Une nouvelle église à Toulouse, un signe d’espérance !

Une nouvelle église à Toulouse, un signe d’espérance !

Parmi les nombreux chantiers que mène le diocèse de Toulouse, il en est un qui se distingue et dont on commence à beaucoup entendre parler : celui de la construction d’une nouvelle église à Toulouse dans le quartier de Borderouge.

Déjà plusieurs années qu’aucune église paroissiale n’avait poussé à Toulouse ou dans sa proche périphérie – mais voilà qu’une nouvelle église devrait bientôt voir le jour en 2024 ! C’est dans un quartier nord de la ville, jouxtant les Minimes, Croix Daurade et les Izards, juste en bordure du périphérique toulousain, que l’église Saint-Sauveur sera bientôt construite dans l’ensemble paroissial des Minimes. Pour comprendre comment et pourquoi la construction d’une nouvelle église a pu être décidée, il convient de se pencher sur la situation très particulière de ce nouveau quartier


Naissance d’un projet

Depuis une quinzaine d’années, la zone de maraîchage a peu à peu laissé place à un nouvel espace constructible. Avec l’arrivée du métro en 2007, l’implantation d’un marché de plein vent, d’écoles, d’équipements sportifs, d’un centre commercial, d’espaces culturels… de nombreuses familles se sont peu à peu installées. Venues de tous les continents et représentant quinze nationalités différentes, des paroissiens se sont peu à peu rassemblés et le besoin de trouver un lieu de prière a alors émergé. Il a fallu alors s’organiser pour trouver un lieu adéquat.

Dans un premier temps, cette nouvelle communauté chrétienne a obtenu l’autorisation de pouvoir se réunir pour célébrer la messe dans une salle polyvalente de l’école Sainte-Germaine. À l’image de ce nouveau quartier, jeune et interculturel, de nouvelles familles sont venues la rejoindre et très vite l’endroit est devenu trop exigu et inadapté. Sans compter qu’outre la messe dominicale, organisée à tour de rôle par les différentes sensibilités, sont venues des demandes de sacrements, de nouveaux groupes de prière, des rassemblements fraternels, une liturgie très active et animée… « Dès le départ, les gens se sont très vite investis dans la communauté. Comme tout était à faire et que chacun voulait participer, donner un coup de main, nous nous sommes rapidement réparti les tâches. Tout le monde était le bienvenu ! », indique Séverine, une paroissienne impliquée depuis 2015, au tout début de l’aventure.

Comme elle grossissait et montrait de multiples signes d’organisation, la communauté chrétienne, caractérisée par sa jeunesse (une moyenne d’âge de 25 ans !, de très jeunes enfants et très peu de personnes âgées), son ouverture et sa vivacité, a demandé la construction d’une église bien à elle. « C’était au départ l’idée d’une paroissienne qui l’a demandé avec notre accord au curé d’alors » précise Séverine, ce que Mgr de Kerimel justifie : « Aujourd’hui, ces "artisans de paix", véritables missionnaires en terre multiculturelle, ont besoin d’un lieu pour vivre leur foi, se ressourcer et rayonner davantage en accueillant tous ceux qui sont à la recherche de Dieu ». C’est donc bien parce que des chrétiens étaient réunis de plus en plus nombreux au nom du Christ et qu’ils ont eu à cœur de construire ensemble un projet pastoral solide, qu’est née l’idée d’un nouvel édifice. L’évêque d’alors, Mgr Robert Le Gall, a donc accepté ce projet en 2019. Il était en outre nécessaire que la présence de l’Église catholique soit faite dans un quartier qui en était dépourvu.

 

Saint-Sauveur

Prenant alors leur projet très à cœur, les paroissiens ont travaillé ensemble activement pour recueillir dans un premier temps tous leurs souhaits. On s’organise, on crée une tribune pour relayer les infos, on la diffuse par mail, on s’échange des Doodle… et on sonde les cinquante paroissiens : « Quelle est l’église de vos rêves ? » Il en ressort huit idées principales : une église modulable, « pour pouvoir se retrouver en petit cocon, dans un esprit chaleureux » durant le temps ordinaire mais s’ouvrir lorsqu’il y aura des fêtes, une église verte et écologique, des formes rondes… Certains ont exprimé l’envie qu’elle soit bien visible grâce à un haut clocher identifiable de loin, d’autres que le bâtiment soit très ouvert sur l’extérieur, moderne et lumineux à l’image de leur nouvelle communauté, et devant la jeunesse de ce peuple de Dieu, ils ont tous voulu que l’église soit adaptée aux nombreuses familles et permette aux enfants de participer joyeusement aux offices sans être écartés dans une autre salle ni l’exclusion de leurs parents…

Ensuite, ce sont les besoins qui ont été recensés et envisagés : « Nous avons souhaité une église qui donne envie "aux curieux" d’y entrer, où chacun puisse vivre sa foi selon sa sensibilité, une église qui sera un lieu d’entraide, d’écoute et d’accueil » ont déclaré Annick, Françoise, Véronique, Daniel et d’autres. Bref, « on veut une église nouvelle ! » indiquent ceux qui ont été consultés.

Ainsi, en collaboration avec les paroissiens, le curé, le père Norbert Mwishabongo, l’archevêque, le diocèse et les architectes, différents plans ont été étudiés et conformément au cahier des charges, il a été décidé que l’église, outre son espace liturgique largement ouvert et baigné de lumière, comprendrait un hall d’entrée accueillant, une chapelle mariale, un espace réservé aux enfants visible de tous et une petite salle de réunion pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes. Pour l’extérieur, l’ensemble a été complété par un grand parvis, un jardin et un logement pouvant accueillir une famille ou un prêtre. « Quelle surprise ! J’ai vraiment été très agréablement étonnée que toutes nos demandes aient été acceptées !, se réjouit encore Séverine. Je pensais que nous étions juste consultés mais pas que nos besoins seraient tous entendus. Ça a été pour nous une grande joie. »

Il ne restait alors plus qu’à trouver un nom au nouvel édifice. Là encore, les paroissiens y ont réfléchi ensemble. "La Sainte-Famille" ou "Notre-Dame des Peuples"… ? Après des heures de réflexion, ils sont parvenus à n’en retenir que dix parmi lesquels l’évêque a choisi : ce sera l’église Saint-Sauveur. Un choix expliqué principalement par le fait que c’est pendant la pandémie que le projet a réellement pris forme, et que l’évêque a été marqué par le message du pape : « Personne ne se sauve tout seul. Seul le Christ peut nous sauver ! » lors de sa bénédiction "Urbi et Orbi" sur la place Saint-Pierre.

 

Signe d’espérance pour l’Église

L’église, signe visible de la présence de Dieu dans le quartier, répond ainsi à un projet pastoral collectif, clair, porté à la fois par la communauté chrétienne, le curé et le diocèse. « L’Église est envoyée pour annoncer l’Évangile au plus grand nombre. Elle est en mission, à l’écoute des gens au milieu desquels elle est présente » déclare Mgr de Kerimel, archevêque à Toulouse depuis 2021. Une fois les études et évaluations approfondies menées pour mesurer sa pertinence sur le plan pastoral et économique, avec le souci d’opter pour des matériaux écologiques et économiques en énergie, le projet a enfin pu prendre tournure.

Restait encore la question de son financement. Le chantier représentant un coût total de 2,8 millions d’euros, son budget n’est pas encore assuré puisqu’il manque 1,1 million d’euros. De nouveau, les paroissiens ont été mis à contribution, tout comme l’ensemble paroissial. À l’origine d’une nouvelle campagne d’appel au don, le diocèse, propriétaire du terrain, sollicite encore toutes les bonnes volontés pour contribuer à l’édifice : « Nous lançons un appel à tous, déclare le père Norbert. Je compte sur la participation de chacun et de chacune, selon ses moyens et selon son désir. Tout le monde peut apporter sa petite pierre à l’édifice ».
Avec la communauté interculturelle, il rappelle qu’au-delà du lieu de vie offert au quartier, c’est aussi un projet œcuménique puisqu’une communauté anglicane est aussi présente. L’archevêque voit dans cette église « un instrument au service de la paix, de l’ouverture et de la fraternité que nous voulons vivre avec tous les habitants de Borderouge. Nous savons que le trésor que nous portons dans nos vases d’argile – l’Évangile – peut largement y contribuer  », assure-t-il.

Quant au curé, il s’exclame volontiers : « Cette église est un signe d’espérance pour nous tous, une chance pour les habitants de ce quartier ! Enfin, ils auront un lieu de confiance, d’espérance où passer déposer leurs joies comme leurs peines ; un lieu où chacun, chacune, je l’espère, se sentira accepté et reconnu comme un frère, une sœur. »

Sise à l’angle de la rue des Vignes et de la rue Edmond Rostand à Toulouse, le bâtiment devrait donc pouvoir bientôt sortir de terre. Si tout se passe comme prévu, la première pierre devrait être posée en avril 2023 et toute la communauté chrétienne espère que la première messe y sera célébrée à Noël 2024.

 

 


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Actualité publiée le 8 décembre 2022