Vincent du Roure, bientôt ordonné pour le diocèse de Toulouse !

Diocèse de Toulouse

Vincent du Roure, bientôt ordonné pour le diocèse de Toulouse !

Le 18 décembre, le diocèse de Toulouse comptera un nouveau prêtre ! Rencontre !

 

- Vous êtes issu d’une famille catholique pratiquante et avez connu un « parcours classique », comme vous le dîtes vous-même. Est-ce que la question de devenir prêtre s’envisage plus facilement lorsqu’on tombe petit dans la marmite ?

Je pense que oui et je pense que non. En allant à la messe tous les dimanches et en voyant le prêtre célébrer, l’idée est venue naturellement. En plus, lorsqu’on va au catéchisme ou à l’aumônerie, la question de la vocation est un sujet qui revient de temps en temps sur la table. J’ai donc été amené à me poser la question de devenir prêtre.
Mais d’un autre côté, je pense aussi que non tout simplement parce qu’on est tous différents et que le Seigneur appelle chaque prêtre de manière différente. La manière dont il appelle implique une réponse plus ou moins facile selon chacun, selon l’éducation, l’engagement ecclésial, la personnalité, la vie de prière, etc.

- Lors de votre discernement, avant d’entrer au séminaire, y a-t-il eu un facteur déclenchant, une rencontre, une lecture, un souvenir particulier… quelque chose ou quelqu’un qui vous a convaincu de vous dire « c’est ce que je veux faire de ma vie » ?

Ma décision de rentrer au séminaire est venue petit à petit, avec en effet des événements qui m’ont poussé dans ce sens. Je pense d’abord au fait que j’ai eu un cousin qui est entré au séminaire (qui est prêtre maintenant) et qui a vraiment été l’élément déclencheur de mon discernement. Puisque lui est rentré, pourquoi pas moi ?
Je me souviens aussi de ma belle-sœur qui un jour m’a dit : « Toi, tu iras au séminaire, c’est sûr ! », et cela m’a encouragé (même si j’ai nié sur le moment).
Il y a eu d’autres événements, mais comme le dit saint Jean dans son évangile à propos des choses que Jésus a faites, « S’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait », ni cette interview.

- Vous êtes donc entré au séminaire, de longues études, qu’en retiendrez-vous ? Un souvenir vous a-t-il marqué plus spécialement ?

C’est vrai que ce sont de longues études ! J’en retiens beaucoup de choses comme l’amour de la prière que j’ai appris ou les études qui m’ont amené à une grande contemplation des saints mystères. Pour le souvenir, je vais tricher et je vous en dirai deux. Le premier est la bonté de nos formateurs qui cherchent vraiment à nous faire grandir en sainteté. Le deuxième est le soutien de mes frères séminaristes qui prient et m’édifient par leur vie.

- La dernière année, vous étiez en paroisse à Grenade avec le père François de Larboust, le curé. Qu’y avez-vous appris que vous ne sachiez du séminaire ? Quelle découverte ? Quelles impressions ?

En vrai, je ne pense pas avoir appris de nouvelles choses, j’ai surtout approfondi des connaissances et le père François a cherché à m’améliorer dans mes apostolats paroissiaux. J’ai redécouvert l’importance de la messe comme source de la vie chrétienne. On parle beaucoup de la messe comme sommet de la vie chrétienne, mais elle en est aussi la source. Si on veut être catholique, découvrir le Christ, il faut nécessairement passer par la messe car elle est la source.
Ce curé m’a permis aussi de m’améliorer dans mes homélies en semaine et le dimanche : m’adapter à l’assemblée, me corriger quand je disais une hérésie, faire attention aux répétitions que je peux avoir, etc.
C’est vraiment une grande joie pour moi d’être dans la paroisse Notre-Dame de Grandselve avec l’abbé de Larboust. Il me forme très bien ainsi que les paroissiens qui sont ici.

- Qu’est-ce qui vous semble le plus important dans la mission d’un prêtre ?

La prière avant tout. Il s’agit ici de l’âme de tout apostolat et de la source de toute sainteté.

- Y a-t-il quelque chose qui vous fait peur ? Un domaine où vous craignez d’être en difficulté, et un autre où vous vous sentirez plus à l’aise ?

Oui, il y a quelque chose qui me fait vraiment peur, et qui m’a vraiment encouragé à devenir prêtre. Ce qui me fait peur est de voir toutes ces personnes, toutes ces âmes qui m’entourent et qui ne connaissent pas Dieu, qui ne connaissent pas Jésus, et qui ne sont pas sur le chemin de la béatitude. J’ai cette parole de saint Dominique qui me revient régulièrement dans mes pensées et ma prière : « Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ? » J’ai peur de les voir aller en enfer parce qu’ils auront refusé l’amour du Christ. Raison pour laquelle il faut absolument qu’ils le rencontrent et qu’ils entrent dans ce monde de l’Amour divin.
Parrallèlement, je me sens vraiment bien dans le monde paroissial, où je peux rencontrer des personnes qui souhaitent rencontrer le Christ et avancer avec lui. Quant au domaine qui me mettrait en difficulté, je pense que c’est la solitude, si j’étais un prêtre tout seul loin de mes confrères.

- À votre avis, c’est quoi un bon prêtre aujourd’hui ?

Un bon prêtre est un prêtre qui exerce bien sa plus grande mission, donc qui prie avant tout.

- Quel message voudriez-vous adresser à vos parents, vos frères ? À vos amis ?

Merci ! Merci de m’avoir encouragé sur le chemin du sacerdoce, merci de m’avoir soutenu dans mes moments de fatigue, merci d’avoir prié et de continuer à prier pour moi !

- Et que direz-vous à Dieu la veille de votre ordination presbytérale ?

Mon Dieu, mais quelle folie de m’avoir choisi, moi un pauvre pécheur ! Tu as une sainte folie, donc continue d’appeler des ouvriers à ta moisson, des ouvriers fous comme Toi.
Ô Dieu, envoie-nous des fous qui s’engagent à fond, qui oublient, qui aiment autrement qu’en paroles, qui se donnent pour de vrai et jusqu’au bout. Il nous faut des fous, des déraisonnables, des passionnés, capables de sauter dans l’insécurité : l’inconnu toujours plus béant de la pauvreté.

- Et à nous, fidèles du diocèse de Toulouse, que souhaitez-vous nous dire ?

Chers fidèles, aimez vos prêtres. Ils vivent des moments difficiles dans l’Église, aimez-les. Ils sont imparfaits, aimez-les. Ils sont pécheurs, aimez-les. Ils sont de droite ou de gauche, aimez-les. Ils sont en soutane, en col romain, en civil, aimez-les. Ils sont autoritaires ou indécis, aimez-les. Aimez vos prêtres, et priez pour eux.