à nous abandonner au Seigneur tout au long de notre vie, pour que nous puissions aussi nous abandonner à lui à jamais et sans réserve, à l’heure de notre mort, quelles que soient les circonstances, que notre mort survienne subitement, ou bien qu’elle soit marquée de grandes difficultés et souffrances, d’incapacités exténuantes, et des angoisses de ce moment.
Saint Joseph, viens à notre secours à l’heure de notre mort (bis).
Nous prions plus particulièrement pour ceux qui sont confrontés à la mort subitement ou après une longue maladie.
« Allez trouver Joseph, et faites ce qu’il vous dira. » Gn 41, 55.
Cet homme d’aujourd’hui, c’est tout à la fois :
- l’homme contemporain avec ce qui le marque et le caractérise
- l’homme ce de temps, au temps de la pandémie, avec ce qui influe sur notre manière de vivre, ce qui a changé nos habitudes
- chacun des nous, avec son histoire, là où il/elle se trouve aujourd’hui.
La décision du pape François de dédier cette année à Saint Joseph a aussi ce motif qu’il souligne et écrit explicitement : La pandémie du Covid-19 nous fait comprendre l’importance des personnes ordinaires, celles qui, éloignées des projecteurs, font preuve de patience, insufflent l’espérance et veillent à créer une vraie co-responsabilité. « Nous pouvons tous trouver en saint Joseph l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, un intercesseur, un soutien et un guide dans les moments de difficultés. Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en "deuxième ligne" jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. »
Il s’agit de vivre comme saint Joseph au cœur d’un monde incertain, habité de fragilités. Joseph « si proche de la condition humaine de chacun d’entre nous ». Chaque personne a un rôle important dans la vie du monde et dans le dessein de Dieu. Il n’y pas que les gens exerçant de grandes responsabilités connues qui tiennent un rôle. Chacun pour sa part, à sa place, remplit ce rôle, comme Joseph, silencieux et disponible, l’a vécu aux cotés de Jésus et de Marie. Ce qui caractérise Joseph, c’est le silence. Il ne suffit pas de parler. « Il suffit d’aimer » disait sainte Bernadette, de tenir sa place, d’être là où le Seigneur nous attend, de « fleurir là où le Seigneur nous plantés » selon la belle définition de saint François de Sales.
Comme le dit enfin le pape François : « Joseph nous enseigne qu’avoir foi en Dieu demande aussi de croire que Dieu peut agir à travers nos peurs, notre fragilité, notre faiblesse. » Et il nous enseigne que dans les tempêtes de la vie nous ne devons pas craindre de laisser à Dieu le gouvernail de notre bateau. Parfois, nous voudrions tout contrôler, mais lui regarde toujours plus loin ». Joseph nous montre une foi qui s’engage sans l’ombre d’une question, d’un doute. Dans notre monde si raisonnable et si prudent, il se lève, il va vers l’inconnu. La voix de Dieu est son chemin.
Saint Joseph, apprends-nous à marcher en présence de Dieu (bis).
Nous prions plus particulièrement pour ceux et celles qui ne connaissant que la nuit de l’incertitude, familiers de la souffrance intérieure.
« Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël. » Mt 2, 21.
La vocation de Joseph nous stupéfie : cet homme a eu la grâce de passer trente ans dans l’intimité de Jésus et de Marie, veillant dans le silence à l’accomplissement des débuts des mystères du Salut. Saint Luc écrit que le jeune Jésus était soumis à ses parents, cependant qu’ « Il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 24). Dans la vie cachée de Nazareth, Jésus a appris à l’école de Joseph à faire la volonté du Père.
Dans sa Lettre, le pape François n’hésite pas à dire qu’il nous faut nous aussi veiller sur l’Enfant et sa mère, les prendre avec nous, les aimer en aimant l‘Église : « Nous devons toujours nous demander si nous défendons de toutes nos forces Jésus et Marie qui sont mystérieusement confiés à notre responsabilité, à notre soin, à notre garde. Le Fils du Tout-Puissant vient dans le monde en assumant une condition de grande faiblesse. Il se fait dépendant de Joseph pour être défendu, protégé, soigné, élevé. Dieu fait confiance à cet homme, comme le fait Marie qui trouve en Joseph celui qui, non seulement veut lui sauver la vie, mais qui s’occupera toujours d’elle et de l’Enfant. En ce sens, Joseph ne peut pas ne pas être le Gardien de l’Église, parce que l’Église est le prolongement du Corps du Christ dans l’histoire, et en même temps dans la maternité de l’Église est esquissée la maternité de Marie. Joseph, en continuant de protéger l’Église, continue de protéger l’Enfant et sa mère, et nous aussi en aimant l’Église nous continuons d’aimer l’Enfant et sa mère…
Du haut de la croix Jésus a donné Jean pour fils à Marie, et Marie pour mère à l’apôtre : « Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui » rapporte l’évangile de Jean (Jn 19, 27).L’Église est comme la maison de Jean où demeure Marie.
Pour nous mettre à l’école de saint Joseph qui le premier a pris Marie chez lui, prenons, nous aussi, Marie « chez nous ».
Saint Joseph, en accueillant Marie et Jésus, apprends-nous à nous rendre disponibles au dessein du Père (bis).
Nous prions plus particulièrement pour ceux et celles qui cherchent à accueillir dans leur quotidien la présence de Dieu.
► D’autres neuvaines sont connues :